HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 1

  par. 10

[5,1,10] Οἱ δ´ ἐντὸς τοῦ Πάδου κατέχουσι μὲν ἅπασαν ὅσην ἐγκυκλοῦται τὰ Ἀπέννινα ὄρη πρὸς τὰ Ἄλπεια μέχρι Γενούας καὶ τῶν Σαβάτων. Κατεῖχον δὲ Βόιοι καὶ Λίγυες καὶ Σένονες καὶ Γαιζᾶται τὸ πλέον· τῶν δὲ Βοΐων ἐξελαθέντων, ἀφανισθέντων δὲ καὶ τῶν Γαιζατῶν καὶ Σενόνων, λείπεται τὰ Λιγυστικὰ φῦλα καὶ τῶν Ῥωμαίων αἱ ἀποικίαι. Τοῖς δὲ Ῥωμαίοις ἀναμέμικται καὶ τὸ τῶν Ὀμβρικῶν φῦλον, ἔστι δ´ ὅπου καὶ Τυρρηνῶν. Ταῦτα γὰρ ἄμφω τὰ ἔθνη πρὸ τῆς τῶν Ῥωμαίων ἐπὶ πλέον αὐξήσεως εἶχέ τινα πρὸς ἄλληλα περὶ πρωτείων ἅμιλλαν, καὶ μέσον ἔχοντα τὸν Τίβεριν ποταμὸν ῥᾳδίως ἐπιδιέβαινεν ἀλλήλοις. Καὶ εἴ πού τινας ἐκστρατείας ἐποιοῦντο ἐπ´ ἄλλους οἱ ἕτεροι, καὶ τοῖς ἑτέροις ἔρις ἦν μὴ ἀπολείπεσθαι τῆς εἰς τοὺς αὐτοὺς τόπους ἐξόδου· καὶ δὴ καὶ τῶν Τυρρηνῶν στειλάντων στρατιὰν εἰς τοὺς περὶ τὸν Πάδον βαρβάρους καὶ πραξάντων εὖ, ταχὺ δὲ πάλιν ἐκπεσόντων διὰ τὴν τρυφήν, ἐπεστράτευσαν οἱ ἕτεροι τοῖς ἐκβαλοῦσιν· εἶτ´ ἐκ διαδοχῆς τῶν τόπων ἀμφισβητοῦντες πολλὰς τῶν κατοικιῶν τὰς μὲν Τυρρηνικὰς ἐποίησαν τὰς δ´ Ὀμβρικάς· πλείους δὲ τῶν Ὀμβρικῶν, οἳ ἐγγυτέρω (γὰρ) ἦσαν. Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι, παραλαβόντες καὶ πέμψαντες ἐποίκους πολλαχοῦ, συνεφύλαξαν καὶ τὰ τῶν προεποικησάντων γένη. Καὶ νῦν Ῥωμαῖοι μέν εἰσιν ἅπαντες, οὐδὲν δ´ ἧττον Ὄμβροι τε τινὲς λέγονται καὶ Τυρρηνοί, καθάπερ Ἑνετοὶ καὶ Λίγυες καὶ Ἴνσουβροι. [5,1,10] Parlons maintenant de ces populations qui occupent en deçà du Pô l'espèce d'enceinte semi-circulaire que forment, en se rejoignant vers Genua et Sabata, les monts Apennins et la chaîne des Alpes. Autrefois les Boiens, les Ligyens, les Sénons et les Gaesates s'en partageaient la meilleure partie ; il n'y reste plus aujourd'hui, par suite de l'expulsion des Boiens et de l'extermination des Gaesates et des Sénons, que les tribus d'origine ligystique et les colonies romaines. Ajoutons que dans ces colonies on trouve aussi mêlé à l'élément Romain un fond de population ombrique, parfois même tyrrhénienne. Il y avait, en effet, avant que les Romains eussent commencé à étendre leur puissance, une sorte de lutte établie entre les deux nations ombrienne et tyrrhénienne à qui exercerait la prépondérance en Italie, et, comme elles n'étaient séparées que par le Tibre, il leur était facile de franchir cette barrière pour s'attaquer réciproquement. Arrivait-il aussi que l'une des deux nations entreprît une expédition contre un pays voisin, l'autre aussitôt, pour ne point demeurer en reste, envahissait le même pays : c'est ainsi qu'à la suite d'une expédition des Tyrrhéniens contre les populations barbares de la vallée du Padus, expédition d'abord heureuse, mais qui, par la mollesse des vainqueurs, avait bientôt abouti à une retraite honteuse, on avait vu les Ombriens attaquer à leur tour les peuples qui venaient de chasser leurs rivaux. Puis, des contestations s'étant élevées entre les deux nations au sujet des pays qu'elles avaient conquis tour à tour, chacune, {dans le cours des débats,} y avait envoyé, de son côté, un certain nombre de colonies; mais les Ombriens, qui étaient moins loin, en avaient naturellement fondé davantage. Or, ce sont ces colonies que les Romains ont reprises; seulement, comme, en les augmentant de nouveaux habitants, ils ont généralement conservé ce qui restait des anciennes races qui les avaient précédés dans le pays, on peut encore, même aujourd'hui que tous les peuples de la Cisalpine portent le nom de Romains, distinguer ceux qui sont d'origine ombrienne ou tyrrhénienne, tout comme on y distingue les Hénètes, les Ligyens et les Insubres.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005