HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VII

ἑβδομήκοντα



Texte grec :

[7,6,2] Ἀπὸ μὲν οὖν τῆς ἄκρας τῆς τὸ πενταστάδιον ποιούσης ἐπὶ τὸν ὑπὸ τῇ Συκῇ καλούμενον λιμένα στάδιοι πέντε καὶ τριάκοντα, ἐντεῦθεν δ' ἐπὶ τὸ Κέρας τὸ Βυζαντίων πέντε. Ἔστι δὲ τὸ Κέρας προσεχής, τῷ Βυ ζαντίων τείχει, κόλπος ἀνέχων ὡς πρὸς δύσιν ἐπὶ σταδίους ἑξήκοντα, ἐοικὼς ἐλάφου κέρατι· εἰς γὰρ πλείστους σχίζεται κόλπους, ὡς ἂν κλάδους τινάς, εἰς οὓς ἐμπίπτουσα ἡ πηλαμὺς ἁλίσκεται ῥᾳδίως διά τε τὸ πλῆθος αὐτῆς καὶ τὴν βίαν τοῦ συνελαύνοντος ῥοῦ καὶ τὴν στενότητα τῶν κόλπων, ὥστε καὶ χερσὶν ἁλίσκεσθαι. Γεννᾶται μὲν οὖν τὸ ζῷον ἐν τοῖς ἕλεσι τῆς Μαιώτιδος, ἰσχῦσαν δὲ μικρὸν ἐκπίπτει διὰ τοῦ στόματος ἀγεληδὸν καὶ φέρεται παρὰ τὴν Ἀσιανὴν ᾐόνα μέχρι Τραπεζοῦντος καὶ Φαρνακείας· ἐνταῦθα δὲ πρῶτον συνίστασθαι συμβαίνει τὴν θήραν, οὐ πολλὴ δ' ἐστίν· οὐ γάρ πω τὸ προσῆκον ἔχει μέγεθος· εἰς δὲ Σινώπην προϊοῦσα ὡραιοτέρα πρός τε τὴν θήραν καὶ τὴν ταριχείαν ἐστίν· ἐπειδὰν δὲ ἤδη συνάψῃ ταῖς Κυανέαις καὶ παραλλάξῃ ταύτας, ἐκ τῆς Χαλκηδονιακῆς ἀκτῆς λευκή τις πέτρα προπίπτουσα φοβεῖ τὸ ζῷον, ὥστ' εὐθὺς εἰς τὴν περαίαν τρέπεσθαι· παραλαβὼν δ' ὁ ἐνταῦθα ῥοῦς, ἅμα καὶ τῶν τόπων εὐφυῶν ὄντων πρὸς τὸ τὸν ἐκεῖ ῥοῦν τῆς θαλάττης ἐπὶ τὸ Βυζάντιον καὶ τὸ πρὸς αὐτῷ Κέρας τετράφθαι, φυσικῶς συνελαύνεται δεῦρο καὶ παρέχει τοῖς Βυζαντίοις καὶ τῷ δήμῳ τῶν Ῥωμαίων πρόσοδον ἀξιόλογον. Χαλκηδόνιοι δ' ἐπὶ τῆς περαίας ἱδρυμένοι πλησίον οὐ μετέχουσι τῆς εὐπορίας ταύτης διὰ τὸ μὴ προσπελάζειν τοῖς λιμέσιν αὐτῶν τὴν πηλαμύδα· ᾗ δὴ καὶ τὸν Ἀπόλλω φασὶ τοῖς κτίσασι τὸ Βυζάντιον ὕστερον μετὰ τὴν ὑπὸ Μεγαρέων Χαλκηδόνος κτίσιν χρηστηριαζομένοις προστάξαι ποιήσασθαι τὴν ἵδρυσιν ἀπεναντίον τῶν τυφλῶν, τυφλοὺς καλέσαντα τοὺς Χαλκηδονίους, ὅτι πρότεροι πλεύσαντες {εἰς} τοὺς τό πους, ἀφέντες τὴν πέραν κατασχεῖν τοσοῦτον πλοῦτον ἔχουσαν, εἵλοντο τὴν λυπροτέραν. Μέχρι μὲν δὴ Βυζαντίου προήλθομεν, ἐπειδὴ πόλις ἐπιφανής, πλησιάζουσα μάλιστα τῷ στόματι, εἰς γνωριμώτερον πέρας ἀπὸ τοῦ Ἴστρου τὸν παράπλουν τε 'λευτῶντα ἀπέφαινεν. Ὑπέρκειται δὲ τοῦ Βυζαντίου τὸ τῶν Ἀστῶν ἔθνος, ἐν ᾧ πόλις Καλύβη, Φιλίππου τοῦ Ἀμύντου τοὺς πονηροτάτους ἐνταῦθα ἱδρύσαντος.

Traduction française :

[7,6,2] Du promontoire qui forme ce qu'on appelle le Pentastade au Port du Figuier, la distance est encore de 35 stades, enfin il n'y a plus que 5 stades jusqu'à la Corne de Byzance. On donne ce nom à un golfe qui baigne les murs mêmes de Byzance : ce golfe remonte vers l'O. l'espace de soixante stades et ressemble tout à fait à un bois de cerf, car il se partage en une foule d'autres golfes, qui figurent autant de branches, et dans lesquels on voit souvent s'engager des troupes de pélamydes, dont la pêche devient alors on ne peut plus facile, vu l'abondance du poisson, la force du courant qui le pousse et le peu de largeur de ces criques qui permet en certains endroits de le prendre à la main. La reproduction de ces poissons a lieu dans les bas-fonds ou marais du Maeotis, mais aussitôt que les jeunes ont pris un peu de force, ils franchissent par troupes le détroit, et se portent le long de la côte d'Asie jusqu'à Trapezûs et à Pharnacie. On commence là à leur donner la chasse, mais sans grand profit, car ils n'ont pas encore pris toute leur croissance ; une fois à la hauteur de Sinope, ils sont déjà dans de meilleures conditions pour être pêchés et salés ; puis, quand ils ont atteint et dépassé les Roches Cyanées, la vue d'un certain rocher de couleur blanchâtre qui se détache de la côte de Chalcédoine leur fait peur et les chasse aussitôt vers la rive opposée. Là, le courant s'empare d'eux, et, comme la disposition naturelle des lieux pousse le flot à se diriger vers Byzance, vers la Corne de Byzance, il les entraîne de ce côté pour le plus grand profit des Byzantins et du peuple romain. Les Chalcédoniens, au contraire, placés comme ils sont sur la rive opposée, ne peuvent pas, malgré l'extrême proximité, participer aux profits de cette pêche, car la pélamyde n'approche jamais de leurs ports. C'est même là, dit-on, ce qui aurait dicté le fameux oracle d'Apollon, lorsqu'en réponse aux Byzantins, qui, après la fondation de Chalcédoine par les Mégariens, étaient venus le consulter sur l'emplacement à donner à Byzance, ce Dieu leur conseilla de la bâtir juste en face des Aveugles, désignant par là les Chalcédoniens, qui, venus les premiers dans ces parages, avaient négligé de s'établir de l'autre côté du détroit, dans un emplacement si riche à tous égards, et lui avaient préféré le leur comparativement si pauvre. Ce qui nous a fait pousser ainsi jusqu'à Byzance, c'est qu'une ville aussi illustre, qui est d'ailleurs le point le plus rapproché de l'entrée du Pont, nous offrait une limite plus généralement connue et plus propre, par conséquent, à clore ce relevé de la côte depuis l'Ister. Au-dessus de Byzance, dans l'intérieur, habite la nation des Astes, qui a pour ville principale, Calybé ; c'est cette même ville que Philippe, fils d'Amyntas, peupla naguère des malfaiteurs les plus dangereux de son royaume.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/05/2006