Texte grec :
[5,1,6] Τὸ μὲν οὖν ἀρχαῖον, ὥσπερ ἔφην, ὑπὸ Κελτῶν περιῳκεῖτο τῶν πλείστων
ὁ ποταμός. Μέγιστα δ´ ἦν τῶν Κελτῶν ἔθνη Βόιοι καὶ Ἴνσουβροι καὶ οἱ τὴν
Ῥωμαίων ποτὲ ἐξ ἐφόδου καταλαβόντες Σένονες μετὰ Γαισατῶν. Τούτους μὲν
οὖν ἐξέφθειραν ὕστερον τε λέως Ῥωμαῖοι, τοὺς δὲ Βοΐους ἐξήλασαν ἐκ τῶν
τόπων. Μεταστάντες δ´ εἰς τοὺς περὶ τὸν Ἴστρον τόπους μετὰ Ταυρίσκων
ᾤκουν πολεμοῦντες πρὸς Δακούς, ἕως ἀπώλοντο πανεθνεί· τὴν δὲ χώραν
οὖσαν τῆς Ἰλλυρίδος μηλόβοτον τοῖς περιοικοῦσι κατέλιπον. Ἴνσουβροι δὲ καὶ
νῦν εἰσί. Μεδιολάνιον δ´ ἔσχον μητρόπολιν, πάλαι μὲν κώμην (ἅπαντες γὰρ
ᾤκουν κωμηδόν), νῦν δ´ ἀξιόλογον πόλιν, πέραν τοῦ Πάδου, συνάπτουσάν πως
ταῖς Ἄλπεσι. Πλησίον δὲ καὶ Ὀυήρων, καὶ αὕτη πόλις μεγάλη. Ἐλάττους δὲ
τούτων Βριξία καὶ Μάντουα καὶ Ῥήγιον καὶ Κῶμον· αὕτη δ´ ἦν μὲν κατοικία
μετρία, Πομπήιος δὲ Στράβων ὁ Μάγνου πατὴρ κακωθεῖσαν ὑπὸ τῶν
ὑπερκειμένων Ῥαιτῶν συνῴκισεν· εἶτα Γάιος Σκιπίων τρισχιλίους προσέθηκεν·
εἶτα ὁ θεὸς Καῖσαρ πεντακισχιλίους ἐπισυνῴκισεν, ὧν οἱ πεντακόσιοι τῶν
Ἑλλήνων ὑπῆρξαν οἱ ἐπιφανέστατοι· τούτοις δὲ καὶ πολιτείαν ἔδωκε καὶ
ἐνέγραψεν αὐτοὺς εἰς τοὺς συνοίκους· οὐ μέν τοι ᾤκησαν αὐτόθι, ἀλλὰ καὶ
τοὔνομά γε τῷ κτίσματι ἐκεῖνοι κατέλιπον· Νεοκωμῖται γὰρ ἐκλήθησαν
ἅπαντες, τοῦτο δὲ μεθερμηνευθὲν Νοβουμκῶμουμ λέγεται. Ἐγγὺς δὲ τοῦ
χωρίου τούτου λίμνη Λάριος καλουμένη· πληροῖ δ´ αὐτὴν ὁ Ἀδούας ποταμός·
εἶτ´ ἐξίησιν εἰς τὸν Πάδον· τὰς δὲ πηγὰς ἔσχηκεν ἐν τῷ Ἀδούλᾳ ὄρει, ὅπου καὶ ὁ
Ῥῆνος.
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Traduction française :
[5,1,6] Anciennement, je le répète, la plupart des peuples celtes de la Cisalpine
s'étaient établis sur les rives mêmes du fleuve. C'est là notamment
qu'habitaient les Boiens, les Insubres et les Sénons, ces derniers en
compagnie des Gæsates, comme au temps où ils enlevèrent Rome par
surprise. Mais les Sénons et les Gæsates furent complétement détruits par
les Romains. Les Boiens, à leur tour, s'étant vu chasser par les Romains
de leurs demeures, se transportèrent dans la vallée de l'Ister; ils vécurent
là mêlés aux Taurisques et en lutte perpétuelle avec les Daces jusqu'à ce
que ceux-ci les eussent exterminés, et les terres qu'ils occupaient et qui
faisaient partie de l'Illyrie se trouvèrent alors abandonnées comme de
vagues pâturages aux trot peaux des nations voisines. Plus heureux, les
Insubres se sont maintenus jusqu'à présent: Mediolanum, de tout temps
leur capitale, mais qui n'avait été dans le principe qu'un simple bourg (tous
les peuples celtes vivaient alors dispersés dans des bourgades ouvertes),
se trouve être actuellement une ville considérable de la Transpadane. Elle
touche en quelque sorte aux Alpes et a dans son voisinage une autre
grande ville, Vérone, sans compter Brixia, Mantoue, Rhegium et
Côme, qui n'ont pas tout à fait la même étendue. Côme n'était d'abord
qu'une place de médiocre importance; mais, à la suite d'une incursion des
Rhætiens, ses voisins, dont elle avait gravement souffert,cette place fut
restaurée et agrandie par Pompeius Strabo, le père du grand Pompée;
plus tard, C. Scipion augmenta sa population de 3000 colons; puis le
divin César y envoya encore 5000 nouveaux habitants. Dans le nombre se
trouvaient 500 Grecs de la plus noble extraction, que César gratifia comme
les autres du droit de cité et dont il fit inscrire les noms parmi ceux des
membres de la colonie. Or ces Grecs ne firent pas que s'établir purement
et simplement en ce lieu, ils lui donnèrent le nom qu'il devait porter
désormais, car on l'appela à cause d'eux la colonie des Néocomites, ce
qui, traduit en latin, revient à Novum Comm. Dans les environs mêmes de
Côme est le lac Larius, que forme l'Adduas, avant d'aller se jeter dans le
Padus. L'Adduas, on le sait, a ses sources au mont Adule, comme le Rhin.
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