HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

ἀναβάν



Texte grec :

[5,2,7] Ἡ δὲ Κύρνος ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων καλεῖται Κορσίκα. Οἰκεῖται δὲ φαύλως τραχεῖά τε οὖσα καὶ τοῖς πλείστοις μέρεσι δύσβατος τελέως ὥστε τοὺς κατέχον τας τὰ ὄρη καὶ ἀπὸ λῃστηρίων ζῶντας ἀγριωτέρους εἶναι θηρίων. Ὁπόταν γοῦν ὁρμήσωσιν οἱ τῶν Ῥωμαίων στρατηγοὶ καὶ προσπεσόντες τοῖς ἐρύμασι πολὺ πλῆθος ἕλωσι, τῶν ἀνδραπόδων ὁρᾶν ἔστιν ἐν τῇ Ῥώμῃ καὶ θαυμάζειν, ὅσον ἐμφαίνεται τὸ θηριῶδες καὶ τὸ βοσκηματῶδες ἐν αὐτοῖς· ἢ γὰρ οὐχ ὑπομένουσι ζῆν ἢ ζῶντες ἀπαθείᾳ καὶ ἀναισθησίᾳ τοὺς ὠνησαμέ νους ἐπιτρίβουσιν, ὥστε καίπερ τὸ τυχὸν καταβαλοῦσιν ὑπὲρ αὐτῶν ὅμως μεταμέλειν. Ἔστι δ´ ὅμως οἰκήσιμά τινα μέρη καὶ πολίσματά που Βλησίνων τε καὶ Χάραξ καὶ Ἐνικονίαι καὶ Ὀυάπανες. Μῆκος δὲ τῆς νήσου φησὶν ὁ χωρογράφος μίλια ἑκατὸν ἑξήκοντα, πλάτος δὲ ἑβδομήκοντα· Σαρδόνος δὲ μῆκος διακόσια εἴκοσι, πλάτος δὲ ἐνενήκοντα ὀκτώ. Κατ´ ἄλλους δὲ Κύρνου μὲν περίμετρος περὶ {τρις}χιλίους λέγεται καὶ διακοσίους σταδίους, τῆς δὲ Σαρδόνος καὶ τετρακισχιλίους. Ἔστι δὲ αὐτῆς τὸ πολὺ μέρος τραχὺ καὶ οὐκ εἰρηναῖον, πολὺ δὲ καὶ χώραν ἔχον εὐδαίμονα τοῖς πᾶσι, σίτῳ δὲ καὶ διαφερόντως. Πόλεις δ´ εἰσὶ μὲν πλείους, ἀξιόλογοι δὲ Κάραλις καὶ Σοῦλχοι. Τῇ δ´ ἀρετῇ τῶν τόπων ἀντιτάττεταί τις καὶ μοχθηρία· νοσερὰ γὰρ ἡ νῆσος τοῦ θέρους, καὶ μάλιστα ἐν τοῖς εὐκαρποῦσι χωρίοις· τὰ δ´ αὐτὰ ταῦτα καὶ πορθεῖται συνεχῶς ὑπὸ τῶν ὀρείων οἳ καλοῦνται Διαγησβεῖς, Ἰολαεῖς πρότερον ὀνομαζόμενοι. Λέγεται γὰρ Ἰόλαος ἄγων τῶν παίδων τινὰς τοῦ Ἡρακλέους ἐλθεῖν δεῦρο καὶ συνοικῆσαι τοῖς τὴν νῆσον ἔχουσι βαρβάροις· Τυρρηνοὶ δ´ ἦσαν· ὕστερον δὲ Φοίνικες ἐπεκράτησαν οἱ ἐκ Καρχηδόνος, καὶ μετὰ τούτων Ῥωμαίοις ἐπολέμουν· καταλυθέντων δὲ ἐκείνων πάνθ´ ὑπὸ Ῥωμαίοις ὑπῆρξε. Τέτταρα δ´ ἐστὶ τῶν ὀρείων ἔθνη, Πάρατοι, Σοσσινάτοι, Βάλαροι, Ἀκώνιτες, ἐν σπηλαίοις οἰκοῦντες, εἰ δέ τινα ἔχουσι γῆν σπόριμον, οὐδὲ ταύτην ἐπιμελῶς σπείροντες, ἀλλὰ τὰς τῶν ἐργαζομένων καθαρπάζοντες, τοῦτο μὲν τῶν αὐτόθι τοῦτο δ´ ἐπιπλέοντες τοῖς ἐν τῇ περαίᾳ, Πισάταις μάλιστα. Οἱ δὲ πεμπόμενοι στρατηγοὶ τὰ μὲν ἀντέχουσι, πρὸς ἃ δ´ ἀπαυδῶσιν, ἐπειδὰν μὴ λυσιτελῇ τρέφειν συνεχῶς ἐν τόποις νοσεροῖς στρατόπεδον. Λείπεται δὲ στρατηγεῖν τέχνας τινάς· καὶ δὴ τηρήσαντες ἔθος τι τῶν βαρβάρων (πανηγυρίζουσι γὰρ ἐπὶ πλείους ἡμέρας ἀπὸ τῆς λεηλασίας), ἐπιτίθενται τότε καὶ χειροῦν ται πολλούς. Γίνονται δ´ ἐνταῦθα οἱ τρίχα φύοντες αἰγείαν ἀντ´ ἐρέας κριοί, καλούμενοι δὲ μούσμωνες, ὧν ταῖς δοραῖς θωρακίζονται. Χρῶνται δὲ πέλτῃ καὶ ξιφιδίῳ.

Traduction française :

[5,2,7] L'île de Cyrnos, que les Romains nomment Corsica, est un pays affreux à habiter, vu la nature âpre du sol et le manque presque absolu de routes praticables qui fait que les populations, confinées dans les montagnes et réduites à vivre de brigandages, sont plus sauvages que des bêtes fauves. C'est ce qu'on peut, du reste, vérifier sans quitter Rome, car il arrive souvent que les généraux romains font des descentes dans l'île, attaquent à l'improviste quelques-unes des forteresses de ces barbares et enlèvent ainsi un grand nombre d'esclaves; on peut alors observer de près la physionomie étrange de ces hommes farouches comme les bêtes des bois ou abrutis comme les bestiaux, qui ne supportent pas de vivre dans la servitude, ou qui, s'ils se résignent à ne pas mourir, lassent par leur apathie et leur insensibilité les maîtres qui les ont achetés, jusqu'à leur faire regretter le peu d'argent qu'ils leur ont coûté. Il y a cependant certaines portions de l'île qui sont, à la rigueur, habitables, et où l'on trouve même quelque petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiae et Vapanes. Quant à ses dimensions, elles sont, au dire du Chorographe, de 160 milles en longueur et de 70 milles en largeur. Or, le même auteur prête à la Sardaigne une longueur de 220 milles et une largeur de 98. Suivant d'autres, Cyrnos aurait environ 3200 stades de circuit, et la Sardaigne en aurait 4000. Cette dernière île, dont une grande partie est âpre et stérile, et se trouve en proie, qui plus est, à des troubles continuels, ne laisse pas que d'offrir sur beaucoup d'autres points des terres excellentes et propres à toute espèce de culture, principalement à la culture du blé. Elle contient aussi plusieurs villes; deux, entre autres, qui sont véritablement importantes, Caralis et Sulchi. Disons pourtant que cette fertilité du sol est contre-balancée par un inconvénient grave : le pays est malsain, l'été, et il l'est surtout dans les cantons les plus fertiles. De plus, les mêmes cantons sont exposés aux incursions continuelles des montagnards, lesquels sont connus aujourd'hui sous le nom de Diagesbéens , après l'avoir été longtemps sous celui de Iolaéens; car on prétend que Iolaüs visita ces parages en compagnie de quelques Héraclides et qu'il s'établit au milieu des populations barbares de l île, toutes d'origine tyrrhénienne. Dans la suite, ces peuples furent assujettis par les Phéniciens, les Phéniciens de Carthage; ils leur prêtèrent naturellement leur concours lors des guerres de Carthage contre Rome; mais, les Carthaginois ayant été vaincus, l'île entière passa sous la domination romaine. Les populations de la montagne forment quatre nations ou tribus principales : les Parates., les Sossinates, les Balares et les Aconites. Ces barbares habitent le creux des rochers et ne se donnent pas la peine d'ensemencer ce qu'ils possèdent de bonnes terres, aimant mieux dévaster celles des populations agricoles de l'ïle même ou de la côte située vis-à-vis, de la côte de Pisatide surtout où ils font de fréquentes descentes. Les préteurs romains qu'on envoie dans l'île s'opposent bien quelquefois à ces déprédations, mais quelquefois aussi ils s'abstiennent de le faire, vu l'inconvénient grave qu'il y aurait à entretenir d'une façon permanente un corps de troupes dans des localités insalubres. Il leur reste, d'ailleurs, la ressource d'user de certains stratagèmes; ils épient le moment, par exemple, où, après une expédition productive, ces barbares se rassemblent pour passer, suivant la coutume nationale, plusieurs jours de suite en réjouissances et en festins, et, fondant sur eux à l'improviste, ils en enlèvent un grand nombre. - La Sardaigne produit une race de béliers qui ont, au lieu de laine, des poils semblables à ceux des chèvres; on les appelle musmons, et les naturels se servent de leurs peaux en guise de cuirasses. La pelte, ou bouclier rond, et la dague complètent l'armure.





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Dernière mise à jour : 21/12/2005