Texte grec :
[5,3,13] Πλησίον δ´ ἐστὶ τῶν χωρίων τούτων καὶ Ἀλβανὸν ὄρος πολὺ
ὑπερκῦπτον τοῦ Ἀρτεμισίου καὶ τῶν περὶ αὐτὸ ὀφρύων, καίπερ ὑψηλῶν οὐσῶν
καὶ ὀρθίων ἱκα νῶς. Ἔχει δὲ καὶ τοῦτο λίμνην πολὺ μείζω τῆς κατὰ τὸ
Ἀρτεμίσιον. Προσωτέρω δὲ τούτων αἱ λεχθεῖσαι πρό τερον πόλεις τῆς Λατίνης
εἰσί. Μάλιστα δ´ ἐν μεσογαίᾳ τῶν Λατίνων πόλεων ἐστὶν ἡ Ἄλβα ὁμοροῦσα
Μαρσοῖς· ἵδρυται δ´ ἐφ´ ὑψηλοῦ πάγου λίμνης Φουκίνας πλησίον, πελαγίας τὸ
μέγεθος· χρῶνται δ´ αὐτῇ μάλιστα μὲν Μαρσοὶ καὶ πάντες οἱ πλησιόχωροι.
Φασὶ δ´ αὐτὴν καὶ πληροῦσθαί ποτε μέχρι τῆς ὀρεινῆς καὶ τα πεινοῦσθαι πάλιν
ὥστ´ ἀναψύχειν τοὺς λιμνωθέντας τόπους καὶ γεωργεῖσθαι παρέχειν, εἴτε
μεταστάσεις τῶν κατὰ βάθους ὑγρῶν σποράδην καὶ ἀδήλως γίνονται πάλιν δ´
ἐπισυρρέουσιν, ἢ τελέως ἐκλείπουσιν αἱ πηγαὶ καὶ πάλιν συνθλίβονται,
καθάπερ ἐπὶ τοῦ Ἀμενάνου συμβαίνειν φασὶ τοῦ διὰ Κατάνης ῥέοντος·
ἐκλείπει γὰρ ἐπὶ πολλὰ ἔτη καὶ πάλιν ῥεῖ. Ἐκ δὲ τῆς Φουκίνας εἶναι τὰς πηγὰς
ἱστοροῦσι τοῦ Μαρκίου ὕδατος τοῦ τὴν Ῥώμην ποτίζοντος καὶ παρὰ τἆλλα
εὐδοκιμοῦντος ὕδατα. Τῇ δὲ Ἄλβᾳ διὰ τὸ ἐν βάθει τῆς χώρας ἱδρῦσθαι καὶ διὰ
τὸ εὐερκὲς ἀντὶ φρουρᾶς ἐχρήσαντο πολλάκις Ῥωμαῖοι, τοὺς φυλακῆς
δεομένους ἐν ταῦθα καθείργοντες.
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Traduction française :
[5,3,13]Tout près de là est le mont Albain, dont le
sommet dépasse de beaucoup l'Artemisium et les montagnes déjà si
hautes, déjà si escarpées, qui l'entourent. - Toutes les villes du Latium
mentionnées par nous jusqu'ici sont situées en avant de ces montagnes.
Une seule se trouve reculée plus loin dans l'intérieur, c'est la ville d'Albe,
laquelle s'élève, sur la frontière même du pays des Marses, au haut d'un
rocher qui domine le lac Fucin. Ce lac, aussi grand qu'une mer, est la
principale richesse des Marses et des autres populations qui l'avoisinent.
Ce qu'on dit {de la hauteur variable de ses eaux}, que parfois elles
grossissent au point d'atteindre la montagne en débordant, tandis qu'en
d'autres temps elles baissent jusqu'à laisser à sec certains fonds
qu'ordinairement elles recouvrent, de manière à en permettre la culture,
peut s'expliquer soit par un déplacement des sources dans les profondeurs
de la terre (les eaux de ces sources tantôt se perdant et se dérobant par
de mystérieuses issues, tantôt affluant avec une abondance nouvelle), soit
par une disposition naturelle qu'ont toutes les sources à tarir de temps à
autre, mais pour se remplir de nouveau et pour recommencer alors à
couler, comme c'est le cas, dit-on, de la rivière Amenanus à Catane,
laquelle demeure à sec quelquefois plusieurs années de suite, mais
reprend ensuite son cours. Une autre tradition fait venir du lac Fucin l'eau
Marcienne réputée la meilleure de toutes celles qui alimentent Rome.
Ajoutons, au sujet d'Albe, que sa position au coeur même de la contrée et
sa forte assiette l'ont souvent fait choisir par les Romains comme place de
sûreté pour y enfermer tels prisonniers qu'il importait de bien garder.
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