Texte grec :
[5,3,10] Ἐφ´ ἑκάτερα δὲ τῆς Λατίνης ἐν δεξιᾷ μέν εἰσιν αἱ μεταξὺ αὐτῆς καὶ τῆς
Ἀππίας Σητία τε καὶ Σιγνία, φέρουσαι οἶνον ἡ μὲν τῶν πολυτελῶν ἕνα ἡ δὲ τὸν
σταλτικώτατον κοιλίας τὸν Σιγνῖνον λεγόμενον. Πρὸς δὲ ταύταις ἐστὶ
Πρίβερνον καὶ Κόρα καὶ Σύεσσα {Τραπόντιόν τε} καὶ Ὀυελίτραι καὶ Ἀλέτριον·
ἔτι δὲ Φρεγέλλαι, παρ´ ἣν ὁ Λεῖρις ῥεῖ ὁ εἰς τὰς Μιντούρνας ἐκδιδούς, νῦν μὲν
κώμη, πόλις δέ ποτε γεγονυῖα ἀξιόλογος καὶ τὰς πολλὰς τῶν ἄρτι λεχθεισῶν
περιοικίδας πρότερον ἐσχηκυῖα, αἳ νῦν εἰς αὐτὴν συνέρχονται ἀγοράς τε
ποιούμεναι καὶ ἱεροποιίας τινάς· κατεσκάφη δ´ ὑπὸ Ῥωμαίων ἀποστᾶσα.
Πλεῖσται δ´ εἰσὶ καὶ τούτων καὶ τῶν ἐν τῇ Λατίνῃ καὶ τῶν ἐπέκεινα ἐν τῇ
Ἑρνίκων τε καὶ Αἴκων καὶ Ὀυόλσκων ἱδρυμέναι, Ῥωμαίων δ´ εἰσὶ κτίσματα. Ἐν
ἀριστερᾷ δὲ τῆς Λατίνης αἱ μεταξὺ αὐτῆς καὶ τῆς Ὀυαλερίας, Γάβιοι μὲν ἐν τῇ
Πραινεστίνῃ ὁδῷ κειμένη, λατόμιον ἔχουσα ὑπουργὸν τῇ Ῥώμῃ μάλιστα τῶν
ἄλλων, διέχουσα τὸ ἴσον τῆς Ῥώμης τε καὶ Πραινεστοῦ, περὶ ἑκατὸν σταδίους·
εἶθ´ ἡ Πραινεστός, περὶ ἧς αὐτίκα ἐροῦμεν· εἶθ´ αἱ ἐν τοῖς ὄρεσι τοῖς ὑπὲρ
Πραινεστόν, ἥ τε τῶν Ἑρνίκων πολίχνη Καπίτουλον καὶ Ἀναγνία πόλις
ἀξιόλογος, καὶ Κερεᾶτε καὶ Σῶρα, παρ´ ἣν ὁ Λεῖρις παρεξιὼν εἰς Φρεγέλλας ῥεῖ
καὶ Μιντούρνας. Ἔπειτα ἄλλα τινὰ καὶ Ὀυέναφρον, ὅθεν τὸ κάλλιστον ἔλαιον·
ἡ μὲν οὖν πόλις ἐφ´ ὕψους κεῖται, παραρρεῖ δὲ τὴν τοῦ λόφου ῥίζαν ὁ
Ὀυουλτοῦρνος, ὃς καὶ παρὰ τὸ Κασιλῖνον ἐνεχθεὶς ἐκδίδωσι κατὰ τὴν
ὁμώνυμον αὐτῷ πόλιν. Αἰσερνία δὲ καὶ Ἀλλιφαὶ ἤδη Σαυνιτικαὶ πόλεις εἰσίν, ἡ
μὲν ἀνῃρημένη κατὰ τὸν Μαρσικὸν πόλεμον, ἡ δ´ ἔτι συμμένουσα.
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Traduction française :
[5,3,10] Que si maintenant nous regardons des deux côtés de la voie Latine,
nous voyons à droite, dans l'intervalle qui sépare ladite voie de la voie
Appienne, les villes de Setia et de Signia, toutes deux célèbres pour leurs
vins : le terroir de Setia en effet est réputé l'un des grands crus de l'Italie et
le vin de Signia, le Signin, comme on l'appelle, est très fortifiant pour
les entrailles. C'est là aussi que se trouvent Privernum, Cora, Suessa,
Velitræ, Aletrium, et enfin Frégelles, dont le Liris baigne l'enceinte
avant d'aller déboucher dans la mer à Minturnes. Frégelles, qui n'est plus
qu'un simple bourg, était naguère une cité considérable; bon. nombre des
places que nous venons de nommer et qui l'environnent dépendaient
d'elle, et, aujourd'hui encore, les habitants de ces villes continuent de s'y
rendre pour tenir leurs marchés ou pour célébrer en commun certains ,
sacrifices. Ce sont les Romains qui, à la suite d'une défection des
Frégellans, ont ruiné leur ville de la sorte. Généralement pourtant ces
dernières localités, ainsi que les places situées sur la voie Latine même ou
au delà de cette voie, se trouvent comprises dans les limites de l'ancien
territoire des Herniques, des Aeques et des Volsques et ont eu les
Romains pour fondateurs. A gauche de la voie Latine, entre cette voie et la
voie Valérienne, Gabies s'offre à nous la première : située sur la voie
Prénestine, à égale distance de Rome et de Préneste, à 100 stades à peu
près de l'une et de l'autre, cette ville possède dans ses environs la carrière
de pierres qui fournit le plus abondamment aux besoins de Rome. Nous
reparlerons tout à l'heure de Préneste, mais, dans les montagnes
au-dessus de cette ville, nous voyons se succéder, après la petite forteresse
des Herniques, Capitulum, la grande ville d'Anagnia, Céréaté et Sera, que
le Liris baigne avant de gagner Frégelles et Minturnes, quelques autres
petites places encore, et enfin la ville de Vénafre, qui produit la meilleure
huile connue. Au pied de la colline, sur laquelle est situé Vénafre, passe le
Vulturne; ce fleuve baigne encore les murs de Casilinum, puis il va se jeter
dans la mer auprès d'une ville qui porte son nom. Quant aux villes
d'Aesernie et d'Allifes, elles font déjà partie du Samnium; mais, si la
seconde de ces villes est encore debout, l'autre tombe en ruines depuis
l'époque de la guerre Marsique.
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