Texte grec :
[7,5,12] Ὤικησαν δ' οὗτοι παρὰ τὸν Ἴστρον, διῃρημένοι δίχα, οἱ μὲν μεγάλοι
Σκορδίσκοι καλούμενοι, οἱ δὲ μικροί, οἱ μὲν μεταξὺ δυεῖν ποταμῶν (οἰκεῖν)
ἐμβαλλόντων εἰς τὸν Ἴστρον, τοῦ τε Νοάρου τοῦ παρὰ τὴν Σεγεστικὴν
ῥέοντος καὶ τοῦ Μάργου ( τινὲς δὲ Βάργον φασίν)· οἱ δὲ μικροὶ τούτου πέραν,
συνάπτοντες Τριβαλλοῖς καὶ Μυσοῖς. Εἶχον δὲ καὶ τῶν νήσων τινὰς οἱ
Σκορδίσκοι· ἐπὶ τοσοῦτον δ' ηὐξήθησαν, ὥστε καὶ μέχρι τῶν Ἰλλυρικῶν καὶ
τῶν Παιονικῶν καὶ Θρᾳκίων προῆλθον ὀρῶν· κατέσχον οὖν καὶ τὰς νήσους
τὰς ἐν τῷ Ἴστρῳ τὰς πλείους, ἦσαν δὲ καὶ πόλεις αὐτοῖς Ἑόρτα καὶ
Καπέδουνον. Μετὰ δὲ τὴν τῶν Σκορδίσκων χώραν παρὰ μὲν τὸν Ἴστρον ἡ τῶν
Τριβαλλῶν καὶ Μυσῶν ἔστιν, ὧν ἐμνήσθημεν πρότερον, καὶ τὰ ἕλη τὰ τῆς
μικρᾶς καλουμένης Σκυθίας τῆς ἐντὸς Ἴστρου· καὶ τούτων ἐμνήσθημεν.
Ὑπεροικοῦσι δ' οὗτοί τε καὶ Κρόβυζοι καὶ οἱ Τρωγλοδύται λεγόμενοι τῶν περὶ
Κάλλατιν καὶ Τομέα καὶ Ἴστρον τόπων. Εἶθ' οἱ περὶ τὸ Αἷμον καὶ οἱ ὑπὲρ αὐτοῦ
οἰκοῦντες μέχρι τοῦ Πόντου Κόραλλοι καὶ Βέσσοι καὶ Μαίδων τινὲς καὶ
Δανθηλητῶν. Πάντα μὲν οὖν ταῦτα λῃστρικώτατα ἔθνη· Βέσσοι δέ, οἵπερ τὸ
πλέον τοῦ ὄρους νέμονται τοῦ Αἵμου, καὶ ὑπὸ τῶν λῃστῶν λῃσταὶ
προσαγορεύονται, καλυβῖταί τινες καὶ λυπρόβιοι, συνάπτοντες τῇ τε Ῥοδόπῃ
καὶ τοῖς Παίοσι καὶ τῶν Ἰλλυριῶν τοῖς τε Αὐταριάταις καὶ τοῖς Δαρδανίοις.
Μεταξὺ δὲ τούτων τε καὶ τῶν Ἀρδιαίων οἱ Δασαρήτιοι εἰσὶ καὶ Ὑβριᾶνες καὶ
ἄλλα ἄσημα ἔθνη, ἃ ἐπόρθουν οἱ Σκορδίσκοι μέχρι ἠρήμωσαν τὴν χώραν, καὶ
δρυμῶν ἀβάτων ἐφ' ἡμέρας πλείους ἐποίησαν μεστήν.
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Traduction française :
[7,5,12] La nation des Scordisques était répandue le long de l'Ister et se
trouvait partagée en deux fractions, les Grands et les Petits
Scordisques. Les premiers étaient compris entre deux affluents de
l'Ister, le Noare, qui passe à Segestica, et le Margus, ou, comme on dit
quelquefois le Bargus ; les autres habitaient au delà de cette dernière
rivière et confinaient aux Triballes et aux Mysiens. Les Scordisques
occupaient déjà à l'origine quelques-unes des îles {de l'Ister} ; mais,
leur puissance s'étant avec le temps considérablement accrue, ils
s'étaient avancés jusqu'aux montagnes de l'Illyrie, de la Paeonie et de
la Thrace et avaient achevé d'occuper la plupart des îles de l'Ister.
Leurs principales villes étaient Heorta et Capedunum. Aux Scordisques
succèdent le long de l'Ister les Triballes et les Mysiens, peuples dont
nous avons déjà parlé ; puis viennent ces marais de la Petite Scythie
en deçà de l'Ister, dont il a été également question plus haut. Les
Triballes et les Mysiens, ainsi que les Crobyzes et les Troglodytes,
habitent au-dessus de la côte où sont les villes de Callatis, de Tomis et
d'Istrus. Suivent enfin les montagnards de l'Haemus et les différents
peuples qui bordent le pied de cette chaîne jusqu'au Pont, à savoir les
Coralles, les Besses, une partie des Maedes et les Danthelètes. Il n'y a
pas de peuples au monde qui soient plus que ceux-ci adonnés au
brigandage. Les Besses, qui occupent la plus grande partie du mont
Haemus, et qui ont mérité d'être appelés brigands par les brigands
eux-mêmes, vivent dans de méchantes huttes de la vie la plus
misérable : ils confinent d'un côté au mont Rhodope et à la Paeonie et
de l'autre côté à la partie de l'Illyrie occupée par les Autariates et les
Dardaniens. Entre ceux-ci, maintenant, et les Ardiatens, se trouvent les
Dassarétiens, les Agrianes et d'autres peuplades obscures, dont le
territoire à force d'être ravagé par les Scordisques s'est changé en
désert et ne forme plus aujourd'hui qu'une forêt impénétrable de
plusieurs journées d'étendue.
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