HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 3

  par. 12

[5,3,12] Ἐνδοτέρω δὲ τῆς κατ´ αὐτὰς ὀρεινῆς ἄλλη ῥάχις ἐστί, μεταξὺ αὐλῶνα καταλείπουσα τὸν κατὰ Ἄλγιδον, ὑψηλὴ μέχρι τοῦ Ἀλβανοῦ ὄρους. Ἐπὶ ταύτης δὴ τὸ Τούσκουλον ἵδρυται πόλις οὐ φαύλως κατεσκευασμένη· κεκόσμηται δὲ ταῖς κύκλῳ φυτείαις καὶ οἰκοδομίαις, καὶ μάλιστα ταῖς ὑποπιπτούσαις ἐπὶ τὸ κατὰ τὴν Ῥώμην μέρος. Τὸ γὰρ Τοῦσκλον ἐνταῦθα ἐστὶ λόφος εὔγεως καὶ εὔυδρος, κορυφούμενος ἠρέμα πολλαχοῦ καὶ δεχόμενος βασιλείων κατασκευὰς ἐκπρεπεστάτας. Συνεχῆ δ´ ἐστὶ καὶ τὰ τῷ Ἀλβανῷ ὄρει ὑποπίπτοντα, τὴν αὐτήν τε ἀρετὴν ἔχοντα καὶ κατασκευήν. Ἐφεξῆς δ´ ἐστὶ πεδία, τὰ μὲν πρὸς τὴν Ῥώμην συνάπτοντα καὶ τὰ προάστεια αὐτῆς, τὰ δὲ πρὸς τὴν θάλατταν· τὰ μὲν οὖν πρὸς τὴν θάλατταν ἧττόν ἐστιν ὑγιεινά, τὰ δὲ ἄλλα εὐάγωγά τε καὶ παραπλησίως ἐξησκημένα. Μετὰ δὲ τὸ Ἀλβανὸν Ἀρικία ἐστὶ πόλις ἐπὶ τῇ ὁδῷ τῇ Ἀππίᾳ· στάδιοι δ´ εἰσὶν ἐκ τῆς Ῥώμης ἑκατὸν ἑξήκοντα· κοῖλος δ´ ἐστὶν τόπος, ἔχει δ´ ὅμως ἐρυμνὴν ἄκραν. Ὑπέρκειται δ´ αὐτῆς τὸ μὲν Λανούιον, πόλις Ῥωμαίων, ἐν δεξιᾷ τῆς Ἀππίας ὁδοῦ, ἀφ´ ἧς ἔποπτος τε θάλαττά ἐστι καὶ τὸ Ἄντιον· τὸ δ´ Ἀρτεμίσιον, καλοῦσι νέμος, ἐκ τοῦ ἐν ἀριστερᾷ μέρους τῆς ὁδοῦ τοῖς ἐξ Ἀρικίας ἀναβαίνουσιν. Τῆς δ´ Ἀρικίνης τὸ ἱερὸν λέγουσιν ἀφίδρυμά τι τῆς Ταυροπόλου· καὶ γάρ τι βαρβαρικὸν κρατεῖ καὶ Σκυθικὸν περὶ τὸ ἱερὸν ἔθος. Καθίσταται γὰρ ἱερεὺς γενηθεὶς αὐτό χειρτοῦ ἱερωμένου πρότερον δραπέτης ἀνήρ· ξιφήρης οὖν ἐστιν ἀεὶ περισκοπῶν τὰς ἐπιθέσεις, ἕτοιμος ἀμύνεσθαι. Τὸ δ´ ἱερὸν ἐν ἄλσει, πρόκειται δὲ λίμνη πελαγίζουσα, κύκλῳ δ´ ὀρεινὴ συνεχὴς ὀφρὺς περίκειται καὶ λίαν ὑψηλὴ καὶ τὸ ἱερὸν καὶ τὸ ὕδωρ ἀπολαμβάνουσα ἐν κοίλῳ τόπῳ καὶ βαθεῖ. Τὰς μὲν οὖν πηγὰς ὁρᾶν ἔστιν, ἐξ ὧν λίμνη πληροῦται· τούτων δ´ ἐστὶν Ἠγερία καλουμένη, δαίμονός τινος ἐπώνυμος· αἱ δ´ ἀπορρύσεις ἐνταῦθα μὲν ἄδηλοί εἰσιν, ἔξω δὲ δείκνυνται πόρρω πρὸς τὴν ἐπιφάνειαν ἀνέχουσαι. [5,3,12] Mais en dedans de la chaîne où elles sont situées, et avec le val d'Algide entre deux, s'étend une seconde chaîne de hautes montagnes qui se prolonge jusqu'au mont Albain. C'est sur cette seconde crête que Tusculum est placé : cette ville, d'un bel aspect déjà par elle-même, est encore embellie par la foule de jardins et de villas qui l'entourent du côté surtout qui s'abaisse vers Rome; dans cette direction, en effet, la montagne de Tusculum forme un coteau fertile et bien arrosé, dont la pente généralement très douce a permis qu'on y élevât tous ces palais, toutes ces habitations somptueuses. Ajoutons que ce coteau se relie en quelque sorte aux premières pentes du mont Albain, lesquelles offrent, avec la même fertilité de sol, un aussi grand luxe de constructions. Puis viennent de grandes plaines qui se prolongent d'un côté jusqu'à Rome et à ses faubourgs et de l'autre jusqu'à la mer. La partie de ces plaines qui avoisine la côte n'est pas, à vrai dire, aussi saine à habiter que le reste; le séjour en est cependant encore assez agréable et l'on ne voit pas que les terres y soient moins bien cultivées. Passé le mont Albain, nous rencontrons la ville d'Aride sur la voie Appienne, à 160 stades de Rome : bien que bâtie dans un fond, Aricie possède une citadelle dont l'assiette est très forte. Au-dessus d'elle, maintenant, à droite de la voie Appienne, les Romains ont bâti la ville de Lannvium, d'où l'on découvre la mer et Antium. - A gauche de la dite voie, en montant depuis Aricie, on trouve le fameux Artemisium, le Nenws comme on l'appelle dans le pays. Ce temple de Diane Aricine fut bâti, à ce qu'on prétend, sur le modèle de ceux de Diane Tauropole. Et il y a en effet quelque chose de barbare, de scythique pour mieux dire, dans la coutume suivante, qu'on prétend y être restée en vigueur : l'esclave fugitif qui a réussi à tuer de sa main le grand prêtre devient de droit son successeur; mais, dans la crainte où il est de se voir attaquer à son tour, il a toujours l'épée à la main et l'oeil au guet pour être prêt à repousser la force par la force. Le temple est situé au milieu d'un bois, derrière un lac ayant l'étendue d'une mer, et, comme il y a tout autour une chaîne ou enceinte continue de montagnes très hautes aux pics sourcilleux, le temple et le lac se trouvent en quelque sorte au fond d'une cuve. Les eaux de plusieurs sources, celles, entre autres, de la fontaine Égérie, laquelle est ainsi nommée d'une divinité du pays, alimentent le lac; mais, si on les y voit entrer, on ne les en voit pas ressortir : ce n'est que hors de {l'enceinte sacrée} et bien loin dans la plaine qu'elles reparaissent à la surface du sol.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005