Texte grec :
[5,1,12] Τῆς δ´ ἀρετῆς τῶν τόπων τεκμήριον ἥ τ´ εὐανδρία καὶ τὰ μεγέθη τῶν
πόλεων καὶ ὁ πλοῦτος, οἷς πᾶσιν ὑπερβέβληνται τὴν ἄλλην Ἰταλίαν οἱ ταύτῃ
Ῥωμαῖοι. Καὶ γὰρ ἡ γεωργουμένη γῆ πολλοὺς καὶ παντοίους ἐκφέρει καρπούς,
καὶ αἱ ὗλαι τοσαύτην ἔχουσι βάλανον ὥστ´ ἐκ τῶν ἐντεῦθεν ὑοφορβίων ἡ
Ῥώμη τρέφεται τὸ πλέον. Ἔστι δὲ καὶ κεγχροφόρος διαφερόντως διὰ τὴν
εὐυδρίαν· τοῦτο δὲ λιμοῦ μέγιστόν ἐστιν ἄκος· πρὸς ἅπαντας γὰρ καιροὺς
ἀέρων ἀντέχει καὶ οὐδέποτ´ ἐπιλείπειν δύναται, κἂν τοῦ ἄλλου σίτου γένηται
σπάνις. Ἔχει δὲ καὶ πιττουργεῖα θαυμαστά. Τοῦ δ´ οἴνου τὸ πλῆθος μηνύουσιν
οἱ πίθοι· ξύλινοι γὰρ μείζους οἴκων εἰσί· προσλαμβάνει δὲ πολὺ ἡ τῆς πίττης
εὐπορία πρὸς τὸ εὐκώνητον. Τρέαν δὲ τὴν μὲν μαλακὴν οἱ περὶ Μουτίνην τόποι
καὶ τὸν Σκουλτάνναν ποταμὸν φέρουσι πολὺ πασῶν καλλίστην, τὴν δὲ
τραχεῖαν ἡ Λιγυστικὴ καὶ ἡ τῶν Ἰνσούβρων, ἐξ ἧς τὸ πλέον τῆς οἰκετείας τῶν
Ἰταλιωτῶν ἀμπέχεται, τὴν δὲ μέσην οἱ περὶ Πατάουιον, ἐξ ἧς οἱ τάπητες οἱ
πολυτελεῖς καὶ γαυσάπαι καὶ τὸ τοιοῦτον εἶδος πᾶν, ἀμφίμαλλόν τε καὶ
ἑτερόμαλλον. Τὰ δὲ μέταλλα νυνὶ μὲν οὐχ ὁμοίως ἐνταῦθα σπουδάζεται διὰ τὸ
λυσιτελέστερα ἴσως εἶναι τὰ ἐν τοῖς ὑπεραλπείοις Κελτοῖς καὶ τῇ Ἰβηρίᾳ,
πρότερον δὲ ἐσπουδάζετο, ἐπεὶ καὶ ἐν Ὀυερκέλλοις χρυσωρυχεῖον ἦν· κώμη δ´
ἐστὶ πλησίον Ἰκτουμούλων, καὶ ταύτης κώμης, ἄμφω δ´ εἰσὶ περὶ Πλακεντίαν.
Αὕτη μὲν δὴ ἡ πρώτη μερὶς τῆς Ἰταλίας μέχρι δεῦρο περιωδεύσθω.
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Traduction française :
[5,1,12] La Cisalpine est une contrée privilégiée, comme le prouvent sa
nombreuse population, l'importance de ses villes et la richesse de sou sol,
tous avantages par lesquels les colonies romaines de la Cisalpine
surpassent infiniment les autres cités de l'Italie. Ici en effet,
indépendamment des récoltes abondantes et variées que donnent les
terres en culture, la quantité de glands que produisent les forêts est telle
qu'on trouve à y engraisser aisément ces immenses troupeaux de porcs
qui presque à eux seuls nourrissent l'immense population de Rome.
L'abondance des irrigations est cause aussi que le sol y est
merveilleusement propre à la culture du millet ; or, il n'y a pas de meilleure
ressource contre la famine, le millet résistant à toutes les vicissitudes de la
température et ne faisant jamais défaut, y eût-il disette absolue des autres
espèces de grains. La préparation de la poix est encore pour ce pays une
source de produits magnifiques. Quant au vin, la dimension des tonneaux
peut donner une idée de l'abondance des récoltes : ces tonneaux sont en
bois et plus grands que des maisons. Ajoutons que la facilité qu'on a de
les enduire d'une couche épaisse de poix contribue à bonifier et à
conserver le vin. La laine, la laine fine, est plus belle aux environs de
Mutine et de la rivière Scultanna que partout ailleurs de plus, on tire de la
Ligystique et du pays des Insubres une laine rude et grossière dont on
habille presque tous les esclaves en Italie; quant à cette autre laine de
qualité moyenne, intermédiaire, qu'on emploie principalement pour
fabriquer les tapis de prix, les gausapes et autres tissus analogues,
pelucheux des deux côtés ou d'un côté seulement, c'est des environs de
Patavium qu'on la tire. Les mines, en revanche, sont laissées aujourd'hui
dans une sorte d'abandon, ce qui tient sans doute à ce qu'elles auront été
reconnues moins productives que celles de la Transalpine et de l'Ibérie;
mais il fut un temps où l'exploitation en était poussée fort activement,
d'autant qu'on avait trouvé de l'or à Vercelli, bourg voisin d'Ictomuli.
Ictomuli n'est aussi qu'un gros bourg. Les deux localités sont situées dans
les environs de Placentia.
Nous avons fini de décrire la première partie de l'Italie; passons à la seconde.
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