HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VII

Chapitre 7

  par. 8

[7,7,8] Ἠπειρῶται δ' εἰσὶ καὶ Ἀμφίλοχοι καὶ οἱ ὑπερκείμενοι καὶ συνάπτοντες τοῖς Ἰλλυρικοῖς ὄρεσι, τραχεῖαν οἰκοῦντες χώραν, Μολοττοί τε καὶ Ἀθαμᾶνες καὶ Αἴθικες καὶ Τυμφαῖοι καὶ Ὀρέσται Παρωραῖοί τε καὶ Ἀτιντᾶνες, οἱ μὲν πλησιάζοντες τοῖς Μακεδόσι μᾶλλον, οἱ δὲ τῷ Ἰονίῳ κόλπῳ. Λέγεται δὲ τὴν Ὀρεστιάδα κατασχεῖν ποτε Ὀρέστης, φεύγων τὸν τῆς μητρὸς φόνον, καὶ καταλιπεῖν ἐπώνυμον ἑαυτοῦ τὴν χώραν, κτίσαι δὲ καὶ πόλιν, καλεῖσθαι δ' αὐτὴν Ἄργος Ὀρεστικόν. Ἀναμέμικται δὲ τούτοις τὰ Ἰλλυρικὰ ἔθνη τὰ πρὸς τῷ νοτίῳ μέρει τῆς ὀρεινῆς καὶ τὰ ὑπὲρ τοῦ Ἰονίου κόλπου· τῆς γὰρ Ἐπιδάμνου καὶ τῆς Ἀπολλωνίας μέχρι τῶν Κεραυνίων ὑπεροικοῦσι Βυλλίονές τε καὶ Ταυλάντιοι καὶ Παρθῖνοι καὶ Βρῦγοι· πλησίον δέ που καὶ τὰ ἀργυρεῖα τὰ ἐν Δαμαστίῳ, περὶ Δυέσται συνεστήσαντο τὴν δυναστείαν καὶ Ἐγχέλειοι, οὓς καὶ Σεσαρηθίους καλοῦσι· πρὸς δὲ τούτοις Λυγκῆσταί τε καὶ Δευρίοπος καὶ τρίπολις Πελαγονία καὶ Ἐορδοὶ καὶ Ἐλίμεια καὶ Ἐράτυρα. Ταῦτα δὲ πρότερον μὲν κατεδυναστεύετο ἕκαστα, ὧν ἐν τοῖς Ἐγχελείοις οἱ Κάδμου καὶ Ἁρμονίας ἀπόγονοι ἦρχον, καὶ τὰ μυθευόμενα περὶ αὐτῶν ἐκεῖ δείκνυται. Οὗτοι μὲν οὖν οὐχ ὑπὸ ἰθαγενῶν ἤρχοντο· οἱ δὲ Λυγκῆσται ὑπ' Ἀρραβαίῳ ἐγένοντο, τοῦ Βακχιαδῶν γένους ὄντι· τούτου δ' ἦν θυγατριδῆ Φιλίππου μήτηρ τοῦ Ἀμύντου Εὐρυδίκη, Ἴρρα δὲ θυγάτηρ· καὶ τῶν Ἠπειρωτῶν δὲ Μολοττοὶ ὑπὸ Πύρρῳ τῷ Νεοπτολέμου τοῦ Ἀχιλλέως καὶ τοῖς ἀπογόνοις αὐτοῦ, Θετταλοῖς οὖσι, γεγονότες· οἱ λοιποὶ δὲ ὑπὸ ἰθαγενῶν ἤρχοντο· εἶτ' ἐπικρατούντων ἀεί τινων κατέστρεψεν ἅπαντα εἰς τὴν Μακεδόνων ἀρχήν, πλὴν ὀλίγων τῶν ὑπὲρ τοῦ Ἰονίου κόλπου. Καὶ δὴ καὶ τὰ περὶ Λύγκον καὶ Πελαγονίαν καὶ Ὀρεστιάδα καὶ Ἐλίμειαν τὴν ἄνω Μακεδονίαν ἐκάλουν, οἱ δ' ὕστερον καὶ ἐλευθέραν· ἔνιοι δὲ καὶ σύμπασαν τὴν μέχρι Κορκύρας Μακεδονίαν προσαγορεύουσιν, αἰτιολογοῦντες ἅμα, ὅτι καὶ κουρᾷ καὶ διαλέκτῳ καὶ χλαμύδι καὶ ἄλλοις τοιούτοις χρῶνται παραπλησίως· ἔνιοι δὲ καὶ δίγλωττοί εἰσι. Καταλυθείσης δὲ τῆς Μακεδόνων ἀρχῆς, ὑπὸ Ῥωμαίους ἔπεσε. Διὰ δὲ τούτων ἐστὶ τῶν ἐθνῶν Ἐγνατία ὁδὸς ἐξ Ἐπιδάμνου καὶ Ἀπολλωνίας· περὶ δὲ τὴν ἐπὶ Κανδαουίας ὁδὸν αἵ τε λίμναι εἰσὶν αἱ περὶ Λυχνιδόν, ταριχείας ἰχθύων αὐτάρκεις ἔχουσαι· καὶ ποταμοὶ οἵ τε εἰς τὸν Ἰόνιον κόλπον ἐκπίπτοντες καὶ οἱ ἐπὶ τὰ νότια μέρη, τ' Ἴναχος καὶ Ἄρατθος καὶ Ἀχελῶος καὶ Εὔηνος, Λυκόρμας πρότερον καλούμενος, μὲν εἰς τὸν κόλπον τὸν Ἀμβρακικὸν ἐμβάλλων, δὲ εἰς τὸν Ἀχελῶον, αὐτὸς δὲ Ἀχελῶος εἰς τὴν θάλατταν καὶ Εὔηνος, μὲν τὴν Ἀκαρνανίαν διεξιών, δὲ τὴν Αἰτωλίαν· δὲ Ἐρίγων πολλὰ δεξάμενος ῥεύματα ἐκ τῶν Ἰλλυρικῶν ὀρῶν καὶ Λυγκηστῶν καὶ Βρύγων καὶ Δευριόπων καὶ Πελαγόνων εἰς τὸν Ἀξιὸν ἐκδίδωσι. [7,7,8] Les Amphiloques, du reste, sont d'origine épirote, aussi bien que les Molosses, les Athamanes, les Aethices, les Tymphaeens, les Orestes, les Paroréens et les Atintanes, qui habitent au-dessus d'eux l'âpre contrée attenante aux montagnes d'Illyrie, soit du côté de la Macédoine, soit dans le voisinage du golfe Ionien. Il paraîtrait seulement, en ce qui concerne l'Orestiade, que ce pays aurait reçu Oreste errant et fugitif après le meurtre de sa mère, et que c'est ce héros qui lui aurait donné son nom en même temps qu'il y aurait fondé la ville d'Argos Oresticum. Mais on trouve aussi mêlées à ces peuples d'origine épirote beaucoup de tribus illyriennes, qui sont toujours restées fixées de ce côté-ci des montagnes, sur le versant méridional et au-dessus du golfe Ionien. Ainsi au-dessus de la côte d'Epidamne et d'Apollonie et jusqu'à la hauteur des monts Cérauniens habitent les Bylliones, les Taulantiens, les Parthins et les Bryges. Non loin de là, autour des mines d'argent de Damastium, se sont groupés en Etats puissants les Sadyes, les Enchéléens et les {Dassarétiens} connus aussi sous le nom de Sésaréthiens, auxquels il faut ajouter les Lyncestes, les habitants du canton de Deuriope, ceux de la Tripolis Pélagonienne, les Eordes et toute la population des cantons d'Elimée et d'Eratyre. Chacun de ces peuples formait anciennement un Etat séparé sous des princes ou dynastes de différentes familles. Les Enchéléens, par exemple, avaient pour rois des descendants de Cadmus et d'Harmonie, couple célèbre dont la fabuleuse histoire a laissé plus d'une trace dans le pays. Comme on le voit, ce n'était pas des princes indigènes qui régnaient sur ce peuple. Les Lyncestes de même furent longtemps gouvernés par Arrhabée, prince de la famille des Bacchiades et aïeul, par sa fille Sirra, d'Eurydice, mère de Philippe-Amyntas. L'un des peuples Epirotes, le peuple Molosse, eut également des rois d'origine étrangère, des rois thessaliens, à savoir Pyrrhus, fils de Néoptolème et ses descendants ; mais ce fut le seul, tous les autres n'ayant eu que des chefs nationaux. Puis d'hégémonie en hégémonie le pays tout entier, sauf un petit nombre de cantons au-dessus du golfe Ionien, finit par passer sous la domination des Macédoniens. On fit notamment de la Lyncestide, de la Pélagonie, de l'Orestiade et de l'Elimée une seule province, qu'on appela la Haute-Macédoine et plus tard la Macédoine-Eleuthère. Quelques auteurs étendent même le nom de Macédoine à la totalité du pays jusqu'à Corcyre, et la raison qu'ils en donnent c'est que les populations, par leur coiffure, leur dialecte, leur manière de porter la chlamyde et maints autres usages, y ressemblent à celles de la Macédoine, y ayant même certaines tribus dans le nombre qui parlent indifféremment les deux langues. Mais quand le royaume de Macédoine eut cessé d'exister, tout ce pays tomba sous le joug des Romains. La voie Egnatienne qui part, {avons-nous dit,} d'Epidamne et d'Apollonie, coupe le territoire de ces différents peuples. Près de cette voie, dans la portion de son parcours appelée route du Candavie, on remarque les lacs ou étangs de Lychnide, avec d'importants établissements pour le salage du poisson. Il s'y trouve aussi un certain nombre de cours d'eau, qui se dirigent les uns vers le golfe Ionien, les autres vers le midi : ces derniers sont l'Inachus, l'Aratthus, l'Achéloüs et l'Evénus, l'ancien Lycormas. De ces quatre cours d'eau, il en est un, l'Aratthus, qui va se jeter dans le golfe Ambracique, et un autre, l'Inachus, qui se réunit à l'Achéloüs. Quant à l'Achéloüs même et à l'Evénus, ils tombent directement dans la mer, après avoir traversé, le premier, l'Acarnanie, et le second, l'Aetolie. D'autre part, l'Erigon porte au fleuve Axius les eaux d'un grand nombre de rivières ou de torrents, venus soit des montagnes de l'Illyrie, soit de la Lyncestide, du pays des Bryges, de la Deuriopie et de la Pélagonie.


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Dernière mise à jour : 11/05/2006