Texte grec :
[5,1,1] Μετὰ δὲ τὴν ὑπώρειαν τῶν Ἄλπεων ἀρχὴ τῆς νῦν Ἰταλίας. Οἱ γὰρ
παλαιοὶ τὴν Οἰνωτρίαν ἐκάλουν Ἰταλίαν ἀπὸ τοῦ Σικελικοῦ πορθμοῦ μέχρι τοῦ
Ταραντίνου κόλπου καὶ τοῦ Ποσειδωνιάτου διήκουσαν, ἐπι κρατῆσαν δὲ
τοὔνομα καὶ μέχρι τῆς ὑπωρείας τῶν Ἄλπεων προὔβη. Προσέλαβε δὲ καὶ τῆς
Λιγυστικῆς τὰ μέχρι Ὀυάρου ποταμοῦ καὶ τῆς ταύτῃ θαλάττης ἀπὸ τῶν ὁρίων
τῶν Τυρρηνικῶν καὶ τῆς Ἰστρίας μέχρι Πόλας. Εἰκάσαι δ´ ἄν τις εὐτυχήσαντας
τοὺς πρώτους ὀνομασθέντας Ἰταλοὺς μεταδοῦναι καὶ τοῖς πλησιοχώροις, εἶθ´
οὕτως ἐπίδοσιν λαβεῖν μέχρι τῆς Ῥωμαίων ἐπικρατείας. Ὀψὲ δέ ποτε, ἀφ´ οὗ
μετέδοσαν Ῥωμαῖοι τοῖς Ἰταλιώταις τὴν ἰσοπολιτείαν, ἔδοξε καὶ τοῖς ἐντὸς
Ἄλπεων Γαλάταις καὶ Ἑνετοῖς τὴν αὐτὴν ἀπονεῖμαι τι μήν, προσαγορεῦσαι δὲ
καὶ Ἰταλιώτας πάντας καὶ Ῥωμαίους, ἀποικίας τε πολλὰς στεῖλαι, τὰς μὲν
πρότερον τὰς δ´ ὕστερον, ὧν οὐ ῥᾴδιον εἰπεῖν ἀμείνους ἑτέρας.
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Traduction française :
[5,1,1] L'Italie actuelle commence au pied des Alpes : {je dis l'Italie actuelle}, car
ce nom ne désigna d'abord que l'ancienne Oenotrie, c'est-à-dire la contrée
limitée entre le détroit de Sicile et les golfes de Tarente et de Posidonie;
mais, ayant pris avec le temps une sorte de prédominance, ce nom finit
par s'étendre jusqu'au pied de la chaîne des Alpes, embrassant même,
d'un côté, toute la Ligystique jusqu'au Var et naturellement aussi les
parages de la Ligystique depuis la frontière de Tyrrhénie, et, de l'autre
côté, toute l'Istrie jusqu'à Pola. Il est présumable que la prospérité des
peuples, qui, les premiers, portèrent le nom d'Italiens, invita leurs voisins à
le prendre également et que ce nom continua de la sorte à gagner de
proche en proche jusqu'à l'époque de la domination romaine. Puis vint un
moment où les Romains, qui avaient fini par accorder aux Italiens le droit
de cité, jugèrent à propos de faire participer au même privilége les Gaulois
et les Hénètes de la Cisalpine et commencèrent à comprendre sous la
dénomination commune d'Italiens et de Romains ces étrangers au milieu
desquels ils avaient fondé tant de colonies, parvenues toutes, les plus
récentes comme les plus anciennes, à une incomparable prospérité.
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