HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre I

ἀεὶ



Texte grec :

[1,4,7] Ἑξῆς δὲ περὶ τῶν ἠπείρων εἰπὼν γεγονέναι πολὺν λόγον, καὶ τοὺς μὲν τοῖς ποταμοῖς διαιρεῖν αὐτὰς τῷ τε Νείλῳ καὶ τῷ Τανάιδι νήσους ἀποφαίνοντας, τοὺς δὲ τοῖς ἰσθμοῖς τῷ τε μεταξὺ τῆς Κασπίας καὶ τῆς Ποντικῆς θαλάσσης καὶ τῷ μεταξὺ τῆς Ἐρυθρᾶς καὶ τοῦ Ἐκρήγματος, τούτους δὲ χερρονήσους αὐτὰς λέγειν, οὐχ ὁρᾶν φησι πῶς ἂν εἰς πράγματα καταστρέφοι ἡ ζήτησις αὕτη, ἀλλὰ μόνον ἔριν διαιτώντων κατὰ Δημόκριτον εἶναι. Μὴ ὄντων γὰρ ἀκριβῶν ὅρων, καθάπερ Κολυττοῦ καὶ Μελίτης, οἷον στηλῶν ἢ περιβόλων, τοῦτο μὲν ἔχειν φάναι ἡμᾶς ὅτι τουτὶ μέν ἐστι Κολυττὸς τουτὶ δὲ Μελίτη, τοὺς ὅρους {δὲ} μὴ ἔχειν εἰπεῖν. Διὸ καὶ συμβαίνειν κρίσεις πολλάκις περὶ χωρίων τινῶν, καθάπερ Ἀργείοις μὲν καὶ Λακεδαιμονίοις περὶ Θυρέας, Ἀθηναίοις δὲ καὶ Βοιωτοῖς περὶ Ὠρωποῦ. ἄλλως τε τοὺς Ἕλληνας τὰς τρεῖς ἠπείρους ὀνομάσαι οὐκ εἰς τὴν οἰκουμένην ἀποβλέψαντας, ἀλλ' εἴς τε τὴν σφετέραν καὶ τὴν ἀπαντικρὺ τὴν Καρικήν, ἐφ' ᾗ νῦν Ἴωνες καὶ οἱ ἑξῆς· χρόνῳ δὲ ἐπὶ πλέον προιιόντας ἀεὶ καὶ πλειόνων γνωριζομένων χωρῶν εἰς τοῦτο καταστρέψαι τὴν διαίρεσιν. Πότερον οὖν οἱ πρῶτοι διορίσαντες τὰς τρεῖς, ἵνα ἀπὸ τῶν ἐσχάτων ἄρξωμαι διαιτῶν τὴν ἔριν, μὴ κατὰ Δημόκριτον ἀλλὰ κατ' αὐτόν, οὗτοι ἦσαν οἱ πρῶτοι τὴν σφετέραν ἀπὸ ὸτμμτῆς ἀντικειμένης τῆς τῶν Καρῶν διορίσαι ζητοῦντες; Ἢ οὗτοι μὲν τὴν Ἑλλάδα ἐπενόουν μόνην καὶ τὴν Καρίαν καὶ ὀλίγην τὴν συνεχῆ, οὔτε δ' Εὐρώπην οὔτε Ἀσίαν ὡσαύτως οὔτε Λιβύην, οἱ δὲ λοιποὶ ἐπιόντες ὅση ἦν ἱκανὴ ὑπογράψαι τὴν τῆς οἰκουμένης ἐπίνοιαν, οὗτοί εἰσιν οἱ εἰς τρία {μέρη} διαιροῦντες; Πῶς οὖν οὐ τῆς οἰκουμένης ἐποιοῦντο διαίρεσιν; τίς δὲ τρία μέρη λέγων καὶ καλῶν ἤπειρον ἕκαστον τῶν μερῶν οὐ προσεπινοεῖ τὸ ὅλον, οὗ τὸν μερισμὸν ποιεῖται; Εἰ δ' ἐπινοοῖ μὲν μὴ τὴν οἰκουμένην, μέρους δέ τινος αὐτῆς τὸν μερισμὸν ποιοῖτο, τίνος ἄν τις μέρους τῆς οἰκουμένης μέρος εἶπε τὴν Ἀσίαν ἢ τὴν Εὐρώπην {ἢ} ὅλως ἤπειρον; Ταῦτα γὰρ εἴρηται παχυμερῶς.

Traduction française :

[1,4,7] 7. A propos, maintenant, des continents, après avoir rappelé combien d'opinions différentes les géographes ont émises sur cette question, et comment la division des uns à l'aide de fleuves, tels que le Nil et le Tanaïs, fait des continents autant d'îles, tandis que la division des autres au moyen d'isthmes, soit de l'isthme qui sépare la Caspienne, de la mer du Pont, soit de cet autre isthme qui se trouve resserré entre la mer Érythrée et l'Ecregma, réduit les continents à l'état de presqu'îles ou de péninsules, Ératosthène ajoute qu'il n'est nullement frappé pour sa part de l'utilité pratique d'une pareille recherche, et qu'il ne saurait y voir qu'un de ces sujets de dispute si chers à l'école de Démocrite. «En effet, dit-il, quand il n'y a point de limites exactement marquées, comme c'est le cas pour Colyttus et pour Mélité, que ne séparent ni stèles, ni mur d'enceinte, on peut bien dire vaguement, ceci est Colyttus et ceci Milité, mais l'on ne peut point préciser le lieu où passe en réalité la ligne de démarcation commune, et voilà comme entre voisins il y a eu souvent contestation au sujet de telle ou telle localité, au sujet de Thyrées, par exemple entre les Argiens et les Lacédémoniens, et au sujet d'Oropos entre les Athéniens et les Béotiens. D'ailleurs, continue-t-il, en distinguant trois continents, les Grecs n'avaient pas en vue l'en-semble de la terre habitée, mais seulement la partie qu'eux-mêmes en occupaient et celle qui lui fait face, et qui, occupée alors par les Cariens, l'est aujourd'hui par les Ioniens et les populations limitrophes des Ioniens ; et ce n'est qu'avec le temps, quand ils eurent poussé plus avant, quand ils eurent acquis la connaissance d'un plus grand nombre de lieux, qu'ils généralisèrent ainsi leur division primitive.» - Halte-là! dirons-nous à notre tour (et en commençant par la fin nous n'entendons pas disputer à la façon de Démocrite, mais bien à la façon d'Ératosthène lui-même), voulez-vous dire que les premiers qui imaginèrent cette division des trois continents étaient les mêmes qui s'étaient proposé de tracer une simple ligne de démarcation entre leurs possessions et celles des Cariens situées vis-à- vis? Ou bien, entendez-vous (et ceci en effet nous paraît plus probable) qu'après ces Grecs qui n'avaient envisagé pour leur opération que la Grèce et la Carie, avec une faible portion peut-être des pays qui y touchent, sans penser ni à l'Europe, ni à l'Asie, non plus qu'à la Libye, il en vint d'autres qui, embrassant, autant du moins que la chose était possible, tout l'ensemble de la terre habitée , proposèrent cette nouvelle division en trois parties? - Soit, mais dans ce cas-là comment admettre que la première division ne portait pas déjà sur la terre habitée? Comment concevoir qu'à aucun moment on ait pu déterminer trois parties et désigner chacune de ces parties sous le nom de continent, sans avoir conçu, au préalable, l'idée nette du tout qu'il s'agissait de partager? Ou, si l'on veut absolument que, sans prétendre embrasser la terre habitée dans son ensemble, les auteurs de cette division se soient proposé uniquement d'en partager une des parties, que ne nous dit-on dans quelle partie de la terre habitée ils avaient entendu ranger l'Asie, l'Europe, ou ce qu'ils comprenaient sous la dénomination générale de continent? La bévue, on le voit, est un peu forte.





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Dernière mise à jour : 14/12/2005