HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 3

  par. 1

[3,3,1] Ἀπὸ δὲ τοῦ ἱεροῦ πάλιν ἀκρωτηρίου τὴν ἀρχὴν λαμβάνουσιν ἐπὶ θάτερον μέρος τῆς παραλίας, τὸ πρὸς τὸν Τάγον, κόλπος ἐστίν· ἔπειτα ἄκρα τὸ Βαρβάριον καὶ αἱ τοῦ Τάγου ἐκβολαὶ πλησίον, ἐφ' ἃς εὐθυπλοίᾳ {- - -} στάδιοι δ' εἰσὶ δέκα· ἐνταῦθα δὲ καὶ ἀναχύσεις, ὧν μία ἐπὶ πλείους τετρακοσίους σταδίους ἀπὸ τοῦ λεχθέντος πύργου, καθ' ἣν ὑδρεύονται εἴ που λακκαῖα. δὲ Τάγος καὶ τὸ πλάτος ἔχει τοῦ στόματος εἴκοσί που σταδίων καὶ τὸ βάθος μέγα, ὥστε μυριαγωγοῖς ἀναπλεῖσθαι. Δύο δ' ἀναχύσεις ἐν τοῖς ὑπερκειμένοις ποιεῖται πεδίοις, ὅταν αἱ πλῆμαι γίνωνται, ὥστε πελαγίζειν μὲν ἐπὶ ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα σταδίους καὶ ποιεῖν πλωτὸν τὸ πεδίον, ἐν δὲ τῇ ἐπάνω ἀναχύσει καὶ νησίον ἀπολαμβάνειν ὅσον τριάκοντα σταδίων τὸ μῆκος, πλάτος δὲ μικρὸν ἀπολεῖπον τοῦ μήκους, εὐαλσὲς καὶ εὐάμπελον. Κεῖται δ' νῆσος * κατὰ Μόρωνα πόλιν εὖ κειμένην ἐν ὄρει τοῦ ποταμοῦ πλησίον, ἀφεστῶσαν τῆς θαλάττης ὅσον πεντακοσίους, σταδίους, ἔχουσαν δὲ καὶ χώραν ἀγαθὴν τὴν πέριξ καὶ τοὺς ἀνάπλους εὐπετεῖς μέχρι μὲν πολλοῦ καὶ μεγάλοις σκάφεσι, τὸ δὲ λοιπὸν τοῖς ποταμίοις· καὶ ὑπὲρ τὸν Μόρωνα δ' ἔτι μακρότερος ἀνάπλους ἐστί. Ταύτῃ δὲ τῇ πόλει Βροῦτος Καλλαϊκὸς προσαγορευθεὶς ὁρμητηρίῳ χρώμενος ἐπολέμησε πρὸς τοὺς Λυσιτανοὺς καὶ κατέστρεψε τούτους. Τοῖς δὲ τοῦ ποταμοῦ * πλίθροις ἐπετείχισε τὴν Ὀλυσιπ{ῶνα}, ἵν' ἔχοι τοὺς ἀνάπλους ἐλευθέρους καὶ τὰς ἀνακομιδὰς τῶν ἐπιτηδείων, ὥστε καὶ τῶν περὶ τὸν Τάγον πόλεων αὗται κράτισται. Πολύιχθυς δ' ποταμὸς καὶ ὀστρέων πλήρης. Ῥεῖ δ' ἔχων τὰς ἀρχὰς ἐκ Κελτιβήρων διὰ Ὀυεττώνων καὶ Καρπητανῶν καὶ Λυσιτανῶν ἐπὶ δύσιν ἰσημερινήν, μέχρι ποσοῦ παράλληλος ὢν τῷ τε Ἄνᾳ καὶ τῷ Βαίτι, μετὰ δὲ ταῦτα ἀφιστάμενος ἐκείνων, ἀποκλινόντων πρὸς τὴν νότιον παραλίαν. [3,3,1] Qu'on remonte maintenant, en partant toujours du promontoire Sacré, l'autre partie de la côte, celle qui se dirige vers le Tage, on la voit d'abord qui se creuse en forme de golfe; puis vient le promontoire Barbarium, suivi immédiatement des bouches du Tage : la traversée {dudit golfe} en ligne directe jusqu'aux bouches du Tage est de {1000} stades. Des estuaires se remarquent également sur cette partie de la côte; nous en signalerons un notamment qui, partant du {promontoire} nommé ci-dessus, pénètre à plus de 400 stades dans l'intérieur et {peut amener les bâtiments jusqu'à Salacia}. Le Tage, large de 20 stades environ à son embouchure, se trouve avoir en même temps assez de profondeur pour que les plus gros transports du commerce le puissent remonter; et comme, à la marée haute, il forme, en se répandant sur les campagnes qui le bordent, deux espèces de mers intérieures d'une étendue de 150 stades, toute cette portion de la plaine se trouve par le fait acquise à la navigation. De ces deux lacs ou estuaires {que forme le Tage}, celui qui est situé le plus haut contient une petite île longue de 30 stades environ et large à peu près d'autant, qui se l'ait remarquer par la beauté de ses {oliviers} et de ses vignes. Cette île se voit à la hauteur de Moron, ville heureusement située sur une montagne, tout près du fleuve, et à la distance de 500 stades environ de la mer, avec de riches campagnes autour d'elle et de grandes facilités de communication par la voie du fleuve, puisque les plus forts bâtiments peuvent remonter celui-ci dans une bonne partie de son cours, et que dans le reste, c'est-à-dire encore plus loin au-dessus de Muron qu'il n'y a de Moron à la mer, il demeure navigable aux barques ou embarcations de rivière. C'est de cette ville que Brutus, surnommé le Callaïques, avait fait sa base d'opérations dans sa campagne contre les Lusitans, laquelle se termina, comme on sait, par la défaite de ces peuples. Il avait en outre fortifié Oliosipon , qui par sa position est comme la {clef} du fleuve, de façon à être maître de son cours et à être toujours libre de faire arriver par cette voie jusqu'à son armée les approvisionnements nécessaires : ces cieux villes naturellement sont les plus fortes de toutes celles qui bordent le Tage. Ce fleuve, déjà très poissonneux, abonde aussi en coquillages. Il prend sa source chez les Celtibères et traverse successivement le pays des Vettons, et ceux des Carpétane et des Lusitans, en se dirigeant au couchant équinoxial. Jusqu'à un certain point de son cours, il coule parallèlement à l'Anas et au Baetis; mais, plus loin, sa direction s'écarte de la leur, ces deux fleuves se détournant alors vers la côte méridionale.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006