Texte grec :
[7,7,1] ΚΕΦ. Ζ'.
1. Τὰ μὲν οὖν ἀφοριζόμενα ἔθνη τῷ τε Ἴστρῳ καὶ τοῖς Ἰλλυρικοῖς ὄρεσι καὶ
Θρᾳκίοις ταῦτ' ἔστιν, ὧν ἄξιον μνησθῆναι, κατέχοντα τὴν Ἀδριατικὴν
παραλίαν πᾶσαν, ἀπὸ τοῦ μυχοῦ ἀρξάμενα, καὶ τὴν (κατὰ) τὰ Ἀριστερὰ τοῦ
Πόντου λεγομένην ἀπὸ Ἴστρου ποταμοῦ μέχρι Βυζαντίου. Λοιπὰ δέ ἐστι τὰ
νότια μέρη τῆς λεχθείσης ὀρεινῆς καὶ ἑξῆς τὰ ὑποπίπτοντα χωρία, ἐν οἷς ἐστιν
ἥ τε Ἑλλὰς καὶ ἡ προσεχὴς βάρβαρος μέχρι τῶν ὀρῶν. Ἑκαταῖος μὲν οὖν ὁ
Μιλήσιος περὶ τῆς Πελοποννήσου φησίν, διότι πρὸ τῶν Ἑλλήνων ᾤκησαν
αὐτὴν βάρβαροι. Σχεδὸν δέ τι καὶ ἡ σύμπασα Ἑλλὰς κατοικία βαρβάρων
ὑπῆρξε τὸ παλαιόν, ἀπ' αὐτῶν λογιζομένοις τῶν μνημονευομένων· Πέλοπος
μὲν ἐκ τῆς Φρυγίας ἐπαγαγομένου λαὸν εἰς τὴν ἀπ' αὐτοῦ κληθεῖσαν
Πελοπόννησον, Δαναοῦ δὲ ἐξ Αἰγύπτου, Δρυόπων τε καὶ Καυκώνων καὶ
Πελασγῶν καὶ Λελέγων καὶ ἄλλων τοιούτων κατανειμαμένων τὰ ἐντὸς
Ἰσθμοῦ• καὶ τὰ ἐκτὸς δέ· τὴν μὲν γὰρ Ἀττικὴν οἱ μετὰ Εὐμόλπου Θρᾷκες
ἔσχον, τῆς δὲ Φωκίδος τὴν Δαυλίδα Τηρεύς, τὴν δὲ Καδμείαν οἱ μετὰ Κάδμου
Φοίνικες, αὐτὴν δὲ τὴν Βοιωτίαν Ἄονες καὶ Τέμμικες καὶ Ὕαντες· ὡς δὲ
Πίνδαρός φησιν,
Ἦν ὅτε σύας Βοιώτιον ἔθνος ἔνεπον.
Καὶ ἀπὸ τῶν ὀνομάτων δὲ ἐνίων τὸ βάρβαρον ἐμφαίνεται· Κέκροψ καὶ Κόδρος
καὶ Ἄικλος καὶ Κόθος καὶ Δρύμας καὶ Κρίνακος. Οἱ δὲ Θρᾷκες καὶ Ἰλλυριοὶ καὶ
Ἠπειρῶται καὶ μέχρι νῦν ἐν πλευραῖς εἰσιν· ἔτι μέντοι μᾶλλον πρότερον ἢ νῦν,
ὅπου γε καὶ τῆς ἐν τῷ παρόντι Ἑλλάδος ἀναντιλέκτως οὔσης τὴν πολλὴν οἱ
βάρβαροι ἔχουσι, Μακεδονίαν μὲν Θρᾷκες καί τινα μέρη τῆς Θετταλίας,
Ἀκαρνανίας δὲ καὶ Αἰτωλίας {τὰ} ἄνω Θεσπρωτοὶ καὶ Κασσωπαῖοι καὶ
Ἀμφίλοχοι καὶ Μολοττοὶ καὶ Ἀθαμᾶνες, Ἠπειρωτικὰ ἔθνη.
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Traduction française :
[7,7,1] CHAPITRE VII.
1. Nous avons fini d'énumérer les principaux peuples de la région
comprise entre l'Ister et les montagnes de l'Illyrie et de la Thrace, tant
ceux qui habitent le littoral de l'Adriatique, depuis le fond même du
golfe, que ceux qui occupent, des bouches de l'Ister à Byzance, le côté
gauche du Pont. Reste à décrire le versant méridional de ladite chaîne
et toute la région citérieure, laquelle comprend la Grèce et les
différentes nations barbares échelonnées depuis la frontière de Grèce
jusqu'au pied des montagnes. Hécatée de Milet a dit du Péloponnèse
qu'avant d'être occupé par les Grecs il l'avait été par les Barbares. A la
rigueur, on en pourrait dire autant de la Grèce entière, car, à en juger
par le témoignage de ses propres annales, sa population primitive ne
se composait guère que de Barbares. Ainsi, indépendamment de la
colonie Phrygienne amenée par Pélops dans le pays, qui, de son nom,
fut appelé le Péloponnèse, et de la colonie égyptienne amenée par
Danaüs, ce furent des Dryopes, des Caucones, des Pélasges, des
Lélèges et d'autres nations barbares qui occupèrent le pays au delà,
comme en deçà de l'isthme. L'Attique reçut les Thraces d'Eumolpe ; le
canton de Daulis en Phocide, les compagnons de Térée ; la Cadmée,
les Phéniciens de Cadmus ; et la Béotie proprement dite les Aones, les
Temmices, voire les Hyantes, comme Pindare le rappelle dans ce vers :
«Il fut un temps où le vil nom de Hyes (Sues) désignait la nation Béotienne».
On devinerait, d'ailleurs, cette origine barbare, rien qu'à entendre des
noms comme ceux de Cécrops, d'Aïclos, de Cothos, de Drymas et de
Crinacos. Aujourd'hui, la Grèce a encore les Thraces, les Illyriens, les
Epirotes en quelque sorte à ses côtés, mais il faut qu'anciennement le
voisinage ait été bien autrement proche, puisqu'une bonne partie de la
contrée que tout le monde s'accorde à appeler du nom de Grèce se
trouve, même actuellement, habitée par des Barbares, témoins ces
Thraces que l'on rencontre en Macédoine et dans certains cantons de
la Thessalie, témoins ces Thesprotes, ces Cassopéens, ces
Amphiloques, ces Molosses, ces Athamanes, tous peuples originaires
d'Epire, qui sont restés fixés dans la haute Acarnanie et dans la haute Aetolie.
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