HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre IV

Chapitre 6

  par. 12

[4,6,12] 12. Ἔτι φησὶ Πολύβιος ἐφ' ἑαυτοῦ κατ' Ἀκυληίαν μάλιστα ἐν τοῖς Ταυρίσκοις τοῖς Νωρικοῖς εὑρεθῆναι χρυσεῖον οὕτως εὐφυές, ὥστ' ἐπὶ δύο πόδας ἀποσύραντι τὴν ἐπιπολῆς γῆν εὐθὺς ὀρυκτὸν εὑρίσκεσθαι χρυσόν, τὸ δ' ὄρυγμα μὴ πλειόνων ὑπάρχειν πεντεκαίδεκα ποδῶν, εἶναι δὲ τοῦ χρυσοῦ τὸν μὲν αὐτόθεν καθαρόν, κυάμου μέγεθος θέρμου, τοῦ ὀγδόου μέρους μόνον ἀφεψηθέντος, τὸν δὲ δεῖσθαι μὲν χωνείας πλείονος, σφόδρα δὲ λυσιτελοῦς. Συνεργασαμένων δὲ τοῖς βαρβάροις τῶν Ἰταλιωτῶν ἐν διμήνῳ, παραχρῆμα τὸ χρυσίον εὐωνότερον γενέσθαι τῷ τρίτῳ μέρει καθ' ὅλην τὴν Ἰταλίαν, αἰσθομένους δὲ τοὺς Ταυρίσκους μονοπωλεῖν ἐκβαλόντας τοὺς συνεργαζομένους. Ἀλλὰ νῦν ἅπαντα τὰ χρυσεῖα ὑπὸ Ῥωμαίοις ἐστί. Κἀνταῦθα δ', ὥσπερ κατὰ τὴν Ἰβηρίαν, φέρουσιν οἱ ποταμοὶ χρυσοῦ ψῆγμα πρὸς τῷ ὀρυκτῷ, οὐ μέντοι τοσοῦτον. δ' αὐτὸς ἀνὴρ περὶ τοῦ μεγέθους τῶν Ἄλπεων καὶ τοῦ ὕψους λέγων παραβάλλει τὰ ἐν τοῖς Ἕλλησιν ὄρη τὰ μέγιστα, τὸ Ταύγετον, τὸ Λύκαιον, Παρνασσὸν, Ὄλυμπον, Πήλιον, Ὄσσαν· ἐν δὲ Θρᾴκῃ Αἷμον, Ῥοδόπην, Δούνακα· καί φησιν ὅτι τούτων μὲν ἕκαστον μικροῦ δεῖν αὐθημερὸν εὐζώνοις ἀναβῆναι δυνατόν, αὐθημερὸν δὲ καὶ περιελθεῖν, τὰς δ' Ἄλπεις οὐδ' ἂν πεμπταῖος ἀναβαίη τίς· τὸ δὲ μῆκός ἐστι δισχιλίων καὶ διακοσίων σταδίων τὸ παρῆκον παρὰ τὰ πεδία. Τέτταρας δ' ὑπερβάσεις ὀνομάζει μόνον· διὰ Λιγύων μὲν τὴν ἔγγιστα τῷ Τυρρηνικῷ πελάγει, εἶτα τὴν διὰ Ταυρίνων, ἣν Ἀννίβας διῆλθεν, εἶτα τὴν διὰ Σαλασσῶν, τετάρτην δὲ τὴν διὰ Ῥαιτῶν, ἁπάσας κρημνώδεις. Λίμνας δὲ εἶναί φησιν ἐν τοῖς ὄρεσι πλείους μέν, τρεῖς δὲ μεγάλας· ὧν μὲν Βήνακος ἔχει μῆκος πεντακοσίων σταδίων, πλάτος δὲ {ἑκατὸν} τριάκοντα, ἐκρεῖ δὲ ποταμὸς Μίγκιος· δ' ἑξῆς Οὐερβανὸς τετρακοσίων, πλάτος δὲ στενωτέρα τῆς πρότερον, ἐξίησι δὲ ποταμὸν τὸν ἈδούανΟὐερβανὸς τρίτη δὲ Ὀυερβανὸς μῆκος ἐγγὺς τριακοσίων σταδίων, πλάτος δὲ τριάκοντα, ποταμὸν δὲ ἐξίησι μέγαν ΤικῖνονΟὐερβανὸς πάντες δ' εἰς τὸν Πάδον συρρέουσι. Τοσαῦτα καὶ περὶ τῶν ὀρῶν ἔχομεν λέγειν τῶν Ἀλπεινῶν. [4,6,12] 12. Un autre fait curieux dont nous devons la connaissance à Polybe est la découverte de gîtes aurifères opérée de son temps aux environs d'Aquilée, chez les Taurisques-Noriques, et dans de si heureuses conditions qu'il avait suffi d'enlever deux pieds de terre à la surface du sol pour trouver le minerai. On n'avait pas eu besoin ensuite de fouiller à plus de quinze pieds de profondeur, et de tout le minerai extrait une bonne partie s'était trouvée être autant vaut dire de l'or pur, puisque des pépites de la grosseur d'une fève ou d'un lupin ne perdaient au feu qu'un huitième de leur volume, sans compter que le reste, tout en perdant davantage à la fusion, avait donné encore de magnifiques profits. Les Barbares dans le commencement avaient associé des Italiens à leur exploitation, mais, quand ils surent qu'en deux mois de temps la valeur de l'or par toute l'Italie avait baissé d'un tiers, ils chassèrent ces associés étrangers comptant se réserver désormais le monopole de leurs mines. Aujourd'hui toutes les mines d'or du pays des Taurisques appartiennent aux Romains. Là du reste, ainsi qu'en Ibérie, l'or ne s'extrait pas seulement des entrailles de la terre, on le retire aussi du lit des rivières, qui le charrient sous forme de paillettes, en moins grande quantité pourtant que celles d'Ibérie. Le même auteur, pour faire juger de l'étendue et de l'élévation des Alpes, leur compare les plus hautes montagnes de la Grèce, telles que le Taygète, le Lycée, le Parnasse, l'Olympe, le Pélion, l'Ossa, et les plus hautes montagnes de la Thrace, telles que l'Hæmus, le Rhodope et le Dunax : il fait remarquer que, tandis qu'un bon marcheur vêtu à la légère peut à la rigueur dans l'espace d'un jour atteindre le sommet de l'une ou de l'autre de ces montagnes, voire même dans une journée en ranger toute la base d'une extrémité à l'autre, cinq jours ne suffiraient pas pour faire l'ascension des Alpes qui, d'autre part, suivant lui, n'ont pas moins de 2200 stades de longueur mesurés à leur base et d'après la route qui les borde. Il nomme ensuite leurs principaux cols ou passages, au nombre de quatre seulement, un premier col chez les Ligyens (c'est le plus rapproché de la mer Tyrrhénienne); un autre chez les Taurins, qui est celui que franchit Hannibal; puis le col où aboutit la vallée des Salasses; et, en dernier lieu, celui qui traverse les Alpes Rhaetiennes; et tous les quatre, à l'entendre, sont bordés de précipices affreux. Il signale enfin dans cette même chaîne de montagnes un certain nombre de lacs, dont trois fort grands : le Benacus, qui a 500 stades de long sur {1}30 de large et qui donne naissance au Miucius; puis, à la suite du Benacus, le Verbanus {le Larius}, qui, long encore de 400 stades, va se rétrécissant toujours jusqu'à devenir beaucoup moins large que le précédent, et s'écoule par l'Adduas; et en troisième lieu, le Larius {le Verbanus}, qui, avec 300 stades de longueur, ne mesure plus en largeur que 30 stades, ce qui n'empêche pas qu'il ne donne naissance à un cours d'eau considérable, le Ticinus, autre affluent du Padus. - Voilà tout ce que nous avions à dire de la chaîne des Alpes.


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Dernière mise à jour : 12/04/2006