Texte grec :
[7,1,4] Γνώριμα δὲ ταῦτα κατέστη τὰ ἔθνη πολεμοῦντα πρὸς Ῥωμαίους, εἶτ'
ἐνδιδόντα καὶ πάλιν ἀφιστάμενα ἢ καὶ καταλείποντα τὰς κατοικίας· κἂν
πλείω δὲ γνώριμα ὑπῆρξεν, εἰ ἐπέτρεπε τοῖς στρατηγοῖς ὁ Σεβαστὸς
διαβαίνειν τὸν Ἄλβιν, μετιοῦσι τοὺς ἐκεῖσε ἀπανισταμένους. Νυνὶ δ'
εὐπορώτερον ὑπέλαβε στρατηγεῖν τὸν ἐν χερσὶ πόλεμον, εἰ τῶν ἔξω τοῦ
Ἄλβιος καθ' ἡσυχίαν ὄντων ἀπέχοιτο, καὶ μὴ παροξύνοι πρὸς τὴν κοινωνίαν
τῆς ἔχθρας. Ἤρξαντο δὲ τοῦ πολέμου Σούγαμβροι πλησίον οἰκοῦντες τοῦ
Ῥήνου, Μέλωνα ἔχοντες ἡγεμόνα· κἀκεῖθεν ἤδη διεδέχοντο ἄλλοτ' ἄλλοι,
δυναστεύοντες καὶ καταλυόμενοι, πάλιν δ' ἀφιστάμενοι, προδιδόντες καὶ τὰ
ὅμηρα καὶ τὰς πίστεις. Πρὸς οὓς ἡ μὲν ἀπιστία μέγα ὄφελος, οἱ δὲ
πιστευθέντες τὰ μέγιστα κατέβλαψαν, καθάπερ οἱ Χηροῦσκοι καὶ οἱ τούτοις
ὑπήκοοι, παρ' οἷς τρία τάγματα Ῥωμαίων μετὰ τοῦ στρατηγοῦ Ὀυάρου
Κουιντιλλίου παρασπονδηθέντα ἀπώλετο ἐξ ἐνέδρας. Ἔτισαν δὲ δίκας
ἅπαντες καὶ παρέσχον τῷ νεωτέρῳ Γερμανικῷ λαμπρότατον θρίαμβον, ἐν ᾧ
ἐθριαμβεύθη τῶν ἐπιφανεστάτων ἀνδρῶν σώματα καὶ γυναικῶν, Σεγιμοῦντός
τε Σεγέστου υἱός, Χηρούσκων ἡγεμών, καὶ ἀδελφὴ αὐτοῦ, γυνὴ δ' Ἀρμενίου
τοῦ πολεμαρχήσαντος ἐν τοῖς Χηρούσκοις ἐν τῇ πρὸς Ὀυᾶρον Κουιντίλλιον
παρασπονδήσει καὶ νῦν ἔτι συνέχοντος τὸν πόλεμον, ὄνομα Θουσνέλδα, καὶ
υἱὸς τριετὴς Θουμέλικος· ἔτι δὲ Σεσίθακος, Σεγιμήρου υἱὸς τῶν Χηρούσκων
ἡγεμόνος, καὶ γυνὴ τούτου Ῥαμίς, Οὐκρομήρου θυγάτηρ, ἡγεμόνος Χάττων,
καὶ Δευδόριξ, Βαιτόριγος τοῦ Μέλωνος ἀδελφοῦ υἱός, Σούγαμβρος. Σεγέστης
δὲ ὁ πενθερὸς τοῦ Ἀρμενίου καὶ ἐξ ἀρχῆς διέστη πρὸς τὴν γνώμην αὐτοῦ καὶ
λαβὼν καιρὸν ηὐτομόλησε καὶ τῷ θριάμβῳ παρῆν τῶν φιλτάτων, ἐν τιμῇ
ἀγόμενος. Ἐπόμπευσε δὲ καὶ Λίβης τῶν Χάττων ἱερεύς, καὶ ἄλλα δὲ σώματα
ἐπομπεύθη ἐκ τῶν πεπορθημένων ἐθνῶν, Καούλκων Καμψανῶν,
Βρουκτέρων, Οὐσίπων, Χηρούσκων, Χάττων, Χαττουαρίων, Λανδῶν,
Τουβαττίων. Διέχει δὲ τοῦ Ἄλβιος ὁ Ῥῆνος περὶ τρισχιλίους σταδίους, εἴ τις
εὐθυπορούσας ἔχοι τὰς ὁδούς· νυνὶ δὲ διὰ σκολιᾶς καὶ ἑλώδους καὶ δρυμῶν
κυκλοπορεῖν ἀνάγκη.
|
|
Traduction française :
[7,1,4] Ces peuples germains ne nous sont connus que depuis qu'ils sont
devenus les ennemis des Romains, ennemis acharnés, qui ne cèdent
un moment que pour s'armer de nouveau ou peur émigrer en masse.
On en aurait connu un plus grand nombre, si Auguste eût permis à ses
généraux de franchir l'Elbe, et de poursuivre au delà de ce fleuve les
tribus émigrantes ; mais ce prince avait compris que le meilleur moyen
d'en finir avec la guerre actuelle était de ne pas inquiéter les
populations d'au delà de l'Elbe, alors parfaitement tranquilles, et de ne
point leur donner occasion de s'unir à ses ennemis. Le signal de la
guerre était parti des bords du Rhin, de chez les Sugambres, qui
avaient alors pour chef un certain Melon ; et, l'agitation se propageant,
on avait vu chaque peuple de la Germanie à son tour menacer et
pousser les Romains, puis se soumettre, mais pour s'insurger encore
sans souci des otages livrés, sans respect de la foi promise. Avec ces
peuples, il y a tout intérêt à être méfiant : ceux à qui les Romains
s'étaient fiés sont ceux précisément qui leur ont fait le plus de mal,
témoins les Chérusques et leurs alliés, qui, après avoir attiré dans une
embuscade Quintilius Varus et les trois légions qu'il commandait, les
ont égorgés contre la foi des traités. Toute la nation, du reste, a
chèrement expié sa trahison en même temps qu'elle fournissait au
second Germanicus l'occasion du plus éclatant triomphe, car on vit le
triomphateur traîner à sa suite les personnages, hommes et femmes,
les plus illustres de la nation des Chérusques : à savoir le chef
Segimund, fils de Ségeste, avec son fils Thumelic, jeune enfant de
trois ans, et sa soeur Thusnelda, femme d'Arminius, le même qui
commandait l'armée Chérusque, lors de la lâche et perfide agression
dirigée contre Varus, et qui aujourd'hui encore s'efforce d'entretenir et
de prolonger la guerre ; Sesithac, fils de Sigimer, autre chef
Chérusque, avec sa femme Rhamis, dont le père Ucromer commande
à la nation des Chattes, et le Sicambre Deudorix, fils de Baetorix,
propre frère de Melon. Ségeste le beau-père d'Arminius, qui, dès le
commencement des hostilités s'était séparé hautement de son gendre,
et qui avait passé dans le camp romain à la première occasion
favorable, Ségeste, comblé d'honneurs pour sa défection, assistait au
défilé de tous ces captifs, ses enfants. Le grand prêtre des Chattes,
Libès, figurait aussi dans cette pompe triomphale, avec maint autre
prisonnier de distinction appartenant aux différents peuples vaincus,
Galliques, Campsianes, Bructères, Usipes, Chérusques, Chattes,
Chattuariens, Dandutes et Tubantes.
La distance du Rhin à l'Elbe ne serait que de 3000 stades, si l'on
pouvait la franchir en ligne droite, mals les sinuosités de la route,
partout coupée de marécages et de forêts, obligent à faire un long circuit.
|
|