Texte grec :
[5,4,4] Πόλεις δ´ ἐπὶ μὲν τῇ θαλάττῃ μετὰ τὴν Σινόεσσαν Λίτερνον, ὅπου τὸ
μνῆμα τὸ Σκιπίωνος τοῦ πρώτου προσαγορευθέντος Ἀφρικανοῦ· διέτριψε γὰρ
ἐν ταῦθα τὸ τελευταῖον, ἀφεὶς τὰς πολιτείας κατ´ ἀπέχθειαν τὴν πρός τινας.
Παραρρεῖ δὲ ὁμώνυμος τῇ πόλει ποταμός. Ὡς δ´ αὕτως καὶ Ὀυουλτοῦρνος
ὁμώνυμός ἐστι τῇ παρ´ αὐτὸν πόλει ἐφεξῆς κειμένῃ· ῥεῖ δ´ οὗτος διὰ
Ὀυενάφρου καὶ τῆς Καμπανίας μέσης. Ταύταις δ´ ἐφεξῆς ἔστι Κύμη Χαλκιδέων
καὶ Κυμαίων παλαιότα τον κτίσμα· πασῶν γάρ ἐστι πρεσβυτάτη τῶν τε
Σικελικῶν καὶ τῶν Ἰταλιωτίδων. Οἱ δὲ τὸν στόλον ἄγοντες, Ἱπποκλῆς ὁ
Κυμαῖος καὶ Μεγασθένης ὁ Χαλκιδεύς, διωμολογήσαντο πρὸς σφᾶς αὐτούς,
τῶν μὲν ἀποικίαν εἶναι τῶν δὲ τὴν ἐπωνυμίαν· ὅθεν νῦν μὲν προσαγορεύεται
Κύμη, κτίσαι δ´ αὐτὴν Χαλκιδεῖς δοκοῦσι. Πρότερον μὲν οὖν ηὐτύχει· καὶ τὸ
Φλεγραῖον καλούμενον πεδίον, ἐν ᾧ τὰ περὶ τοὺς Γί γαντας μυθεύουσιν οὐκ
ἄλλοθεν, ὡς εἰκός, ἀλλ´ ἐκ τοῦ περιμάχητον τὴν γῆν εἶναι δι´ ἀρετήν, ὕστερον
δ´ οἱ Καμπανοὶ κύριοι καταστάντες τῆς πόλεως ὕβρισαν εἰς τοὺς ἀνθρώπους
πολλά· καὶ δὴ καὶ ταῖς γυναιξὶν αὐτῶν συνῴκησαν αὐτοί. Ὥμως δ´ οὖν ἔτι
σώζεται πολλὰ ἴχνη τοῦ Ἑλληνικοῦ κόσμου καὶ τῶν ἱερῶν καὶ τῶν νομίμων.
Ὠνομάσθαι δ´ ἔνιοι Κύμην ἀπὸ τῶν κυμάτων φασί· ῥαχιώδης γὰρ καὶ
προσεχὴς ὁ πλησίον αἰγιαλός. Εἰσὶ δὲ καὶ κητεῖαι παρ´ αὐτοῖς ἄρισται. Ἐν δὲ τῷ
κόλπῳ τούτῳ καὶ ὕλη τίς ἐστι θαμνώδης ἐπὶ πολλοὺς ἐκτεινομένη σταδίους
ἄνυδρος καὶ ἀμμώδης, ἣν Γαλλιναρίαν ὕλην καλοῦσιν. Ἐνταῦθα δὴ λῃστήρια
συνεστήσαντο οἱ Πομπηίου Σέξτου ναύαρχοι, καθ´ ὃν καιρὸν Σικελίαν
ἀπέστησεν ἐκεῖνος.
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Traduction française :
[5,4,4] La côte de Campanie à partir de Sinuessa nous offre les villes
suivantes. Liternum, où s'élève le tombeau du grand Scipion dit le premier
Africain (dégoûté des affaires publiques par des haines ou inimitiés
personnelles, Scipion vint en effet finir ici ses jours), Liternum est situé sur
une rivière de même nom. Le Vulturne porte également le nom d'une ville
bâtie sur ses bords et qui fait suite à Sinuessa: ce fleuve, le même que
celui qui passe à Vénafre, traverse toute la Campanie. A ces deux villes
succède celle de Cume ou de Cymé, fondée par les Chalcidéens et les
Cumaeens, et cela à une époque évidemment très reculée, puisqu'elle est
reconnue pour la plus ancienne de toutes les colonies {grecques} de la
Sicile et de l'Italie. Les chefs de l'expédition, Hippoclès de Cume et
Mégasthène de Chalcis, étaient convenus entre eux que des deux
peuples fondateurs un seul posséderait la nouvelle ville, mais que l'autre
aurait l'honneur de lui donner son nom. Et voilà comme il se fait
qu'aujourd'hui ladite ville porte le nom de Cume en même temps qu'elle
passe pour une colonie de Chalcis. Dès les premiers temps de sa
fondation, du reste, on vantait sa richesse et celle des campagnes
environnantes, de ces fameux champs Phlégréens, dont la fable a fait le
théâtre du combat des Géants, en souvenir apparemment des luttes
auxquelles avait donné lieu la possession de terres aussi fertiles. Mais,
plus tard, Cume tomba au pouvoir des Campaniens et il n'est sorte de
violences et d'outrages que les Grecs, ses habitants, n'aient eu alors à
endurer, jusqu'à voir passer leurs femmes dans les bras de leurs
vainqueurs. On y retrouve néanmoins aujourd'hui même beaucoup de
vestiges de l'organisation primitive, maints usages, religieux et autres,
d'origine évidemment grecque. Quelques auteurs dérivent ce nom de
Cume du mot grec g-kumata, qui signifie vagues, la côte sur ce point
étant effectivement hérissée de rochers et toujours battue par les vents.
Ajoutons que le lieu est particulièrement favorable à la pêche du thon. Tout
au fond du golfe s'étend un terrain aride et sablonneux, couvert, sur un
espace de plusieurs stades, d'arbustes et de broussailles, et connu sous le
nom de Forêt gallinarienne : à l'époque où Sextus Pompée souleva la
Sicile contre Rome, c'est là que ses lieutenants avaient réuni les
équipages recrutés pour lui parmi tous les bandits de l'Italie.
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