Texte grec :
[5,4,8] Ἐχόμενον δὲ φρούριόν ἐστιν Ἡράκλειον ἐκκειμένην εἰς τὴν θάλατταν
ἄκραν ἔχον, καταπνεομένην λιβὶ θαυμαστῶς ὥσθ´ ὑγιεινὴν ποιεῖν τὴν
κατοικίαν. Ὄσκοι δὲ εἶχον καὶ ταύτην καὶ τὴν ἐφεξῆς Πομπηίαν ἣν παραρρεῖ ὁ
Σάρνος ποταμός, εἶτα Τυρρηνοὶ καὶ Πελασγοί, μετὰ ταῦτα δὲ Σαυνῖται· καὶ
οὗτοι δ´ ἐξέπεσον ἐκ τῶν τόπων. Νώλης δὲ καὶ Νουκερίας καὶ Ἀχερρῶν,
ὁμωνύμου κατοικίας τῆς περὶ Κρέμωνα, ἐπίνειόν ἐστιν ἡ Πομπηία, παρὰ τῷ
Σάρνῳ ποταμῷ καὶ δεχομένῳ τὰ φορτία καὶ ἐκπέμποντι. Ὑπέρκειται δὲ τῶν
τόπων τού των ὄρος τὸ Ὀυέσουιον, ἀγροῖς περιοικούμενον παγκάλοις πλὴν
τῆς κορυφῆς· αὕτη δ´ ἐπίπεδος μὲν πολὺ μέρος ἐστίν, ἄκαρπος δ´ ὅλη, ἐκ δὲ τῆς
ὄψεως τεφρώδης, καὶ κοιλάδας φαίνει σηραγγώδεις πετρῶν αἰθαλωδῶν κατὰ
τὴν χρόαν, ὡς ἂν ἐκβεβρωμένων ὑπὸ πυρός, ὡς τεκμαίροιτ´ ἄν τις τὸ χωρίον
τοῦτο καίεσθαι πρότερον καὶ ἔχειν κρατῆρας πυρός, σβεσθῆναι δ´ ἐπιλιπούσης
τῆς ὕλης. Τάχα δὲ καὶ τῆς εὐκαρπίας τῆς κύκλῳ τοῦτ´ αἴτιον, ὥσπερ ἐν τῇ
Κατάνῃ, φασί, τὸ κατα τεφρωθὲν μέρος ἐκ τῆς σποδοῦ τῆς ἀνενεχθείσης ὑπὸ
τοῦ Αἰτναίου πυρὸς εὐάμπελον τὴν γῆν ἐποίησεν. Ἔχει μὲν γὰρ τὸ λιπαῖνον
καὶ τὴν ἐκπυρουμένην βῶλον καὶ τὴν ἐκφέρουσαν τοὺς καρπούς· πλεονάζουσα
μὲν οὖν τῷ λίπει πρὸς ἐκπύρωσιν ἐπιτηδεία, καθάπερ ἡ θειώδης πᾶσα,
ἐξικμασθεῖσα δὲ καὶ λαβοῦσα σβέσιν καὶ ἐκ τέφρωσιν εἰς καρπογονίαν
μετέβαλε. Συνεχὲς δέ ἐστι τῇ Πομπηίᾳ τὸ Συρρεντὸν τῶν Καμπανῶν, ὅθεν
πρόκειται τὸ Ἀθήναιον, ὅ τινες Σειρηνουσσῶν ἀκρωτήριον καλοῦσιν· ἔστι δὲ
ἐπ´ ἄκρῳ μὲν Ἀθηνᾶς ἱερόν, ἵδρυμα Ὀδυσσέως. Διάπλους δ´ ἐνθένδε βραχὺς
εἰς Καπρέας νῆσον. Κάμψαντι δὲ τὴν ἄκραν νησῖδές εἰσιν ἔρημοι πετρώδεις ἃς
καλοῦσι Σειρῆνας. Ἐκ δὲ τοῦ πρὸς Συρρεντὸν μέρους ἱερόν τι δείκνυται καὶ
ἀναθήματα παλαιὰ τιμώντων τῶν πλησίον {τὸν} τόπον. Μέχρι μὲν δεῦρο ἔχει
τέλος ὁ κόλπος ὁ κρατὴρ προσαγορευόμενος, ἀφοριζόμενος δυσὶν ἀκρωτηρίοις
βλέπουσι πρὸς μεσημβρίαν, τῷ τε Μισηνῷ καὶ τῷ Ἀθηναίῳ. Ἅπας δ´ ἐστὶ
κατεσκευασμένος τοῦτο μὲν ταῖς πόλεσιν ἃς ἔφαμεν, τοῦτο δὲ ταῖς οἰκοδομίαις
καὶ φυτείαις, αἳ μεταξὺ συνεχεῖς οὖσαι μιᾶς πόλεως ὄψιν παρέχονται.
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Traduction française :
[5,4,8] La forteresse d'Herculanum touche, on peut dire, à Neapolis : elle
occupe un promontoire qui avance dans la mer de façon à recevoir en
plein le souffle du Lips ou Africus et cette exposition admirable en rend le
séjour particulièrement sain. Ce sont les Osques qui ont été les premiers
habitants d'Herculanum ainsi que de Pompeia, ville située sur la côte à la
suite d'Herculanum et tout près du fleuve Sarnus; les Tyrrhènes et les
Pélasges ont ensuite occupé ces deux villes, mais pour faire place eux-mêmes
aux Samnites, qui ont fini à leur tour par se voir chassés de ces
fortes positions. Les habitants de Nole, de Nucérie et d'Acerres, ville dont
le nom rappelle une localité des environs de Crémone, ont, dans Pompeia,
un port commun, et, dans le fleuve qui y passe, dans le Sarnus, une voie
commode pour l'importation et l'exportation des marchandises. Les villes
que nous venons de nommer sont toutes situées au pied du Vésuve,
montagne élevée, dont toute la superficie, à l'exception du sommet, est
couverte des plus riches cultures. Quant au sommet, qui offre en général
une surface plane et unie, il est partout également stérile; le sol y a
l'aspect de la cendre et laisse voir par endroits la roche même, percée,
criblée de mille trous, toute noircie, qui plus est, et comme rongée par le
feu, ce qui porte à croire naturellement que la montagne est un ancien
volcan, dont les feux, après avoir fait éruption par ces ouvertures comme
par autant de cratères, se seront éteints faute d'aliment. On peut croire
aussi, par analogie, que la fertilité incomparable des terres environnantes
est due à cette même cause, puisque l'excellence des vignobles de
Catane est généralement attribuée à ce qu'une partie des terres qui
entourent cette ville a été couverte des cendres provenant de la
décomposition de la lave vomie par l'Etna. La lave, en effet, contient une
sorte d'engrais qui, pénétrant le sol, commence par le brûler, mais y active
ensuite la végétation : tant que cet engrais est en excès, le sol n'est, à
proprement parler, qu'une matière combustible, analogue à toutes les
substances sulfureuses, mais peu à peu l'engrais s'épuise, il devient moins
brûlant, se réduit en cendres, et à la période de combustion succède alors
pour le sol une période de production et de fertilité. Immédiatement après
Pompeia s'offre à nous Sorrente, ville d'origine campanienne, d'où part le
promontoire Athenæum, ou, comme on ' appelle quelquefois, la pointe des
Sirénusses, A l'extrémité dudit promontoire s'élève un temple d'Athéné ou
de Minerve, fondé naguère par Ulysse. De là à l'île de Caprées le trajet est
court. Que si maintenant l'on double l'Athenæum, on aperçoit devant soi le
groupe des Sirènes, petites îles désertes et rocheuses. Du côté de
Sorrente, l'Athenaeum nous offre un autre temple avec différents
monuments votifs d'une époque fort ancienne et qui attestent la vénération
particulière que les populations voisines ont toujours eue pour ce lieu. Le
golfe Crater finit ici : on voit qu'il se trouve compris entre deux
promontoires tournés au plein midi, le Misène et l'Athenæum. Ajoutons
que sa circonférence est bordée, dans l'intervalle des villes que nous
avons nommées, de constructions et de plantations de toute nature, qui
offrent ainsi l'aspect d'une seule et même ville.
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