HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VII

τὸν



Texte grec :

[7,4,3] Αὕτη δ' ἦν πρότερον αὐτόνομος, πορθουμένη δὲ ὑπὸ τῶν βαρβάρων ἠναγκάσθη προστάτην ἑλέσθαι Μιθριδάτην τὸν Εὐπάτορα, στρατηγιῶντα ἐπὶ τοὺς ὑπὲρ τοῦ ἰσθμοῦ μέχρι Βορυσθένους βαρβάρους καὶ τοῦ Ἀνδρίου· ταῦτα δ' ἦν ἐπὶ Ῥωμαίους παρασκευή. Ἐκεῖνος μὲν οὖν κατὰ ταύτας τὰς ἐλπίδας ἄσμενος πέμψας εἰς τὴν Χερρόνησον στρατιάν, ἅμα πρός τε τοὺς Σκύθας ἐπολέμει Σκίλουρόν τε καὶ τοὺς Σκιλούρου παῖδας τοὺς περὶ Πάλακον, οὓς Ποσειδώνιος μὲν πεντήκοντά φησιν, Ἀπολλωνίδης δὲ ὀγδοήκοντα· ἅμα δὲ τούτους τε ἐχειρώσατο βίᾳ καὶ Βοσπόρου κατέστη κύριος παρ' ἑκόντος λαβὼν Παιρισάδου τοῦ κατέχοντος. Ἐξ ἐκείνου δὴ τοῦ χρόνου τοῖς τοῦ Βοσπόρου δυνάσταις ἡ τῶν Χερρονησιτῶν πόλις ὑπήκοος μέχρι νῦν ἐστι. Τὸ δ' ἴσον ὁ Κτενοῦς διέχει τῆς τε τῶν Χερρονησιτῶν πόλεως καὶ τοῦ Συμβόλων λιμένος. Μετὰ δὲ τὸν Συμβόλων λιμένα μέχρι Θεοδοσίας πόλεως ἡ Ταυρικὴ παραλία, χιλίων που σταδίων τὸ μῆκος, τραχεῖα καὶ ὀρεινὴ καὶ καταιγίζουσα τοῖς βορέαις ἵδρυται. Πρόκειται δ' αὐτῆς ἄκρα πολὺ πρὸς τὸ πέλαγος καὶ τὴν μεσημβρίαν ἐκκειμένη κατὰ Παφλαγονίαν καὶ Ἄμαστριν πόλιν, καλεῖται δὲ Κριοῦ μέτωπον. Ἀντίκειται δ' αὐτῇ τὸ τῶν Παφλαγόνων ἀκρωτήριον ἡ Κάραμβις τὸ διαιροῦν εἰς πελάγη δύο τὸν Εὔξεινον πόντον τῷ ἑκατέρωθεν σφιγγομένῳ πορθμῷ. Διέστηκε δ' ἡ Κάραμβις τῆς μὲν τῶν Χερρονησιτῶν πόλεως σταδίους δισχιλίους καὶ πεντακοσίους, τοῦ δὲ Κριοῦ μετώπου πολὺ ἐλάττους τὸν ἀριθμόνΣ συχνοὶ γοῦν τῶν διαπλευσάντων τὸν πορθμὸν ἅμα φασὶν ἰδεῖν ἀμφοτέρας ἑκατέρωθεν τὰς ἄκρας. Ἐν δὲ τῇ ὀρεινῇ τῶν Ταύρων καὶ τὸ ὄρος ἐστὶν ὁ Τραπεζοῦς, ὁμώνυμον τῇ πόλει τῇ περὶ τὴν Τιβαρανίαν καὶ τὴν Κολχίδα· καὶ ἄλλο δ' ἐστὶν ὄρος Κιμμέριον κατὰ τὴν αὐτὴν ὀρεινήν, δυναστευσάντων ποτὲ τῶν Κιμμερίων ἐν τῷ Βοσπόρῳ· καθ' ὃ καὶ Κιμμερικὸς Βόσπορος καλεῖται τοῦ πορθμοῦ πᾶν, ὃ ἐπέχει τὸ στόμα τῆς Μαιώτιδος.

Traduction française :

[7,4,3] Cette ville, qui avait commencé par être autonome, dut, pour se soustraire aux continuelles dévastations des barbares, solliciter le protectorat de Mithridate Eupator. Dans ce temps-là justement Mithridate méditait une expédition contre les peuples barbares qui sont échelonnés au-dessus de l'isthme depuis le Borysthène jusqu'à l'Adriatique : ce devait être pour lui le prélude de sa guerre contre Rome. En raison de ce secret espoir, il s'empressa d'envoyer une armée à Chersonnèse et dans le temps justement où il attaquait et réduisait par la force des armes les différentes tribus scythes commandées par Scilur, par son fils Palac et par les frères de celui-ci (au nombre de cinquante suivant Posidonius, au nombre de quatre- vingts suivant Apollonide), il se trouva investi pacifiquement de la possession du Bosphore par la cession volontaire de Paerisade, souverain actuel du pays. Depuis lors, la ville de Chersonnèse n'a plus cessé d'appartenir aux souverains du Bosphore. - Le port Ctenus est juste à égale distance de la ville de Chersonnèse et du Symbolôn-limen. C'est à partir de ce dernier port que commence la côte Taurique: âpre, montueuse et battue par les vents du nord, cette côte s'étend jusqu'à la ville de Théodosie, c'est-à-dire sur un espace de 1000 stades. Elle projette fort avant dans la mer et droit au midi, en face de la Paphlagonie et de la ville d'Amastris, un promontoire appelé Crioumétôpon ; et, comme la côte opposée de Paphlagonie projette à la rencontre de celui-ci un autre promontoire appelé Carambis, le Pont-Euxin se trouve divisé en deux bassins distincts par l'espèce de détroit que forment les deux promontoires en se rapprochant. Le cap Carambis est à 2500 stades de la ville de Chersonnèse, mais il s'en faut que la distance soit aussi grande par rapport au Criou-métôpon : ce qui le prouve, c'est que beaucoup de navigateurs qui ont eu occasion de franchir cette espèce de canal ou de détroit affirment avoir aperçu en même temps les deux caps qui le forment. On distingue aussi dans la chaîne Taurique un mont Trapézûs dont le nom rappelle la ville située aux confins de la Tibaranie et de la Colchide ; et, toujours dans la même chaîne, le mont Cimmérien, ainsi nommé en souvenir de l'antique domination des Cimmériens dans le Bosphore. La même cause apparemment aura fait donner le nom de Bosphore-Cimmérien à toute la partie du détroit qui avoisine l'embouchure du Maeotis.





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Dernière mise à jour : 11/05/2006