[8,6,11] Τῇ μὲν οὖν Τίρυνθι ὁρμητηρίῳ χρήσασθαι δοκεῖ
Προῖτος καὶ τειχίσαι διὰ Κυκλώπων, οὓς ἑπτὰ μὲν εἶναι
καλεῖσθαι δὲ γαστερόχειρας τρεφομένους ἐκ τῆς
τέχνης, ἥκειν δὲ μεταπέμπτους ἐκ Λυκίας· καὶ ἴσως
τὰ σπήλαια τὰ περὶ τὴν Ναυπλίαν καὶ τὰ ἐν αὐτοῖς
ἔργα τούτων ἐπώνυμά ἐστιν. ἡ δὲ ἀκρόπολις Λίκυμνα
ἐπώνυμος Λικυμνίου, διέχει δὲ τῆς * Ναυπλίους περὶ
δώδεκα σταδίους· ἔρημος δ´ ἐστὶ κἀκείνη καὶ ἡ πλησίον
Μιδέα, ἑτέρα οὖσα τῆς Βοιωτικῆς· ἐκείνη γὰρ
ἔστι Μίδεια ὡς πρόνοια, αὕτη δὲ Μιδέα ὡς Τεγέα·
ταύτῃ δ´ ὅμορος Πρόσυμνα ... αὕτη ἱερὸν ἔχουσα
Ἥρας· ἠρήμωσαν δὲ τὰς πλείστας οἱ Ἀργεῖοι ἀπειθούσας.
οἱ δ´ οἰκήτορες οἱ μὲν ἐκ {τῆς} Τίρυνθος ἀπῆλθον
εἰς Ἐπίδαυρον, οἱ δὲ ἐ{κ τῆς - - -} εἰς τοὺς Ἁλιεῖς καλουμένους,
οἱ δ´ ἐκ τῆς Ἀ{σίνης (ἔστι δ´} αὕτη κώμη
τῆς Ἀργείας πλησίον Ναυπλίας) ὑπὸ Λακεδαιμονίων
εἰς τὴν Μεσσηνίαν μετῳκίσθ{ησαν, ὅπου} καὶ ἡ ὁμώνυμος
τῇ Ἀργολικῇ Ἀσίνῃ πολίχ{νη}. οἱ γὰρ Λακεδαιμόνιοι,
φησὶν ὁ Θεόπομπος, πολλὴν κατακτησάμενοι
τῆς ἀλλοτρίας εἰς ταύτην κατῴκιζον οὓς ἂν ὑποδέξαιντο
τῶν φυγόντων ἐπ´ αὐτο{ύς· καὶ οἱ} ἐκ τῆς Ναυπλίας
ἐκεῖσε ἀνεχώρησαν.
| [8,6,11] Tirynthe paraît avoir servi d'abord de place d'armes au roi Proetus et avoir été fortifiée de la main
même des Cyclopes. Ces Cyclopes étaient, dit-on, au nombre de sept et de ceux qu'on nomme
chirogasteres, pour rappeler apparemment qu'ils vivaient du produit de leur art. Proetus les avait fait
venir exprès de Lycie. Il se peut que ce soient les mêmes qui ont donné leur nom aux grottes de
Nauplie et aux ouvrages qu'elles renferment. {Tirynthe et} son acropole Licymna, ainsi nommée du
héros Licymnius, sont distantes de Nauplie de 12 stades environ, mais aujourd'hui abandonnées
comme elle. Il en est de même de leur voisine Midea, laquelle se distingue aisément de la ville de
Béotie appelée aussi Midéa, car son nom se prononce Midéa comme Tegéa, et le nom de l'autre
Mídea comme prónoia. Au territoire de cette ville confine {le canton de} Prosy{nana}, où est situé {le
fameux} Héraeum ou temple de Junon. Ce sont les Argiens eux-mêmes qui ont ainsi dévasté la
plupart de ces villes, et cela parce qu'elles refusaient de reconnaître leur suprématie. Quant aux
habitants, ils ont dû chercher un refuge ailleurs ; ceux de Tirynthe ont été recueillis à Epidaure, ceux
de {Midea} à Editées. Les Asinéens (Asiné est un bourg de l'Argolide situé aux environs de Nauplie)
furent transportés par les Lacédémoniens en Messénie, où l'on trouve en effet aujourd'hui une petite
ville appelée également Asiné. «Les Lacédémoniens, dit Théopompe, avaient à repeupler l'immense
étendue de terres enlevées par eux aux Messéniens, et ils y établissaient les différentes bandes de
fugitifs qui venaient leur demander asile». C'est ainsi que les habitants de Nauplie passèrent eux-
mêmes en Messénie.
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