Texte grec :
[5,1,8] Ὀπιτέργιον δὲ καὶ {Κωνκ}ορδία καὶ Ἀτρία καὶ Ὀυικετία καὶ ἄλλα τοιαῦτα
πολισμάτια ἧττον μὲν ὑπὸ τῶν ἑλῶν ἐνοχλεῖται, μικροῖς δ´ ἀνάπλοις πρὸς τὴν
θάλατταν συνῆπται. Τὴν δ´ Ἀτρίαν ἐπιφανῆ γενέσθαι πόλιν φασίν, ἀφ´ ἧς καὶ
τοὔνομα τῷ κόλπῳ γενέσθαι τῷ Ἀδρίᾳ μικρὰν μετάθεσιν λαβόν. Ἀκυληία δ´,
ἥπερ μάλιστα τῷ μυχῷ πλησιάζει, κτίσμα μέν ἐστι Ῥωμαίων ἐπιτειχισθὲν τοῖς
ὑπερκειμένοις βαρβάροις, ἀναπλεῖται δὲ ὁλκάσι κατὰ τὸν Νατίσωνα ποταμὸν
ἐπὶ πλείστους ἑξήκοντα σταδίους. Ἀνεῖται δ´ ἐμπόριον τοῖς περὶ τὸν Ἴστρον
τῶν Ἰλλυριῶν ἔθνεσι· κομίζουσι δ´ οὗτοι μὲν τὰ ἐκ θαλάττης, καὶ οἶνον ἐπὶ
ξυλίνων πίθων ἁρμαμάξαις ἀναθέντες καὶ ἔλαιον, ἐκεῖνοι δ´ ἀνδράποδα καὶ
βοσκήματα καὶ δέρματα. Ἔξω δ´ ἐστὶ τῶν Ἑνετικῶν ὅρων ἡ Ἀκυληία.
Διορίζονται δὲ ποταμῷ ῥέοντι ἀπὸ τῶν Ἀλπείων ὀρῶν, ἀνάπλουν ἔχοντι καὶ
διακοσίων σταδίων ἐπὶ τοῖς χιλίοις εἰς Νωρηίαν πόλιν, περὶ ἣν Γναῖος Κάρβων
συμβαλὼν Κίμβροις οὐδὲν ἔπραξεν. Ἔχει δὲ ὁ τόπος οὗτος χρυσιοπλύσια
εὐφυῆ καὶ σιδηρουργεῖα. Ἐν αὐτῷ δὲ τῷ μυχῷ τοῦ Ἀδρίου καὶ ἱερὸν τοῦ
Διομήδους ἐστὶν ἄξιον μνήμης, τὸ Τίμαυον· λιμένα γὰρ ἔχει καὶ ἄλσος
ἐκπρεπὲς καὶ πηγὰς ἑπτὰ ποταμίου ὕδατος εὐθὺς εἰς τὴν θάλατταν
ἐκπίπτοντος, πλατεῖ καὶ βαθεῖ ποταμῷ. Πολύβιος δ´ εἴρηκε πλὴν μιᾶς τὰς
ἄλλας ἁλμυροῦ ὕδατος, καὶ δὴ καὶ τοὺς ἐπιχωρίους πηγὴν καὶ μητέρα τῆς
θαλάττης ὀνομάζειν τὸν τόπον. Ποσειδώνιος δέ φησι ποταμὸν τὸν Τίμαυον ἐκ
τῶν ὀρῶν φερόμενον καταπίπτειν εἰς βέρεθρον, εἶθ´ ὑπὸ γῆς ἐνεχθέντα περὶ
ἑκατὸν καὶ τριάκοντα σταδίους ἐπὶ τῇ θαλάττῃ τὴν ἐκβολὴν ποιεῖσθαι.
|
|
Traduction française :
[5,1,8] En revanche, celles qui suivent ne sont plus autant incommodées par le
voisinage des marais: il y a là Opitergium, {Conc}ordia, Atria, Vicetia et
d'autres petites places, comme celles-ci, qui toutes communiquent avec la
mer par des cours d'eau aisés à remonter. Atria était naguère, à ce qu'on
assure, une ville illustre; on croit même que c'est son nom qui, avec un
léger changement, est devenu celui du golfe Adriatique. Aquilée, qui de
toutes les villes de cette côte se trouve la plus rapprochée du fond du
golfe, fut bâtie par les Romains et destinée à servir de boulevart contre les
populations barbares de l'intérieur. Les bâtiments marchands pour y arriver
n'ont qu'à remonter le cours du Natison sur un espace de 60 stades au
plus. Les Romains y ont ouvert un marché aux Illyriens des bords de
l'Ister, qui viennent y chercher les denrées apportées par mer, notamment
l'huile et le vin : ils en remplissent des vases ou tonneaux en bois qu'ils
chargent sur de lourds chariots et livrent en échange de ces denrées des
esclaves, du bétail et des cuirs. Aquilée est hors de la limite de
l'Hénétie, laquelle est formée de ce côté par une rivière qui descend des
Alpes et que l'on peut remonter jusqu'à la ville de Noreia, à une distance
de 1200 stades de son embouchure. C'est près de Noreia que Cn. Carbon
livra bataille aux Cimbres sans réussir à les arrêter. Près de là aussi, et
dans des conditions très favorables à l'exploitation, se trouvent des
lavages d'or, ainsi que des mines de fer. Enfin, vers le fond même de
l'Adriatique, s'élève le temple de Diomède, autrement dit le Timavum, qui
mérite bien d'être mentionné ici, vu qu'il renferme dans son enceinte, avec
un port et un bois sacré magnifique, sept sources d'eau douce qui se
déversent immédiatement dans la mer après avoir formé un courant large
et profond. Polybe, lui,prétend que toutes ces sources, à l'exception d'une
seule, sont salées et que c'est pour cela que les gens du pays
appellent l'enceinte du Timavum la source, la mère de l'Adriatique. S'il faut
en croire pourtant Posidonius, le fleuve Timave descendrait des
montagnes pour se perdre dans un abîme, et, après avoir parcouru sous
terre un espace de 130 stades environ, {il ne ferait que reparaître}, et
déboucherait aussitôt dans la mer.
|
|