Texte grec :
[7,5,9] Τὸ μὲν οὖν στόμα κοινὸν ἀμφοῖν ἐστι, διαφέρει δὲ ὁ Ἰόνιος, διότι τοῦ πρώτου
μέρους τῆς θαλάττης ταύτης ὄνομα τοῦτ' ἐστίν, ὁ δ' Ἀδρίας τῆς ἐντὸς μέχρι τοῦ
μυχοῦ, νυνὶ δὲ καὶ τῆς συμπάσης. Φησὶ δ' ὁ Θεόπομπος τῶν ὀνομάτων τὸ μὲν
ἥκειν ἀπὸ ἀνδρὸς ἡγησαμένου τῶν τόπων, ἐξ Ἴσσης τὸ γένος, τὸν Ἀδρίαν δὲ
ποταμοῦ ἐπώνυμον γεγονέναι. Στάδιοι δ' ἀπὸ τῶν Λιβυρνῶν ἐπὶ τὰ Κεραύνια
μικρῷ πλείους ἢ δισχίλιοι. Θεόπομπος δὲ τὸν πάντα ἀπὸ τοῦ μυχοῦ πλοῦν
ἡμερῶν ἓξ εἴρηκε, πεζῇ δὲ τὸ μῆκος τῆς Ἰλλυρίδος καὶ τριάκοντα· πλεονάζειν δέ
μοι δοκεῖ. Καὶ ἄλλα δ' οὐ πιστὰ λέγει, τό τε συντετρῆσθαι τὰ πελάγη ... Ἀπὸ τοῦ
εὑρίσκεσθαι κέραμόν τε Χῖον καὶ Θάσιον ἐν τῷ Νάρωνι, καὶ τὸ ἄμφω
κατοπτεύεσθαι τὰ πελάγη ἀπό τινος ὄρους, καὶ τῶν νήσων τῶν Λιβυρνίδων
τιθείς, ὥστε κύκλον ἔχειν σταδίων καὶ πεντακοσίων, καὶ τὸ τὸν Ἴστρον ἑνὶ τῶν
στομάτων εἰς τὸν Ἀδρίαν ἐμβάλλειν. Τοιαῦτα δὲ καὶ τοῦ Ἐρατοσθένους ἔνια
παρακούσματά ἐστι λαοδογματικά, καθάπερ Πολύβιός φησι καὶ περὶ αὐτοῦ καὶ
τῶν ἄλλων λέγων συγγραφέων.
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Traduction française :
[7,5,9] Ces deux golfes ont en effet la même entrée, mais, pour les
distinguer, on est convenu d'appeler du nom de golfe Ionien la partie
antérieure de la mer et du nom d'Adriatique (lequel s'est du reste
étendu aujourd'hui à la mer tout entière) la partie intérieure jusqu'au
fond. Le premier de ces noms, suivant Théopompe, serait celui d'un
ancien chef de la contrée, originaire d'Issa ; et l'on aurait emprunté
l'autre au fleuve Adrias. - De la Liburnie aux monts Cérauniens la
distance est d'un peu plus de 2.000 stades. Théopompe, lui, évalue à
six journées de navigation la longueur totale de l'Adriatique depuis le
fond même du golfe ; mais il compte en même temps jusqu'à trente
journées de marche pour la longueur de la côte d'Illyrie, ce qui me
paraît singulièrement exagéré. Ce n'est pas du reste la seule
invraisemblance que contienne ce passage de Théopompe ; ainsi, il
suppose une communication entre les deux mers au moyen de
conduits souterrains sur ce qu'on aurait trouvé des vases de Chies et
de Thasos dans le lit du Narôn ; il affirme aussi que du sommet de telle
montagne on aperçoit les deux mers à la fois, que la plus petite des
îles Liburnides a 500 stades de circonférence, qu'enfin l'Ister par une
de ses branches débouche dans l'Adriatique. Or ce sont là des erreurs
comme il y en a plus d'une aussi dans Eratosthène, des erreurs
populaires ou laodogmatiques, pour nous servir de l'expression que
Polybe a employée dans le livre où il traite de cet auteur et des autres historiens.
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