HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VII

Αἷμον



Texte grec :

[7,4,5] Τὸ δὲ στόμα τῆς Μαιώτιδος καλεῖται μὲν Κιμμερικὸς Βόσπορος, ἄρχεται δὲ ἀπὸ μείζονος πλάτους, ἀπὸ ἑβδομήκοντά που σταδίων· καθ' ὃ διαίρουσιν ἐκ τῶν περὶ Παντικάπαιον τόπων εἰς τὴν ἐγγυτάτω πόλιν τῆς Ἀσίας, τὴν Φαναγόρειαν· τελευτᾷ δ' εἰς πολὺ στενώτερον πορθμόν. Διαιρεῖ δ' ὁ στενωπὸς οὗτος τὴν Ἀσίαν ἀπὸ τῆς Εὐρώπης, καὶ ὁ Τάναϊς ποταμός, καταντικρὺ ῥέων ἀπὸ τῶν ἄρκτων εἴς τε τὴν λίμνην καὶ τὸ στόμα αὐτῆς· δύο δ' ἔχει τὰς εἰς τὴν λίμνην ἐκβολὰς διεχούσας ἀλλήλων ὅσον σταδίους ἑξήκοντα. Ἔστι δὲ καὶ πόλις ὁμώνυμος τῷ ποταμῷ, μέγιστον τῶν βαρβάρων ἐμπόριον μετὰ τὸ Παντικάπαιον. Ἐν ἀριστερᾷ δ' εἰσπλέοντι τὸν Κιμμερικὸν Βόσπορον πολίχνιόν ἐστι Μυρμήκιον ἐν εἴκοσι σταδίοις ἀπὸ τοῦ Παντικαπαίου. Τοῦ δὲ Μυρμηκίου διπλάσιον διέχει κώμη Παρθένιον, καθ' ἣν στενώτατος ὁ εἴσπλους ἐστὶν ὅσον εἴκοσι σταδίων, ἔχων ἀντικειμένην ἐν τῇ Ἀσίᾳ κώμην, Ἀχίλλειον καλουμένην. Ἐντεῦθεν δ' εὐθυπλοίᾳ μὲν ἐπὶ τὸν Τάναϊν καὶ τὴν κατὰ τὰς ἐκβολὰς νῆσον στάδιοι δισχίλιοι διακόσιοι, μικρὸν δ' ὑπερβάλλει τοῦ ἀριθμοῦ τούτου πλέοντι παρὰ τὴν Ἀσίαν· πλέον δ' ἢ τριπλάσιον ἐν ἀριστερᾷ πλέοντι μέχρι τοῦ Τανάιδος, ἐν ᾧ παράπλῳ καὶ ὁ ἰσθμὸς ἵδρυται. Οὗτος μὲν οὖν ὁ παράπλους ἔρημος πᾶς ὁ παρὰ τὴν Εὐρώπην, ὁ δ' ἐν δεξιᾷ οὐκ ἔρημος· ὁ δὲ σύμπας τῆς λίμνης κύκλος ἐνακισχιλίων ἱστορεῖται σταδίων. Ἡ δὲ μεγάλη χερρόνησος τῇ Πελοποννήσῳ προσέοικε καὶ τὸ σχῆμα καὶ τὸ μέγεθος. Ἔχουσι δ' αὐτὴν οἱ τοῦ Βοσπόρου δυνάσται κεκακωμένην πᾶ σαν ὑπὸ τῶν συνεχῶν πολέμων. Πρότερον δ' εἶχον ὀλίγην μὲν τὴν πρὸς τῷ στόματι τῆς Μαιώτιδος καὶ τῷ Παντικαπαίῳ μέχρι Θεοδοσίας τῶν Βοσπορίων τύραννοι, τὴν δὲ πλείστην μέχρι τοῦ ἰσθμοῦ καὶ τοῦ κόλπου τοῦ Καρκινίτου Ταῦροι, Σκυθικὸν ἔθνος· καὶ ἐκαλεῖτο ἡ χώρα πᾶσα αὕτη, σχεδὸν δέ τι καὶ ἡ ἔξω τοῦ ἰσθμοῦ μέχρι Βορυσθένους, μικρὰ Σκυθία· διὰ δὲ τὸ πλῆθος τῶν ἐνθένδε περαιουμένων τόν τε Τύραν καὶ τὸν Ἴστρον καὶ ἐποικούντων τὴν γῆν καὶ ταύτης οὐκ ὀλίγη μικρὰ προσηγορεύθη Σκυθία, τῶν Θρᾳκῶν τὰ μὲν τῇ βίᾳ συγχωρούντων, τὰ δὲ τῇ κακίᾳ τῆς χώρας· ἑλώδης γάρ ἐστιν ἡ πολλὴ αὐτῆς.

Traduction française :

[7,4,5] L'embouchure du Maeotis, ou, comme on l'appelle d'ordinaire, le Bosphore-Cimmérien, atteint, dès en commençant, c'est-à-dire entre l'embarcadère voisin de Panticapée et Phanagorie, qui est la ville d'Asie la plus rapprochée, sa plus grande largeur, environ 70 stades ; mais, en finissant, ladite embouchure se rétrécit beaucoup. Le canal qu'elle forme sert de limite entre l'Europe et l'Asie, et le cours du Tanaïs continue la séparation, car ce fleuve, qui vient du N., tombe dans le Mentis juste en face du Bosphore. Ajoutons qu'il s'y jette par deux bouches distantes l'une de l'autre de soixante stades environ, et qu'il donne son nom à une ville qui est, après Panticapée, la principal emporium ou marché des Barbares. A gauche en entrant dans le Bosphore-Cimmérien, on aperçoit la petite ville de Myrmecium située à 20 stades de Panticapée. On compte le double entre Myrmecium et le bourg de Parthenium, situé juste à l'endroit où le canal se rétrécit le plus : il n'a plus guère là, en effet, que 20 stades. Vis-à-vis, sur la côte d'Asie, est le bourg d'Achilleum. D'ici, maintenant, à l'embouchure du Tanaïs et à l'île qui la précède, le trajet en ligne directe est de 2.200 stades. Le nombre de stades est un peu plus fort, lorsqu'on fait le trajet en rangeant la côte d'Asie ; il est triplé, quand, pour atteindre le Tanaïs, on gouverne à gauche, c'est-à-dire de façon à longer l'isthme. Toute cette partie de la côte d'Europe est absolument déserte. En revanche, la côte opposée n'a point du tout cet aspect désolé. La circonférence totale du Palus-Maeotis passe pour être de 9000 stades. Quant à la Grande-Chersonnèse, elle offre par sa configuration et son étendue une certaine analogie avec le Péloponnèse. Elle dépend actuellement du royaume de Bosphore et porte encore partout les traces des longues guerres dont elle a été le théâtre. Dans le principe, les tyrans du Bosphore n'en possédaient qu'une partie, celle qui va de l'embouchure du Maeotis et de la ville de Panticapée à Théodosie, et la plus grande partie, jusqu'à l'isthme et au golfe Carcinitès, appartenait aux Taures, peuple de race scythique. Aussi donnait-on à tout ce pays, y compris ce qui s'étend hors de l'isthme jusqu'au Borysthène, le nom de Petite-Scythie. Et, comme avec le temps, beaucoup de Barbares de ces pays ont franchi le Tyras et l'Ister et fixé leur demeure au-delà de ces fleuves, le nom de Petite-Scythie a fini par s'étendre à une portion considérable de la Thrace elle-même, que ses habitants n'avaient pu défendre, ou qu'ils avaient volontairement cédée à cause de son insalubrité, le sol y étant effectivement marécageux en maint endroit.





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Dernière mise à jour : 11/05/2006