HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Χάραξ



Texte grec :

[5,2,6] Τῶν δὲ Ὀυολατερρανῶν ἡ μὲν χώρα κλύζεται τῇ θαλάττῃ, τὸ δὲ κτίσμα ἐν φάραγγι βαθείᾳ· λόφος ἐστὶν ὑψηλὸς περίκρημνος πάντη, τὴν κορυφὴν ἐπίπεδος, ἐφ´ ᾗ ἵδρυται τὸ τεῖχος τῆς πόλεως. Ἡ δ´ ἐπ´ αὐτὴν ἀνάβασις πεντεκαίδεκα σταδίων ἐστὶν ἀπὸ τῆς βάσεως, ὀξεῖα πᾶσα καὶ χαλεπή. Ἐνταῦθα συνέστησαν τινὲς τῶν Τυρ ρηνῶν καὶ τῶν προγεγραμμένων ὑπὸ Σύλλα· πληρώσαντες δὲ τέτταρα τάγματα στρατιᾶς διετῆ χρόνον ἐπολιορκήθησαν, εἶθ´ ὑπόσπονδοι παρεχώρησαν τοῦ τό που. Τὸ δὲ Ποπλώνιον ἐπ´ ἄκρας ὑψηλῆς ἵδρυται κα τερρωγυίας εἰς τὴν θάλατταν καὶ χερρονησιζούσης, πολιορκίαν καὶ αὐτὸ δεδεγμένον περὶ τοὺς αὐτοὺς καιρούς. Τὸ μὲν οὖν πολίχνιον πᾶν ἔρημόν ἐστι πλὴν τῶν ἱερῶν καὶ κατοικιῶν ὀλίγων, τὸ δ´ ἐπίνειον οἰκεῖται βέλτιον, πρὸς τῇ ῥίζῃ τοῦ ὄρους λιμένιον ἔχον καὶ νεωσοίκους δύο· καὶ δοκεῖ μοι μόνη τῶν Τυρρηνίδων τῶν παλαιῶν αὕτη πόλεων ἐπ´ αὐτῇ τῇ θαλάττῃ ἱδρῦσθαι· αἴτιον δ´ ἐστὶ τὸ τῆς χώρας ἀλίμενον· διόπερ παντάπασιν ἔφευγον οἱ κτίσται τὴν θάλατταν ἢ προεβάλλοντο ἐρύματα πρὸ αὐτῆς, ὥστε μὴ λάφυρον ἕτοιμον ἐκκεῖσθαι τοῖς ἐπιπλεύσασιν. Ἔστι δὲ καὶ θυννοσκοπεῖον ὑπὸ τῇ ἄκρᾳ. Κατοπτεύεται δ´ ἀπὸ τῆς πόλεως πόρρωθεν μὲν καὶ μόλις ἡ Σαρδώ, ἐγγυτέρω δ´ ἡ Κύρνος, ἑξήκοντά πως διέχουσα τῆς Σαρδόνος σταδίους, πολὺ δὲ μᾶλλον τούτων ἡ Αἰθαλία· προσεχεστέρα {γὰρ} τῇ ἠπείρῳ ἐστὶν, ὅσον τριακοσίους διέχουσα σταδίους, ὅσους καὶ τῆς Κύρνου διέχει. Ἄριστον δ´ ἀφετήριον τοῦτο τὸ χωρίον ἐστὶν ἐπὶ τὰς τρεῖς τὰς λεχθείσας νήσους. Εἴδομεν δὲ καὶ ταύτας ἡμεῖς ἀναβάν τες ἐπὶ τὸ Ποπλώνιον καὶ μέταλλά τινα ἐν τῇ χώρᾳ ἐκλελειμμένα. Εἴδομεν δὲ καὶ τοὺς ἐργαζομένους τὸν σίδηρον τὸν ἐκ τῆς Αἰθαλίας κομιζόμενον· οὐ γὰρ δύ ναται συλλιπαίνεσθαι καμινευόμενος ἐν τῇ νήσῳ, κομίζεται δ´ εὐθὺς ἐκ τῶν μετάλλων εἰς τὴν ἤπειρον. Τοῦτό τε δὴ παράδοξον ἡ νῆσος ἔχει καὶ τὸ τὰ ὀρύγματα ἀναπληροῦσθαι πάλιν τῷ χρόνῳ τὰ μεταλλευθέντα, καθάπερ τοὺς πλαταμῶνάς φασι τοὺς ἐν Ῥόδῳ καὶ τὴν ἐν Πάρῳ πέτραν τὴν μάρμαρον καὶ τὰς ἐν Ἰνδοῖς ἅλας, ἅς φησι Κλείταρχος. Οὔτ´ οὖν Ἐρατοσθένης ὀρθῶς ὁ φήσας μὴ καθορᾶσθαι μήτε τὴν Κύρνον ἐκ τῆς ἠπείρου μήτε τὴν Σαρδόνα, οὔτ´ Ἀρτεμίδωρος ὁ φήσας ἐν χιλίοις εἶναι καὶ διακοσίοις σταδίοις πελαγίας ἀμφοτέρας. Καὶ γὰρ εἴ τισιν, ἡμῖν γε οὐκ ἂν ὑπῆρξαν ὁραταὶ (ἡ) ἐπὶ τοσοῦτον, ἐφ´ ὅσον σαφεῖς ἑωρῶντο, καὶ μάλιστα ἡ Κύρνος. Ἔστι δὲ κατὰ τὴν Αἰθαλίαν λιμὴν Ἀργῷος ἀπὸ τῆς Ἀργοῦς, ὥς φασιν. Ἐκεῖσε γὰρ πλεῦσαι τὴν τῆς Κίρκης οἴκησιν ζητοῦντα τὸν Ἰάσονα, τῆς Μηδείας ἐθελούσης ἰδεῖν τὴν θεάν· καὶ δὴ καὶ τῶν ἀποστλεγγισμάτων παγέντων, ἃ ἐποίουν οἱ Ἀργοναῦται, διαμένειν ἔτι καὶ νῦν διαποικίλους τὰς ἐπὶ τῆς ᾐόνος ψήφους. Αἱ δὲ τοιαῦται μυθοποιίαι τεκμήρια τῶν λεγομένων ὑφ´ ἡμῶν εἰσίν, ὅτι οὐ πάντα Ὅμηρος αὐτὸς ἔπλαττεν, ἀλλ´ ἀκούων θρυλουμένων τῶν τοιούτων πολλῶν αὐτὸς προσετίθει μήκη διαστημάτων καὶ ἐκτοπισμῶν· καὶ καθάπερ τὸν Ὀδυσσέα εἰς τὸν ὠκεανὸν ἐξέβαλε, παραπλησίως καὶ τὸν Ἰάσονα, γενομένης καὶ τούτῳ πλάνης τινὸς κἀκείνῳ, καθάπερ καὶ Μενελάῳ. Περὶ μὲν οὖν τῆς Αἰθαλίας τοσαῦτα.

Traduction française :

[5,2,6] Le territoire de Volaterra est baigné par la mer, quant à la ville même, elle {en est loin} : du fond d'une vallée longue et étroite s'élève une colline très haute, escarpée de tous les côtés et terminée par une plate-forme ; c'est là, sur ce plateau, qu'a été bâtie l'enceinte fortifiée de la ville. Le chemin par où l'on y monte mesure quinze stades depuis la base de la colline, et est d'un bout à l'autre extrêmement roide et difficile. On vit, du temps de Sylla, un certain nombre de Tyrrhéniens et de proscrits se réunir en ce lieu et, après avoir formé un corps de quatre cohortes, y soutenir un siége de deux ans, pour ne rendre encore la place au bout de ce temps que par composition. Poplonium , petite ville bâtie au haut d'un promontoire élevé, qui avance assez loin dans la mer pour former une véritable presqu'île, eut aussi à la même époque un siége en règle à soutenir. La ville proprement dite est aujourd'hui, à l'exception des temples et de quelques maisons, absolument déserte; mais le quartier dit de l'arsenal, avec son petit port au pied même de la montagne et sa double cale à loger les navires, offre un aspect moins désolé. Je ne crois pas que les anciens Tyrrhènes aient placé une autre de leurs villes sur le bord même de la mer : comme toute cette côte est dépourvue de ports, les premiers colons, naturellement, se tinrent à distance de la mer ou se fortifièrent plus particulièrement de ce côté, pour éviter de se trouver à la merci des pirates. On a placé au pied du même promontoire un thynnoscopeum {ou guérite à l'usage des vigies chargées de signaler l'approche des thons}. De Poplonium, on découvre, mais tout à fait dans le lointain, et non sans peine, l'île de Sardaigne, puis, sur un plan plus rapproché, à 60 stades à peu près en deçà de la Sardaigne, l'île de Cyrnos; plus distinctement enfin, vu qu'elle est beaucoup plus voisine du continent, l'île d' Athalie qui se trouve à 300 stades environ de la côte, c'est-à-dire à la même distance où elle est de Cyrnos. C'est aussi à Poplonium qu'il est le plus commode de s'embarquer lorsqu'on veut passer dans l'une ou lautre de ces îles. Du haut de la ville, où nous étions monté exprès, nous les avons reconnues toutes les trois, en même temps que nous découvrions du côté de la campagne un certain nombre de mines abandonnées. Nous avons vu de là aussi les forges où l'on travaille le fer apporté d'Aethalie. Quelque chose en effet empêche que le minerai ne soit fondu convenablement dans les fourneaux de l'île, et, à cause de cela, on le transporte sur le continent aussitôt après l'avoir extrait de la mine. Ce n'est pas là du reste le seul fait étrange que l'on observe à Aethalie, il peut arriver, par exemple, qu'avec le temps les mines qu'on y exploite se remplissent de nouveau, comme on dit que la pierre se reforme dans les platamons de l'île de Rhodes, le marbre dans les carrières de Paros et le sel dans ces mines de l'Inde dont parle Clitarque. De ce qui précède, il résulte qu'Eratosthène a eu bien tort de prétendre qu'on n'apercevait du continent ni Cyrnos ni la Sardaigne, et Artémidore bien tort aussi de rejeter ces deux îles à 1200 stades en pleine mer : car, à une telle distance, ces îles, distinctes peut-être pour d'autres yeux, n'auraient certainement pas pu être aperçues des nôtres aussi nettement qu'elles l'ont été, surtout Cyrnos. Il existe sur la côte d'Aethalie un port appelé Argôus portus, du nom, soi-disant, du navire Argo on prétend qu en cherchant la demeure de la déesse Circé, que Médée voulaii voir, Jason aborda en ce lieu; on veut même que les gouttes d'huile tombées des strigiltes dont se servaient les Argonautes aient formé, en se pétrifiant, ces cailloux de plusieurs couleurs que l'on voit sur la plage. Des traditions comme celles-ci confirment, on l'avouera, ce que nous avons déjà dit, que toutes les fables contenues dans les poèmes d'Homère ne sont pas le produit de son imagination, mais qu'il y a dans le nombre beaucoup de traditions locales recueillies par lui et auxquelles il n'a rien changé, si ce n'est qu'il a habituellement, en augmentant les distances, reculé dans un lointain merveilleux le théâtre de la fiction; qu'il a de la sorte transporté dans l'Océan les aventures de Jason, comme il avait fait celles d'Ulysse, se fondant sur ce que la tradition prêtait à ce héros, ainsi qu'à Ulysse et à Ménélas, de longues et interminables erreurs. - Voilà ce que nous avions à dire au sujet d'Aethalie.





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Dernière mise à jour : 21/12/2005