| [4,4,3] 3.  Τούτων δὲ τοὺς Βέλγας ἀρίστους φασίν, εἰς πεντεκαίδεκα ἔθνη 
διῃρημένους, τὰ μεταξὺ τοῦ Ῥήνου καὶ τοῦ Λίγηρος παροικοῦντα τὸν 
ὠκεανόν, ὥστε μόνους ἀντέχειν πρὸς τὴν τῶν Γερμανῶν ἔφοδον, Κίμβρων καὶ 
Τευτόνων. Αὐτῶν δὲ τῶν Βελγῶν Βελλοάκους ἀρίστους φασί, μετὰ δὲ τούτους 
Σουεσσίωνας. Τῆς δὲ πολυανθρωπίας σημεῖον· εἰς γὰρ τριάκοντα μυριάδας 
ἐξετάζεσθαί φασι τῶν Βελγῶν πρότερον τῶν δυναμένων φέρειν ὅπλα. Εἴρηται 
δὲ καὶ τὸ τῶν Ἐλουηττίων πλῆθος καὶ τὸ τῶν Ἀρουέρνων καὶ τὸ τῶν 
συμμάχων, ἐξ ὧν ἡ πολυανθρωπία φαίνεται καί, ὅπερ εἶπον, ἡ τῶν γυναικῶν 
ἀρετὴ πρὸς τὸ τίκτειν καὶ ἐκτρέφειν τοὺς παῖδας. Σαγηφοροῦσι δὲ καὶ 
κομοτροφοῦσι καὶ ἀναξυρίσι χρῶνται περιτεταμέναις, ἀντὶ δὲ χιτώνων 
σχιστοὺς χειριδωτοὺς φέρουσι μέχρι αἰδοίων καὶ γλουτῶν. Ἡ δ' ἐρέα τραχεῖα 
μέν, ἀκρόμαλλος δέ, ἀφ' ἧς τοὺς δασεῖς σάγους ἐξυφαίνουσιν, οὓς λαίνας 
καλοῦσιν· οἱ μέντοι Ῥωμαῖοι καὶ ἐν τοῖς προσβορροτάτοις ὑποδιφθέρους 
τρέφουσι ποίμνας ἱκανῶς ἀστείας ἐρέας.  Ὁπλισμὸς δὲ σύμμετρος τοῖς τῶν 
σωμάτων μεγέθεσι, μάχαιρα μακρά, παρηρτημένη παρὰ τὸ δεξιὸν πλευρόν, 
καὶ θυρεὸς μακρὸς καὶ λόγχαι κατὰ λόγον καὶ μάδαρις, πάλτου τι εἶδος. 
Χρῶνται δὲ καὶ τόξοις ἔνιοι καὶ σφενδόναις· ἔστι δέ τι καὶ γρόσφῳ ἐοικὸς 
ξύλον, ἐκ χειρὸς οὐκ ἐξ ἀγκύλης ἀφιέμενον, τηλεβολώτερον καὶ βέλους, ᾧ 
μάλιστα καὶ πρὸς τὰς τῶν ὀρνέων χρῶνται θήρας. Χαμευνοῦσι δὲ καὶ μέχρι 
νῦν οἱ πολλοί, καὶ καθεζόμενοι δειπνοῦσιν ἐν στιβάσι. Τροφὴ δὲ πλείστη μετὰ 
γάλακτος καὶ κρεῶν παντοίων, μάλιστα δὲ τῶν ὑείων καὶ νέων καὶ ἁλιστῶν. 
Αἱ δ' ὕες καὶ ἀγραυλοῦσιν, ὕψει τε καὶ ἀλκῇ καὶ τάχει διαφέρουσαι· κίνδυνος 
γοῦν ἐστι τῷ ἀήθει προσιόντι, ὡσαύτως καὶ λύκῳ. Τοὺς δ' οἴκους ἐκ σανίδων 
καὶ γέρρων ἔχουσι μεγάλους θολοειδεῖς, ὄροφον πολὺν ἐπιβάλλοντες. Οὕτως 
δ' ἐστὶ δαψιλῆ καὶ τὰ ποίμνια καὶ τὰ ὑοφόρβια, ὥστε τῶν σάγων καὶ τῆς 
ταριχείας ἀφθονίαν μὴ τῇ Ῥώμῃ χορηγεῖσθαι μόνον, ἀλλὰ καὶ τοῖς πλείστοις 
μέρεσι τῆς Ἰταλίας. Ἀριστοκρατικαὶ δ' ἦσαν αἱ πλείους τῶν πολιτειῶν· ἕνα δ' 
ἡγεμόνα ἡἡροῦντο κατ' ἐνιαυτὸν τὸ παλαιόν, ὡς δ' αὕτως εἰς πόλεμον εἷς ὑπὸ 
τοῦ πλήθους ἀπεδείκνυτο στρατηγός· νυνὶ δὲ προσέχουσι τοῖς τῶν Ῥωμαίων 
προστάγμασι τὸ πλέον. Ἴδιον δὲ τὸ ἐν τοῖς συνεδρίοις συμβαῖνον· ἐὰν γάρ τις 
θορυβῇ τὸν λέγοντα καὶ ὑποκρούσῃ, προσιὼν ὁ ὑπηρέτης, ἐσπασμένος τὸ 
ξίφος, κελεύει σιγᾶν μετ' ἀπειλῆς· μὴ παυομένου δέ, καὶ δεύτερον καὶ τρίτον 
ποιεῖ τὸ αὐτό, τελευταῖον δὲ ἀφαιρεῖ τοῦ σάγου τοσοῦτον ὅσον ἄχρηστον 
ποιῆσαι τὸ λοιπόν. Τὸ δὲ περὶ τοὺς ἄνδρας καὶ τὰς γυναῖκας, τὸ διηλλάχθαι τὰ 
ἔργα ὑπεναντίως τοῖς παρ' ἡμῖν, κοινὸν καὶ πρὸς ἄλλους συχνοὺς τῶν 
βαρβάρων ἐστί. 
 | [4,4,3] 3. A ce titre, le premier rang, dit-on, appartient aux Belges, 
confédération de quinze peuples répandus le long de l'Océan entre le 
Rhin et la Loire, et assez vaillants en effet pour avoir pu à eux seuls 
arrêter l'invasion germanique, j'entends celle des Cimbres et des 
Teutons. Parmi les Belges mêmes, les Bellovaques sont réputés les 
plus braves, et, après les Bellovaques les Suessions. Les Belges sont 
d'ailleurs extrêmement nombreux, on peut en juger par ce que disent 
les historiens qu'ils comptaient anciennement jusqu'à 300.000 hommes 
pouvant porter les armes. On a déjà vu plus haut quelle multitude de 
soldats pouvaient mettre sur pied la nation des Helvètes et celle des 
Arvernes avec ses alliés, tout cela ensemble peut donner une idée de 
la population élevée de la Gaule entière et justifie ce que nous avons 
déjà dit de l'heureuse fécondité des femmes gauloises et de leur 
supériorité comme nourrices. Les Gaulois sont habillés de saies, ils 
laissent croître leurs cheveux et portent des anaxyrides ou braies 
larges et flottantes, et, au lieu de tuniques, des blouses à 
manches qui leur descendent jusqu'aux parties et au bas des reins. La 
laine dont ils se servent pour tisser ces épais sayons appelés "laenae" 
est rude, mais très longue de poil. Les Romains  réussissent 
pourtant, et cela dans les parties les plus septentrionales de la 
Belgique, à obtenir une laine passablement soyeuse en faisant couvrir 
de peaux les brebis. L'armure des Gaulois est en rapport avec leur 
haute stature : elle se compose en premier lieu d'un sabre long qu'ils 
portent pendu à leur flanc droit, puis d'un bouclier de forme allongée, 
de piques longues à proportion et d'une sorte de dard ou javelot appelé 
"madaris". Quelques-uns se servent en outre d'arcs et de frondes. Ils ont 
encore une arme de jet, une sorte de haste en bois, semblable à celle 
des vélites, qu'ils lancent sans amentum ou courroie, et rien qu'avec la 
main, plus loin qu'une flèche, ce qui fait qu'ils s'en servent de 
préférence, même pour chasser à l'oiseau. Presque tous les Gaulois, 
aujourd'hui encore, couchent sur la dure et prennent leurs repas assis 
sur de la paille. Ils se nourrissent de lait, de viandes de diverses 
sortes, mais surtout de viande de porc, fraîche ou salée. Les porcs ici 
n'étant jamais rentrés acquièrent une taille, une vigueur et une vitesse 
si grandes, qu'il y a du danger à s'en approcher quand on n'en est pas 
connu et qu'un loup lui-même courrait de grands risques à le faire. 
Les maisons des Gaulois, bâties en planches et en claies d'osier, sont 
spacieuses et ont la forme de rotondes; une épaisse toiture de chaume 
les recouvre. La grande quantité de bétail, surtout de moutons et de 
porcs, qu'ils possèdent, explique comment ils peuvent approvisionner 
si abondamment de saies et de salaisons, non seulement Rome, mais 
la plupart des autres marchés de l'Italie. La forme de gouvernement la 
plus répandue autrefois chez les peuples gaulois était la forme 
aristocratique : en vertu d'un usage immémorial, chacun d'eux tous les 
ans se choisissait un chef, et, de même, en cas de guerre; chaque 
armée élisait son général. Mais aujourd'hui ils relèvent presque tous de 
l'administration romaine. Il se passe dans leurs assemblées politiques 
quelque chose de particulier : si l'un des assistants interrompt 
bruyamment l'orateur ou cause quelque désordre, le licteur ou officier 
public s'avance l'épée nue à la main, et lui impose silence d'un air 
menaçant; s'il continue, le licteur répète deux ou trois fois son ordre et 
finit par couper au perturbateur un pan de sa saie assez large pour que 
le reste ne puisse plus servir. Nous ferons remarquer aussi que, chez 
les Gaulois, les occupations des hommes et des femmes sont 
distribuées juste à l'inverse de ce qu'elles sont chez nous, mais c'est là 
une particularité qui leur est commune avec mainte autre nation barbare.
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