Texte grec :
[5,2,1] Δευτέρα δὲ λεγέσθω ἡ Λιγυστικὴ ἡ ἐν αὐτοῖς τοῖς Ἀπεννίνοις ὄρεσι,
μεταξὺ ἱδρυμένη τῆς νῦν λεχθείσης Κελτικῆς καὶ τῆς Τυρρηνίας, οὐδὲν ἔχουσα
περιηγήσεως ἄξιον, πλὴν ὅτι κωμηδὸν ζῶσι, τραχεῖαν γῆν ἀροῦντες καὶ
σκάπτοντες, μᾶλλον δὲ λατομοῦντες, ὥς φησι Ποσειδώνιος. Τρίτοι δ´ εἰσὶ
συνεχεῖς τούτοις οἱ Τυρρηνοί, τὰ πεδία ἔχοντες τὰ μέχρι τοῦ ποταμοῦ τοῦ
Τιβέριδος, κλυζόμενοι τὰ μὲν πρὸς ἕω μάλιστα μέρη τῷ ποταμῷ μέχρι τῆς
ἐκβολῆς αὐτοῦ, κατὰ δὲ θάτερα τῷ Τυρρηνικῷ καὶ Σαρδῴῳ πελάγει. Ῥεῖ δὲ ἐκ
τῶν Ἀπεννίνων ὀρῶν ὁ Τίβερις, πληροῦται δ´ ἐκ πολλῶν ποταμῶν, μέρος μέν
τι δι´ αὐτῆς φερόμενος τῆς Τυρρηνίας, τὸ δ´ ἐφεξῆς διορίζων ἀπ´ αὐτῆς πρῶτον
μὲν τὴν Ὀμβρικήν, εἶτα τοὺς Σαβίνους καὶ Λατίνους τοὺς πρὸς τῇ Ῥώμῃ μέχρι
τῆς παραλίας. Παραβέβληνται δέ πως τῷ ποταμῷ μὲν καὶ τοῖς Τυρρηνοῖς κατὰ
πλάτος, ἀλλήλοις δὲκατὰ μῆκος· ἀνέχουσι δὲ πρὸς τὰ Ἀπέννινα ὄρη τὰ
πλησιάζοντα τῷ Ἀδρίᾳ πρῶτοι μὲν οἱ Ὀμβρικοί, μετὰ δὲ τούτους Σαβῖνοι,
τελευταῖοι δ´ οἱ τὴν Λατίνην ἔχοντες, ἀρξάμενοι πάντες ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ. Ἡ
μὲν οὖν τῶν Λατίνων χώρα μεταξὺ κεῖται τῆς τε ἀπὸ τῶν Ὠστίων παραλίας
μέχρι πόλεως Σινοέσσης καὶ τῆς Σαβίνης (τὰ δ´ Ὤστια ἐστὶν ἐπίνειον τῆς
Ῥώμης, εἰς ὃ ἐκ δίδωσιν ὁ Τίβερις παρ´ αὐτὴν ῥυείς), ἐκτείνεται δὲ ἐπὶ μῆκος
μέχρι τῆς Καμπανίας καὶ τῶν Σαυνιτικῶν ὀρῶν· Ἡ δὲ Σαβίνη μεταξὺ τῶν
Λατίνων κεῖται καὶ τῶν Ὀμβρικῶν, ἐκτείνεται δὲ καὶ αὐτὴ πρὸς τὰ Σαυνιτικὰ
ὄρη, καὶ μᾶλλον συνάπτει τοῖς Ἀπεννίνοις τοῖς κατὰ Ὀυηστίνους τε καὶ
Πελίγνους καὶ Μαρσούς· οἱ δ´ Ὀμβρικοὶ μέσοι μὲν κεῖνται τῆς τε Σαβίνης καὶ
τῆς Τυρρηνίας, μέχρι {δ´} Ἀριμίνου καὶ Ῥαουέννης προΐασιν, ὑπερβάλλοντες
τὰ ὄρη. Τυρρηνοὶ δὲ παύονται ὑπ´ αὐτοῖς τοῖς ὄρεσι τοῖς περικλείουσιν ἐκ τῆς
Λιγυστικῆς εἰς τὸν Ἀδρίαν, ἀπὸ τῆς οἰκείας ἀρξάμενοι θαλάττης καὶ τοῦ
Τιβέριδος. Τὰ καθ´ ἕκαστα δὲ διέξιμεν ἀπ´ αὐτῶν τούτων ἀρξάμενοι.
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Traduction française :
[5,2,1] CHAPITRE II.
Cette seconde division comprend la Ligystique, laquelle se trouve située
en plein Apennin, entre la Gaule cisalpine dont nous venons de parler et la
Tyrrhénie. Il n'y a rien d'intéressant, du reste, à en dire, si ce n'est que les
Ligyens vivent encore disséminés dans des bourgades ouvertes et qu'ils
s'évertuent à labourer et à fouir un sol aride, une vraie carrière pour mieux
dire, ainsi que s'exprime Posidonius. {Le pays cependant est populeux et
fournit comparativement un plus grand nombre de soldats qu'aucune autre
partie de l'Italie, un plus grand nombre aussi de chevaliers pouvant être
appelés à l'occasion à recruter le sénat de Rome.} - En troisième lieu,
maintenant, et faisant suite à la Ligystique, s'offre la Tyrrhénie, qui occupe
toute la plaine jusqu'au Tibre : bornée à l'O. par la mer Tyrrhénienne et la
mer de Sardaigne la Tyrhénie se trouve avoir en effet pour limite orientale
le cours même du Tibre. Le Tibre, on le sait, descend de l'Apennin, se
grossit d'un bon nombre de rivières, et, après avoir coulé un certain temps
à travers la Tyrrhénie, forme la limite qui sépare cette contrée de l'Ombrie
d'abord, puis de la Sabine et de la partie du Latium où est Rome, laquelle
se prolonge jusqu'à la mer. Ces trois contrées se trouvent être, dans le
sens de leur largeur, à peu près parallèles au cours du fleuve et à la
Tyrrhénie, et à peu près parallèles entre elles dans le sens de leur
longueur, vu qu'elles remontent toutes trois depuis le fleuve vers la partie
de l'Apennin qui avoisine l'Adriatique, et cela dans l'ordre suivant : l'Ombrie
d'abord , la Sabine ensuite et le Latium en dernier. Le Latium est donc
compris entre la partie du littoral qui va d'Osties à Sinuessa et la frontière
de la Sabine (Osties est l'arsenal maritime de Rome et c'est après avoir
baigné ses murs que le Tibre débouche dans la mer) ; d'autre part, dans le
sens de sa longueur, le même pays s'étend jusqu'à la Campanie et aux
monts Saunitiques; quant à la Sabine, elle est située entre le Latium et
l'Ombrie et se prolonge également vers les monts Saunitiques, mais en se
rapprochant davantage de la partie de l'Apennin occupée par les Vestins,
les Pélignes et les Marses; l'Ombrie, à son tour, occupe l'intervalle de la
Sabine à la Tyrrhénie et s'avance jusqu'à Ariminum et à Ravenne par delà
les montagnes; enfin la Tyrrhénie part de la mer à laquelle elle donne son
nom et du cours du Tibre pour s'arrêter au pied des montagnes qui
forment de la Ligystique à l'Adriatique cette chaîne ou enceinte continue. -
Cela dit, essayons de décrire chacune de ces contrées en détail, en
commençant précisément par la Tyrrhénie.
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