Texte grec :
[7,1,1] ΚΕΦ. Α'.
1. Εἰρηκόσι δ' ἡμῖν περὶ τῆς Ἰβηρίας καὶ τῶν Κελτικῶν ἐθνῶν καὶ τῶν Ἰταλικῶν
σὺν ταῖς πλησίον νήσοις ἐφεξῆς ἂν εἴη λέγειν τὰ λειπόμενα τῆς Εὐρώπης
μέρη, διελοῦσι τὸν ἐνδεχόμενον τρόπον. Λείπεται δὲ τὰ πρὸς ἕω μὲν τὰ πέραν
τοῦ Ῥήνου μέχρι τοῦ Τανάιδος καὶ τοῦ στόματος τῆς Μαιώτιδος λίμνης, καὶ
ὅσα μεταξὺ τοῦ Ἀδρίου καὶ τῶν ἀριστερῶν τῆς Ποντικῆς θαλάττης μερῶν
ἀπολαμβάνει πρὸς νότον μέχρι τῆς Ἑλλάδος καὶ τῆς Προποντίδος ὁ Ἴστρος·
διαιρεῖ γὰρ οὗτος ἅπασαν ὡς ἐγγυτάτω δίχα τὴν λεχθεῖσαν γῆν, μέγιστος τῶν
κατὰ τὴν Εὐρώπην ποταμῶν, ῥέων πρὸς νότον κατ' ἀρχάς, εἶτ' ἐπιστρέφων
εὐθὺς ἀπὸ τῆς δύσεως ἐπὶ τὴν ἀνατολὴν καὶ τὸν Πόντον. Ἄρχεται μὲν οὖν ἀπὸ
τῶν Γερμανικῶν ἄκρων τῶν ἑσπερίων, πλησίον δὲ καὶ τοῦ μυχοῦ τοῦ
Ἀδριατικοῦ, διέχων αὐτοῦ περὶ χιλίους σταδίους· τελευτᾷ δ' εἰς τὸν Πόντον οὐ
πολὺ ἄπωθεν τῶν τοῦ Τύρα καὶ τοῦ Βορυσθένους ἐκβολῶν, ἐκκλίνων πως
πρὸς ἄρκτους. Προσάρκτια μὲν οὖν ἐστι τῷ Ἴστρῳ τὰ πέραν τοῦ Ῥήνου καὶ τῆς
Κελτικῆς· ταῦτα δ' ἐστὶ τά τε Γαλατικὰ ἔθνη καὶ τὰ Γερμανικὰ μέχρι
Βασταρνῶν καὶ Τυρεγετῶν καὶ τοῦ ποταμοῦ τοῦ Βορυσθένους, καὶ ὅσα μεταξὺ
τούτου καὶ Τανάιδος καὶ τοῦ στόματος τῆς Μαιώτιδος εἴς τε τὴν μεσόγαιαν
ἀνατείνει μέχρι τοῦ ὠκεανοῦ καὶ τῇ Ποντικῇ κλύζεται θαλάττῃ· μεσημβρινὰ
δὲ τά τε Ἰλλυρικὰ καὶ τὰ Θρᾴκια, καὶ ὅσα τούτοις ἀναμέμικται τῶν Κελτικῶν ἤ
τινων ἄλλων, μέχρι τῆς Ἑλλάδος. Λέγωμεν δὲ πρῶτον περὶ τῶν ἐκτὸς τοῦ
Ἴστρου· πολὺ γὰρ ἁπλούστερα τῶν ἐπὶ θάτερα μερῶν ἐστιν.
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Traduction française :
[7,1,1] CHAPITRE I : La Germanie.
1. Après avoir décrit l'Ibérie, la Celtique, l'Italie et les îles qui les
avoisinent, nous avons à parler présentement du reste de l'Europe ; or,
fixons au préalable la division la plus conforme à la nature des lieux.
Le reste de l'Europe comprend, d'une part, tout ce qui se prolonge vers
l'E. au delà du Rhin jusqu'au Tanaïs et à l'ouverture du lac Maeotis, et,
d'autre part, tout ce qui s'étend au S. de l'Ister, entre l'Adriatique et la
rive gauche du Pont, jusqu'à la Grèce et à la Propontide. Il est de fait
que le cours de l'Ister se trouve couper en deux et à peu près dans
toute sa longueur la contrée dont nous parlons : ce fleuve, qui est le
plus grand d'Europe, après avoir coulé d'abord au midi, tourne
brusquement de l'O. à l'E., dans la direction du Pont ; il prend sa
source à la pointe ou extrémité occidentale de la Germanie, assez près
même du fond de l'Adriatique, puisqu'il n'en est guère qu'à 1000
stades, et, après s'être relevé quelque peu vers le nord, vient finir dans
le Pont-Euxin, non loin des bouches du Tyras et du Borysthène : il
forme donc, on le voit, la limite méridionale des pays situés au delà du
Rhin et de la Celtique, c'est-à-dire des populations galatiques et
germaniques qui s'étendent jusqu'aux Bastarnes, aux Tyrégètes et au
fleuve Borysthène, et de ces autres populations qui vont du
Borysthène au Tamaïs et à l'embouchure du Palus Maeotis,
remplissant tout l'intervalle de la mer Pontique à l'Océan, en même
temps qu'il sert de limite septentrionale aux populations Illyriennes et
Thraces, qui, avec un certain nombre de tribus étrangères, celtiques et
autres, occupent tout le pays jusqu'à la Grèce.
Mais parlons d'abord de la région située au delà de l'Ister, car la
description n'en est pas à beaucoup près aussi compliquée que celle
de la région citérieure.
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