HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VII

τε



Texte grec :

[7,1,3] Ἔστι δὲ τὰ μὲν πρῶτα μέρη τῆς χώρας ταύτης τὰ πρὸς τῷ Ῥήνῳ μέχρι τῶν ἐκβολῶν ἀπὸ τῆς πηγῆς ἀρξαμένοις· σχεδὸν δέ τι καὶ τοῦτ' ἔστι τὸ ἑσπέριον τῆς χώρας πλάτος, ἡ ποταμία πᾶσα. Ταύτης δὲ τὰ μὲν εἰς τὴν Κελτικὴν μετήγαγον Ῥωμαῖοι, τὰ δ' ἔφθη μετα στάντα εἰς τὴν ἐν βάθει χώραν, καθάπερ Μαρσοί· λοιποὶ δ' εἰσὶν ὀλίγοι καὶ τῶν Σουγάμβρων μέρος. Μετὰ δὲ τοὺς παραποταμίους τἆλλά ἐστιν ἔθνη τὰ μεταξὺ τοῦ Ῥήνου καὶ τοῦ Ἄλβιος ποταμοῦ, ὃς παράλληλός πως ἐκείνῳ ῥεῖ πρὸς τὸν ὠκεανόν, οὐκ ἐλάττω χώραν διεξιὼν ἤπερ ἐκεῖνος. Εἰσὶ δὲ μεταξὺ καὶ ἄλλοι ποταμοὶ πλωτοὶ (ὧν ἐν τῷ Ἀμασίᾳ Δροῦσος Βρουκτέρους κατεναυμάχησε), ῥέοντες ὡσαύτως ἀπὸ νότου πρὸς βορρᾶν καὶ τὸν ὠκεανόν. Ἐξῆρται γὰρ ἡ χώρα πρὸς νότον καὶ συνεχῆ ταῖς Ἄλπεσι ποιεῖ ῥάχιν τινὰ πρὸς ἕω τεταμένην, ὡς ἂν μέρος οὖσαν τῶν Ἄλπεων· καὶ δὴ καὶ ἀπεφήναντό τινες οὕτως διά τε τὴν λεχθεῖσαν θέσιν καὶ διὰ τὸ τὴν αὐτὴν ὕλην ἐκφέρειν· οὐ μὴν ἐπὶ τοσοῦτό γε ὕψος ἀνίσχει τὰ ταύτῃ ὄρη. Ἐνταῦθα δ' ἐστὶν ὁ Ἑρκύνιος δρυμὸς καὶ τὰ τῶν Σοήβων ἔθνη, τὰ μὲν οἰκοῦντα ἐντὸς τοῦ δρυμοῦ, ἐν οἷς ἐστι καὶ τὸ Βουίαιμον, τὸ τοῦ Μαροβόδου βασίλειον, εἰς ὃν ἐκεῖνος τόπον ἄλλους τε μετανέστησε πλείους καὶ δὴ καὶ τοὺς ὁμοεθνεῖς ἑαυτῷ Μαρκομμάνους. Ἐπέστη γὰρ τοῖς πράγμασιν οὗτος ἐξ ἰδιώτου μετὰ τὴν ἐκ Ῥώμης ἐπάνοδον· νέος γὰρ ἦν ἐνθάδε καὶ εὐεργετεῖτο ὑπὸ τοῦ Σεβαστοῦ, ἐπανελθὼν δὲ ἐδυνάστευσε καὶ κατεκτήσατο πρὸς οἷς εἶπον Λουγίους τε, μέγα ἔθνος, καὶ Ζούμους καὶ Βούτωνας καὶ Μουγίλωνας καὶ Σιβίνους καὶ τῶν Σοήβων αὐτῶν μέγα ἔθνος, Σέμνωνας. Πλὴν τά γε τῶν Σοήβων, ὡς ἔφην, ἔθνη τὰ μὲν ἐντὸς οἰκεῖ, τὰ δὲ ἐκτὸς τοῦ δρυμοῦ, ὅμορα τοῖς Γέταις. Μέγιστον μὲν οὖν τὸ τῶν Σοήβων ἔθνος· διήκει γὰρ ἀπὸ τοῦ Ῥήνου μέχρι τοῦ Ἄλβιος· μέρος δέ τι αὐτῶν καὶ πέραν τοῦ Ἄλβιος νέμεται, καθάπερ Ἑρμόνδοροι καὶ Λαγκόβαρδοι· νυνὶ δὲ καὶ τελέως εἰς τὴν περαίαν οὗτοί γε ἐκπεπτώκασι φεύγοντες. Κοινὸν δ' ἐστὶν ἅπασι τοῖς ταύτῃ τὸ περὶ τὰς μεταναστάσεις εὐμαρὲς διὰ τὴν λιτότητα τοῦ βίου καὶ διὰ τὸ μὴ γεωργεῖν μηδὲ θησαυρίζειν, ἀλλ' ἐν καλυβίοις οἰκεῖν, ἐφήμερον ἔχουσι παρασκευήν· τροφὴ δ' ἀπὸ τῶν θρεμμάτων ἡ πλείστη, καθάπερ τοῖς νομάσιν, ὥστ' ἐκείνους μιμούμενοι τὰ οἰκεῖα ταῖς ἁρμαμάξαις ἐπάραντες ὅπῃ ἂν δόξῃ τρέπονται μετὰ τῶν βοσκημάτων. Ἄλλα δ' ἐνδεέστερά ἐστιν ἔθνη Γερμανικὰ Χηροῦσκοί τε καὶ Χάττοι καὶ Γαμαβρίουιοι καὶ Χαττουάριοι· πρὸς δὲ τῷ ὠκεανῷ Σούγαμβροί τε καὶ Χαῦβοι καὶ Βρούκτεροι καὶ Κίμβροι, Καῦκοί τε καὶ Καοῦλκοι καὶ Καμψιανοὶ καὶ ἄλλοι πλείους. Ἐπὶ ταὐτὰ δὲ τῷ Ἀμασίᾳ φέρονται Βίσουργίς τε καὶ Λουπίας ποταμός, διέχων Ῥήνου περὶ ἑξακοσίους σταδίους, ῥέων διὰ Βρουκτέρων τῶν ἐλαττόνων. Ἔστι δὲ καὶ Σάλας ποταμός, οὗ μεταξὺ καὶ τοῦ Ῥήνου πολεμῶν καὶ κατορθῶν Δροῦσος ἐτελεύτησεν ὁ Γερμανικός. Ἐχειρώσατο δ' οὐ μόνον τῶν ἐθνῶν τὰ πλεῖστα, ἀλλὰ καὶ τὰς ἐν τῷ παράπλῳ νήσους, ὧν ἐστι καὶ ἡ Βυρχανίς, ἣν ἐκ πολιορκίας εἷλε.

Traduction française :

[7,1,3] Une première division de la Germanie comprend le pays qui borde le Rhin depuis sa source jusqu'à son embouchure, et l'on peut dire que tout ce territoire riverain forme le côté occidental de ladite contrée et en représente exactement la largeur. Mais des peuples qui l'habitaient, une partie a été transportée en Gaule par les Romains ; une autre, prenant les devants, a d'elle-même quitté ses foyers et s'est enfoncée dans l'intérieur des terres : c'est ce qu'ont fait les Marses par exemple. Restent {les Usipes} aujourd'hui peu nombreux, avec une partie de la nation des Sugambres. Aux populations riveraines du Rhin, dans l'intervalle de ce fleuve à l'Albis ou Elbe, succèdent d'autres peuples ou tribus germaniques. L'Elbe est un fleuve dont le cours, presque parallèle à celui du Rhin jusqu'à l'Océan, se trouve avoir juste la même longueur. Dans le même intervalle on rencontre encore plusieurs fleuves ou cours d'eau navigables, l'Amasias entre autres, qui fut témoin d'une victoire navale de Drusus sur les Bructères. Tous se dirigent également du S. au N. et coulent vers l'Océan ; car la Germanie s'élève sensiblement dans sa partie méridionale et forme là une chaîne de montagnes, qui court vers l'E. et qui, par sa proximité des Alpes, semble faire partie de cette grande chaîne ; certains auteurs ont même affirmé la chose positivement, en se fondant sur la situation respective des deux chaînes et sur l'analogie des essences qu'elles produisent l'une et l'autre. Il s'en faut bien pourtant que ces montagnes de la Germanie atteignent à l'immense altitude des Alpes. C'est dans cette partie de la Germanie que s'étend la forêt Hercynienne, et que se trouve répandue la nation des Suèves. Quelques tribus suéviques, celle des Quades notamment, habite l'intérieur même de la forêt : on y rencontre aussi Buiaemum, cette résidence du roi Marobod, qui, pour la peupler, y a transplanté naguère différentes tribus, celle entre autres des Marcomans, ses compatriotes. Ce Marobod, simple particulier à l'origine, s'était emparé du pouvoir à son retour de Rome : il avait passé là toute sa jeunesse auprès d'Auguste, qui l'avait comblé de ses faveurs. Une fois de retour dans sa patrie, il devint en peu de temps l'un des principaux chefs et réunit sous ses lois, indépendamment des Marcomans que je viens de nommer la grande nation des Luges, la tribu des Didunes, celles aussi des Butons, des Lugi Manes, des Sudins et jusqu'aux Semnons, tribu nombreuse appartenant à la nation des Suèves. Mais les Suèves, nous l'avons dit, n'habitent pas tous l'intérieur de la forêt Hercynienne, on en trouve encore en dehors, et jusqu'aux frontières des Gètes : ils forment donc, en réalité, une très grande nation, puisqu'ils sont répandus depuis le Rhin jusqu'à l'Elbe, et qu'ils ont même quelques-unes de leurs tribus établies actuellement au delà de ce dernier fleuve, témoins les Hermundures et les Langobards, qui, pour être plus à l'abri {des armes romaines}, ont émigré en masse sur la rive ultérieure de l'Elbe. C'est, du reste, une habitude commune à tous les peuples de la Germanie, que cette facilité à se déplacer, et qui tient à l'extrême simplicité de leur vie, à ce qu'ils n'ont ni champs à cultiver, ni argent à amasser, mais habitent de simples cabanes, demeures provisoires et éphémères, ne se nourrissant guère que des produits de leurs troupeaux, et cela à la façon des Nomades, qu'ils imitent encore en ce que, comme eux, ils sont toujours prêts à charger le peu qu'ils possèdent s sur leurs chariots, et à s'en aller, suivis de leurs troupeaux, où bon leur semble. La même partie de la Germanie compte beaucoup d'autres nations, mais qui sont toutes inférieures à celle des Suèves à savoir : les Chérusques, les Chattes, les Gamabrives, les Chattuariens, et, plus près de l'Océan, les Sugambres, les Chaubes, les Bructères, les Cimbres, les Campes, les Caülques, les Campsianes et d'autres encore. Dans la même direction que l'Amasias coulent les fleuves Visurgis et Lupias : ce dernier n'est qu'à 600 stades environ du Rhin, et traverse le territoire des Petits-Bructères. Citons aussi le Salas, car c'est dans le pays compris entre le Rhin et ce fleuve que Drusus Germanicus faisait la guerre, lorsque la mort vint arrêter le cours de ses succès : il avait soumis la plupart des peuples que nous nommions tout à l'heure, et jusqu'aux îles qui bordent la côte de la Germanie, Burchanis, notamment, qu'il enleva après un siège en règle.





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Dernière mise à jour : 11/05/2006