Texte grec :
[8,5,4] Φησὶ δ´ Ἔφορος τοὺς κατασχόντας τὴν Λακωνικὴν
Ἡρακλείδας Εὐρυσθένη τε καὶ Προκλῆ διελεῖν
εἰς ἓξ μέρη καὶ πολίσαι τὴν χώραν· μίαν μὲν οὖν τῶν
μερίδων, τὰς Ἀμύκλας, ἐξαίρετον δοῦναι τῷ προδόντι
αὐτοῖς τὴν Λακωνικὴν καὶ πείσαντι τὸν κατέχοντα αὐτὴν
ἀπελθεῖν ὑπόσπονδον μετὰ τῶν Ἀχαιῶν εἰς τὴν
Ἰωνίαν· τὴν δὲ Σπάρτην βασίλειον ἀποφῆναι σφίσιν
αὐτοῖς· εἰς δὲ τὰς ἄλλας πέμψαι βασιλέας, ἐπιτρέψαν
τας δέχεσθαι συνοίκους τοὺς βουλομένους τῶν ξένων
διὰ τὴν λειπανδρίαν· χρῆσθαι δὲ Λαῒ μὲν να{υστάθμῳ
διὰ τὸ εὐ}λίμενον, Αἴγυι δὲ πρὸς τοὺς πολέ{μους ὁρμητηρίῳ·
καὶ} γὰρ ὁμορεῖν τοῖς κύκλῳ, Φάριδι δ{ὲ ἀρχείῳ,
πλείστην} ἀπὸ τῶν ἐντὸς ἀσφάλειαν ἐχούσῃ,
τ- - - ὑπακούοντας δ´ ἅπαντας τοὺς περιοίκους
Σπαρτιατῶν ὅμως ἰσονόμους εἶναι, μετέχοντας
καὶ πολιτείας καὶ ἀρχείων· Ἆγιν δὲ τὸν Εὐρυσθένους
ἀφελέσθαι τὴν ἰσοτιμίαν καὶ συντελεῖν προστάξαι τῇ
Σπάρτῃ. τοὺς μὲν οὖν ἄλλους ὑπακοῦσαι, τοὺς δ´
Ἑλείους τοὺς ἔχοντας τὸ Ἕλος (καλεῖσθαι δὲ Εἵλωτας)
ποιησαμένους ἀπόστασιν κατὰ κράτος ἁλῶναι πολέμῳ
καὶ κριθῆναι δούλους ἐπὶ τακτοῖς τισιν, ὥστε τὸν
ἔχοντα μήτ´ ἐλευθεροῦν ἐξεῖναι μήτε πωλεῖν ἔξω τῶν
ὅρων τούτους· τοῦτον δὲ λεχθῆναι τὸν πρὸς τοὺς Εἵλωτας
πόλεμον. σχεδὸν δέ τι καὶ τὴν εἱλωτείαν τὴν
ὕστερον συμμείνασαν μέχρι τῆς Ῥωμαίων ἐπικρατείας
οἱ περὶ Ἆγιν εἰσὶν οἱ καταδείξαντες· τρόπον γάρ τινα
δημοσίους δούλους εἶχον οἱ Λακεδαιμόνιοι τούτους,
κατοικίας τινὰς αὐτοῖς ἀποδείξαντες καὶ λειτουργίας ἰδίας.
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Traduction française :
[8,5,4] Suivant Ephore, ceux des chefs Héraclides à qui la Laconie était échue, Eurysihène et Proclès,
divisèrent le pays en six lots et y fondèrent {un même nombre de} villes : l'un de ces lots, avec
Amycles pour chef-lieu, fut détaché par eux et donné à l'ami qui leur avait livré la Laconie en
persuadant adroitement au chef achéen, possesseur actuel de la contrée, d'accepter leurs conditions
et de se retirer en Ionie avec ses gens ; puis, ils avaient choisi Sparte pour en faire leur résidence
personnelle, et avaient envoyé leurs lieutenants régner dans les autres villes, en les laissant libres, vu
l'état de dépopulation du pays, d'accueillir tout étranger qui voudrait s'établir près d'eux. En même
temps, ils faisaient de Las {leur arsenal maritime}, à cause de son excellent port ; d'Aegys, à cause de
sa proximité des points les plus menacés de la frontière, {leur boulevard ou place d'armes ; et leur
trésor de Pharée}, à cause de sa situation particulière qui l'assurait contre toute agression du dehors.
Quant aux périèques, bien que entièrement soumis aux Spartiates, ils jouirent d'abord des mêmes
droits qu'eux, participant aux charges et aux honneurs du gouvernement. Ce fut Agis, fils
d'Eurysthène, qui leur enleva ce privilége de l'isotimie, les réduisant par là à l'état de simples
tributaires de Sparte ; en général, ils se résignèrent à ce changement, mais les Héléens ou habitants
d'Hélos, les Hilotes pour mieux dire (car c'est là le nom qui a prévalu) s'insurgèrent ; une lutte
s'engagea dans laquelle ils succombèrent, et ils se virent alors condamnés en masse à l'esclavage
avec cette condition aggravante, que leurs maîtres n'auraient la faculté ni de les affranchir ni de les
vendre au dehors. C'est là, ajoute Ephore, ce qui fut appelé la guerre des Hilotes. L'Hilotie, du reste,
s'est maintenue presque sans changement telle qu'Agis l'avait instituée jusqu'à l'époque de la
domination romaine, les Hilotes continuant à être pour les Lacédémoniens en quelque sorte des
esclaves publics tenus à résider dans des lieux fixes et à exécuter certaines corvées.
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