HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VIII

Chapitre 6

  par. 21

[8,6,21] Τὴν δὲ τοποθεσίαν τῆς πόλεως, ἐξ ὧν Ἱερώνυμός τε εἴρηκε καὶ Εὔδοξος καὶ ἄλλοι καὶ αὐτοὶ δὲ εἴδομεν νεωστὶ ἀναληφθείσης ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων, τοιάνδε εἶναι συμβαίνει. ὄρος ὑψηλὸν ὅσον τριῶν ἥμισυ σταδίων ἔχον τὴν κάθετον, τὴν δ´ ἀνάβασιν καὶ τριάκοντα σταδίων, εἰς ὀξεῖαν τελευτᾷ κορυφήν· καλεῖται δὲ Ἀκροκόρινθος, οὗ τὸ μὲν πρὸς ἄρκτον μέρος ἐστὶ τὸ μάλιστα ὄρθιον, ὑφ´ κεῖται πόλις ἐπὶ τραπεζώδους ἐπιπέδου χωρίου πρὸς αὐτῇ τῇ ῥίζῃ τοῦ Ἀκροκορίνθου. αὐτῆς μὲν οὖν τῆς πόλεως κύκλος καὶ τετταράκοντα σταδίων ὑπῆρχεν· ἐτετείχιστο δ´ ὅσον τῆς πόλεως γυμνὸν ἦν τοῦ ὄρους· συμπεριείληπτο δὲ τῷ περιβόλῳ τούτῳ καὶ τὸ ὄρος αὐτὸ Ἀκροκόρινθος δυνατὸν ἦν τειχισμὸν δέξασθαι, καὶ ἡμῖν ἀναβαίνουσιν ἦν δῆλα τὰ ἐρείπια τῆς σχοινίας· ὥσθ´ πᾶσα περίμετρος ἐγίνετο περὶ πέντε καὶ ὀγδοήκοντα σταδίων. ἀπὸ δὲ τῶν ἄλλων μερῶν ἧττον ὄρθιόν ἐστι τὸ ὄρος, ἀνατέταται μέντοι ἐνθένδε ἱκανῶς καὶ περίοπτόν ἐστιν. μὲν οὖν κορυφὴ ναΐδιον ἔχει Ἀφροδίτης, ὑπὸ δὲ τῇ κορυφῇ τὴν Πειρήνην εἶναι συμβαίνει κρήνην, ἔκρυσιν μὲν οὐκ ἔχουσαν μεστὴν δ´ ἀεὶ διαυγοῦς καὶ ποτίμου ὕδατος. φασὶ δὲ καὶ ἐνθένδε καὶ ἐξ ἄλλων ὑπονόμων τινῶν φλεβίων συνθλίβεσθαι τὴν πρὸς τῇ ῥίζῃ τοῦ ὄρους κρήνην ἐκρέουσαν εἰς τὴν πόλιν ὥσθ´ ἱκανῶς ἀπ´ αὐτῆς ὑδρεύεσθαι. ἔστι δὲ καὶ φρεάτων εὐπορία κατὰ τὴν πόλιν, λέγουσι δὲ καὶ κατὰ τὸν Ἀκροκόρινθον· οὐ μὴν ἡμεῖς γε εἴδομεν. τοῦ δ´ οὖν Εὐριπίδου φήσαντος οὕτωςἥκω περίκλυστον προλιποῦς´Ἀκροκόρινθον, ἱερὸν ὄχθον, πόλιν Ἀφροδίτας,“ τὸ περίκλυστον ἤτοι κατὰ βάθους δεκτέον, ἐπεὶ καὶ * φρέατα καὶ ὑπόνομοι λιβάδες διήκουσι δι´ αὐτοῦ, τὸ παλαιὸν ὑποληπτέον τὴν Πειρήνην ἐπιπολάζειν καὶ κατάρρυτον ποιεῖν τὸ ὄρος. ἐνταῦθα δέ φασι πίνοντα τὸν Πήγασον ἁλῶναι ὑπὸ Βελλεροφόντου, πτηνὸν ἵππον ἐκ τοῦ τραχήλου τοῦ Μεδούσης ἀναπαλέντα κατὰ τὴν γοργοτομίαν· τὸν δ´ αὐτόν φασι καὶ τὴν Ἵππου κρήνην ἀναβαλεῖν ἐν τῷ Ἑλικῶνι πλήξαντα τῷ ὄνυχι τὴν ὑποῦσαν πέτραν. ὑπὸ δὲ τῇ Πειρήνῃ τὸ Σισύφειόν ἐστιν, ἱεροῦ τινος βασιλείου λευκῶν λίθων πεποιημένου διασῶζον ἐρείπια οὐκ ὀλίγα. ἀπὸ δὲ τῆς κορυφῆς πρὸς ἄρκτον μὲν ἀφορᾶται τε Παρνασσὸς καὶ Ἑλικών, ὄρη ὑψηλὰ καὶ νιφόβολα, καὶ Κρισαῖος κόλπος ὑποπεπτωκὼς ἀμφοτέροις, περιεχόμενος ὑπὸ τῆς Φωκίδος καὶ τῆς Βοιωτίας καὶ τῆς Μεγαρίδος καὶ τῆς ἀντιπόρθμου τῇ Φωκίδι Κορινθίας καὶ Σικυωνίας· πρὸς ἑσπέραν δὲ - - - ὑπέρκειται δὲ τούτων ἁπάντων τὰ καλούμενα Ὄνεια ὄρη διατείνοντα μέχρι Βοιωτίας καὶ Κιθαιρῶνος ἀπὸ τῶν Σκειρωνίδων πετρῶν, ἀπὸ τῆς παρὰ ταύτας ὁδοῦ πρὸς τὴν Ἀττικήν. [8,6,21] Quant au site et à l'aspect de la ville, voici, d'après les descriptions des auteurs, tels que Hiéronyme, Eudoxe, et autres, et d'après nos impressions personnelles (impressions toutes récentes puisque nous l'avons vue, comme elle sortait de ses ruines, rebâtie pour ainsi dire à neuf de la main des Romains), voici comment nous croyons pouvoir les représenter. Qu'on se figure d'abord une montagne pouvant avoir trois stades et demi de hauteur perpendiculaire, mais dont l'ascension représente un trajet de 30 stades, une montagne terminée tout à fait en pointe, telle est l'Acrocorinthe. La ville même s'étend au pied du versant septentrional de cette montagne, qui en est aussi le côté le plus escarpé, sur une espèce de plateau en forme de trapèze. Son circuit était de 40 stades à l'origine, et elle avait été garnie de murs partout où la montagne ne formait pas une protection suffisante ; mais, comme on en était venu à comprendre dans l'enceinte même toute la partie de l'Acrocorinthe dans laquelle on avait pu creuser et bâtir (lorsque nous fîmes l'ascension de l'Acrocorinthe, les traces de ce long cordon de fortifications étaient encore visibles), le périmètre total mesurait 85 stades environ. Sur ses autres faces, la montagne, bien qu'encore assez haute pour s'apercevoir de très loin, est moins escarpée. Tout au haut, maintenant, sur le pic même, est bâti un petit temple de Vénus. Puis, immédiatement au-dessous du sommet, se trouve la fontaine de Pirène, qui, sans avoir d'issue apparente, est toujours remplie d'une eau limpide et bonne à boire. On pense que c'est cette source, qui, jointe à d'autres veines souterraines, forme l'autre fontaine qu'on voit jaillir au pied de la montagne, pour s'écouler ensuite vers la ville, aux besoins de laquelle elle subvient abondamment. Il y a, du reste, aussi bon nombre de puits dans la ville, voire même, à ce qu'on assure, dans l'Acrocorinthe, bien que le fait nous ait échappé. Mais, si cela est, il faut, dans le passage suivant d'Euripide, «J'ai quitté, pour venir, les sommets sacrés de l'Acrocorinthe, séjour aimé de Vénus, que l'eau enserre de toute part», il faut entendre le mot g-perikluston d'eaux profondes, d'autant que les puits (et il s'agit de puits précisément) impliquent des courants souterrains sillonnant l'intérieur de la montagne. Autrement, il faudrait supposer que la fontaine Pirène était anciennement sujette à des débordements et que dans ces moments-là ses eaux se répandaient de tous côtés sur les flancs de l'Acrocorinthe. Pégase, à ce que nous dit la Fable, Pégase, le cheval ailé sorti tout bondissant du cou de Méduse, comme l'épée de Persée venait de trancher la tête à cette Gorgone, s'abreuvait à la fontaine Pirène quand Bellérophon le surprit et s'en rendit maître. La Fable ajoute que Pégase fit jaillir l'Hippocrène dans l'Hélicon en frappant du pied la roche sur laquelle il se trouvait. - Plus bas que la fontaine Pirène sont les ruines encore imposantes du Sisypheum, temple ou palais bâti tout en marbre blanc. Du sommet de l'Acrocorinthe, on découvre au N. le Parnasse et l'Hélicon, montagnes d'une grande élévation perpétuellement couvertes de neige, et à leur pied le golfe de Crissa entouré d'un côté par la Phocide, la Béotie et la Mégaride et de l'autre par la Corinthie et la Sicyonie ; au couchant {...} puis, pour compléter le panorama, la chaîne des monts Onéiens, qui part des roches Scironides ou plus exactement de la route de l'Attique située au pied de ces roches, pour se prolonger jusqu'à la Béotie et au Cithéron.


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Dernière mise à jour : 5/07/2006