HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

σιτικῆς



Texte grec :

[5,4,3] Ἑξῆς δὲ μετὰ τὴν Λατίνην ἐστὶν ἥ τε Καμπανία παρήκουσα τῇ θαλάττῃ, καὶ ὑπὲρ ταύτην ἡ Σαυνῖτις ἐν μεσογαίᾳ μέχρι Φρεντανῶν καὶ τῶν Δαυνίων, εἶτ´ αὐτοὶ Δαύνιοι καὶ τἆλλα ἔθνη τὰ μέχρι τοῦ Σικελικοῦ πορθμοῦ. Πρῶτον δὲ περὶ τῆς Καμπανίας ῥητέον. Ἔστι δ´ ἀπὸ τῆς Σινοέσσης ἐπὶ μὲν τὴν ἑξῆς παραλίαν κόλπος εὐμεγέθης μέχρι Μισηνοῦ, κἀκεῖθεν ἄλλος κόλπος πολὺ μείζων τοῦ προτέρου, καλοῦσι δ´ αὐτὸν κρατῆρα, ἀπὸ τοῦ Μισηνοῦ μέχρι τοῦ Ἀθηναίου, δυεῖν ἀκρωτηρίων, κολπούμενον. Ὑπὲρ δὲ τούτων τῶν ᾐόνων Καμπανία πᾶσα ἵδρυται, πεδίον εὐδαιμονέστατον τῶν ἁπάντων· περίκεινται δ´ αὐτῷ γεωλοφίαι τε εὔκαρποι καὶ ὄρη τά τε τῶν Σαυνιτῶν καὶ τὰ τῶν Ὄσκων. Ἀντίοχος μὲν οὖν φησι τὴν χώραν ταύτην Ὀπικοὺς οἰκῆσαι, τούτους δὲ καὶ Αὔσονας καλεῖσθαι. Πολύβιος δ´ ἐμφαίνει δύο ἔθνη νομίζων ταῦτα· Ὀπικοὺς γάρ φησι καὶ Αὔσονας οἰκεῖν τὴν χώραν ταύτην περὶ τὸν Κρατῆρα. Ἄλλοι δὲ λέγουσιν οἰκούντων Ὀπικῶν πρότερον καὶ Αὐσόνων· οἱ δ´ ἐκείνους κατασχεῖν ὕστερον Ὄσκων τι ἔθνος, τούτους δ´ ὑπὸ Κυμαίων, ἐκείνους δ´ ὑπὸ Τυρρηνῶν ἐκπεσεῖν· διὰ γὰρ τὴν ἀρετὴν περιμάχητον γενέσθαι τὸ πεδίον· δώδεκα δὲ πόλεις ἐγκατοικίσαντας τὴν οἷον κεφαλὴν ὀνομάσαι Καπύην. Διὰ δὲ τὴν τρυφὴν εἰς μαλακίαν τραπομένους, καθά περ τῆς περὶ τὸν Πάδον χώρας ἐξέστησαν, οὕτω καὶ ταύτης παραχωρῆσαι Σαυνίταις, τούτους δ´ ὑπὸ Ῥωμαίων ἐκπεσεῖν. Τῆς δ´ εὐκαρπίας ἐστὶ σημεῖον τὸ σῖτον ἐνταῦθα γίνεσθαι τὸν κάλλιστον, λέγω δὲ τὸν πύρινον, ἐξ οὗ καὶ ὁ χόνδρος κρείττων ὢν πάσης καὶ ὀρύζης καὶ ἐν ὀλίγῳ σιτικῆς τροφῆς.Ἱστορεῖται δ´ ἔνια τῶν πεδίων σπείρεσθαι δι´ ἔτους δὶς μὲν τῇ ζειᾷ, τὸ δὲ τρίτον ἐλύμῳ, τινὰ δὲ καὶ λαχανεύεσθαι τῷ τετάρτῳ σπόρῳ. Καὶ μὴν τὸν οἶνον τὸν κράτιστον ἐντεῦθεν ἔχουσι Ῥωμαῖοι τὸν Φάλερνον καὶ τὸν Στατανὸν καὶ Καληνόν· ἤδη δὲ καὶ ὁ Συρρεντῖνος ἐνάμιλλος καθίσταται τούτοις, νεωστὶ πειρασθεὶς ὅτι παλαίωσιν δέχεται. Ὡς δ´ αὕτως εὐέλαιός ἐστι καὶ πᾶσα ἡ περὶ τὸ Ὀυέναφρον ὅμορον τοῖς πεδίοις ὄν.

Traduction française :

[5,4,3] Les pays qui font suite immédiatement au Latium sont : 1°, le long de la mer, la Campanie; 2°, au-dessus de la Campanie, le Samnium, lequel s'avance dans l'intérieur jusqu'à la frontière des Frentans et des Dauniens; 3° la Daunie même et les pays qui en forment le prolongement usqu'au détroit de Sicile. Parlons d'abord de la Campanie. - A partir de Sinuessa, la côte jusqu'à Misène forme un premier golfe déjà fort grand; puis elle recommence, passé Misène et jusqu'à l'Athenæum, à se creuser de nouveau, formant ainsi, entre ces deux caps, un second golfe encore plus grand que le précédent, et que l'on nomme le Crater. Juste au-dessus du littoral de ces deux golfes, se déploie une plaine d'une fertilité incomparable, et qu'entourent, avec de riantes collines, les hautes montagnes des Samnites et des Osques : c'est là toute la Campanie. S'il faut en croire Antiochus, cette contrée aurait eu pour premiers habitants les Opiques ou Ausones. Les deux noms, on le voit, ne désignaient dans la pensée de cet auteur qu'un seul et même peuple. Polybe, au contraire, indique clairement qu'il entendait sous ces noms deux peuples distincts, quand il dit que la plaine qui borde le Crater était occupée, dans le principe, par les Opiques et les Ausones. Suivant d'autres, la domination des Ausones en ce pays n'aurait fait que succéder à celle des Opiques; puis, le pays aurait passé aux mains d'une tribu appartenant à la nation des Osques, que les Cumaeens auraient ensuite supplantée, mais pour se voir eux-mêmes évincés par les Tyrrhènes, toutes les populations guerrières de l'Italie s'étant naturellement disputé la possession d'une plaine aussi fertile. Les mêmes auteurs nous disent que les Tyrrhènes, une fois maîtres du pays, y fondèrent douze villes, une, entre autres, appelée Capua (Capoue), comme qui dirait la ville capitale, mais que l'excès du bien-être avait fini par jeter tout ce peuple dans la mollesse et qu'il avait dû se retirer alors de la Campanie, comme autrefois des bords du Pô, abandonnant, le pays aux Samnites, qui, eux-mêmes, dans la suite, s'en étaient vu chasser par les Romains. Pour qu'on puisse mieux juger de cette fertilité de la Campanie, j'ajouterai que c'est elle qui produit le plus beau grain connu, j'entends ce pur froment dont on fait l'alica (g-Chondos) , sorte de gruau supérieur au riz, supérieur même, on peut dire, à toutes les substances alimentaires qui se tirent des céréales. Quelques auteurs rapportent aussi que, dans certaines parties des plaines de la Campanie, il se fait chaque année deux récoltes d'épeautre, une troisième récolte de panis, parfois même une quatrième récolte de légumes. C'est de la Campanie, qui plus est, que les Romains tirent leurs meilleurs vins, le Falerne, le Statane et le Galène, sans compter le Sorrentin, qui commence à se poser en rival de ces grands vins depuis qu'il a été prouvé, par de récentes expériences, qu'il pouvait, comme les autres, se garder de longues années. Enfin dans tout le canton de Vénafre, contigu aux mêmes plaines, l'huile qu'on récolte a la même supériorité.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 21/12/2005