HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre I

ἀήτας



Texte grec :

[1,2,28] Μηνύει δὲ καὶ Ἔφορος τὴν παλαιὰν περὶ τῆς Αἰθιοπίας δόξαν, ὅς φησιν ἐν τῷ περὶ τῆς Εὐρώπης λόγῳ, τῶν περὶ τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν τόπων εἰς τέτταρα μέρη διῃρημένων, τὸ πρὸς τὸν ἀπηλιώτην Ἰν δοὺς ἔχειν, πρὸς νότον δὲ Αἰθίοπας, πρὸς δύσιν δὲ Κελτούς, πρὸς δὲ βορρᾶν ἄνεμον Σκύθας. Προστίθησι δ', ὅτι μείζων ἡ Αἰθιοπία καὶ ἡ Σκυθία· δοκεῖ γάρ, φησί, τὸ τῶν Αἰθιόπων ἔθνος παρατείνειν ἀπ' ἀνατολῶν χειμερινῶν μέχρι δυσμῶν, ἡ Σκυθία δ' ἀντίκειται τούτῳ. Ὅτι δ' ὁ ποιητὴς ὁμόλογος τούτοις, καὶ ἐκ τῶνδε δῆλον ὅτι ἡ μὲν Ἰθάκη κεῖται Πρὸς ζόφον (ὅπερ ἐστὶ πρὸς ἄρκτον) αἱ δέ τ' ἄνευθε πρὸς ἠῶ τ' ἠέλιόν τε. Ὅλον τὸ νότιον πλευρὸν οὕτω λέγων·. καὶ ἔτι, ὅταν φῇ· Εἴτ' ἐπὶ δέξι' ἴωσι πρὸς ἠῶ τ' ἠέλιόν τε, εἴτ' ἐπ' ἀριστερὰ τοί γε ποτὶ ζόφον ἠερόεντα. Καὶ πάλιν· Ὦ φίλοι, οὐ γάρ τ' ἴδμεν, ὅπῃ ζόφος, οὐδ' ὅπῃ ἠώς, οὐδ' ὅπῃ ἠέλιος φαεσίμβροτος εἶσ' ὑπὸ γαῖαν, οὐδ' ὅπῃ ἀννεῖται. Περὶ ὧν λέγεται καὶ ἐν τοῖς περὶ τῆς Ἰθάκης λόγοις σαφέστερον. Ὁταν οὖν φῇ· Ζεὺς γὰρ ἐς ὠκεανὸν μετ' ἀμύμονας Αἰθιοπῆας χθιζὸς ἔβη, κοινότερον δεκτέον καὶ τὸν ὠκεανὸν τὸν καθ' ὅλον τὸ μεσημβρινὸν κλίμα τεταμένον καὶ τοὺς Αἰθίοπας· ᾧ γὰρ ἂν τόπῳ τοῦδε τοῦ κλίματος προσβάλῃς τὴν διάνοιαν, καὶ ἐπὶ τῷ ὠκεανῷ ἔσῃ καὶ ἐπὶ τῇ Αἰθιοπίᾳ. Οὕτω δὲ λέγει καὶ τὸ Τὸν δ' ἐξ Αἰθιόπων ἀνιὼν τηλόθεν ἐκ Σολύμων ὀρέων ἴδεν, ἴσον τῷ ἀπὸ μεσημβρινῶν τόπων, Σολύμους λέγων οὐ τοὺς ἐν τῇ Πισιδίᾳ, ἀλλ' ὡς ἔφην πρότερον πλάσαι τινὰς ὁμωνύμους, τοὺς ἀναλόγως ἔχοντας πρός τε τὸν πλέοντα ἐν τῇ σχεδίᾳ καὶ τοὺς ἐκεῖ μεσημβρινούς, ὡς ἂν Αἰθίοπας, ὡς οἱ Πισιδικοὶ πρός τε τὸν Πόντον καὶ τοὺς ὑπὲρ τῆς Αἰγύπτου Αἰθίοπας. Οὕτω δὲ καὶ τὸν περὶ τῶν γεράνων λόγον κοινὸν ποιούμενός φησιν· Αἵ τ' ἐπεὶ "οὖν χειμῶνα φύγον καὶ ἀθέσφατον ὄμβρον, κλαγγῇ ταί γε πέτονται ἐπ' ὠκεανοῖο ῥοάων, ἀνδράσι Πυγμαίοισι φόνον καὶ κῆρα φέρουσαι. Οὐ γὰρ ἐν μὲν τοῖς κατὰ τὴν Ἑλλάδα τόποις ὁρᾶται φερομένη ἡ γέρανος ἐπὶ τὴν μεσημβρίαν, ἐν δὲ τοῖς κατὰ τὴν Ἰταλίαν ἢ Ἰβηρίαν οὐδαμῶς ἢ τοῖς κατὰ τὴν Κασπίαν καὶ Βακτριανήν. Κατὰ πᾶσαν οὖν τὴν μεσημβρινὴν παραλίαν τοῦ ὠκεανοῦ παρατείνοντος, ἐφ' ἅπασαν δὲ καὶ χειμοφυγούντων, δέχεσθαι δεῖ καὶ τοὺς Πυγμαίους μεμυθευμένους κατὰ πᾶσαν. Εἰ δ' οἱ ὕστερον τοὺς Αἰθίοπας ἐπὶ τοὺς κατ' Αἴγυπτον μόνους μετήγαγον καὶ τὸν περὶ τῶν Πυγμαίων λόγον, οὐδὲν ἂν εἴη πρὸς τὰ πάλαι. Καὶ γὰρ Ἀχαιοὺς καὶ Ἀργείους οὐ πάντας μὲν νῦν φαμεν τοὺς στρατεύσαντας ἐπὶ Ἴλιον, Ὅμηρος δὲ καλεῖ πάντας. παραπλήσιον δέ ἐστιν ὃ λέγω καὶ περὶ τῶν δίχα διῃρημένων Αἰθιόπων, ὅτι δεῖ δέχεσθαι τοὺς παρ' ὅλην διατείνοντας τὴν ὠκεανῖτιν ἀφ' ἡλίου ἀνιόντος μέχρι ἡλίου δυομένου. Οἱ γὰρ οὕτω λεγόμενοι Αἰθίοπες δίχα διῄρηνται φυσικῶς τῷ Ἀραβίῳ κόλπῳ, ὡς ἂν μεσημβρινοῦ κύκλου τμήματι ἀξιολόγῳ, ποταμοῦ δίκην ἐν μήκει σχεδόν τι καὶ πεντακισχιλίων σταδίων ἐπὶ τοῖς μυρίοις, πλάτει δ' οὐ πολὺ τῶν χιλίων μείζονι τῷ μεγίστῳ· πρόσεστι δὲ τῷ μήκει καὶ τὸ τὸν μυχὸν τοῦδε τοῦ κόλπου διέχειν τῆς κατὰ Πηλούσιον θαλάττης τριῶν ἢ τεττάρων ἡμερῶν {ὁδόν}, ἣν ἐπέχει ὁ ἰσθμός. Καθάπερ οὖν οἱ χαριέστεροι τῶν διαιρούντων τὴν Ἀσίαν ἀπὸ τῆς Λιβύης ὅρον εὐφυέστερον ἡγοῦνται τοῦτον τῶν ἠπείρων ἀμφοῖν τὸν κόλπον, ἢ τὸν Νεῖλον ( τὸν μὲν γὰρ διήκειν παρ' ὀλίγον παντελῶς ἀπὸ θαλάττης ἐπὶ θάλατταν, τὸν δὲ Νεῖλον πολλαπλάσιον ἀπὸ τοῦ ὠκεανοῦ διέχειν, ὥστε μὴ διαιρεῖν τὴν Ἀσίαν πᾶσαν ἀπὸ τῆς Λιβύης)· τοῦτον ὑπολαμβάνω τὸν τρόπον κἀγὼ τὰ μεσημβρινὰ μέρη πάντα καθ' ὅλην τὴν οἰκουμένην δίχα διῃρῆσθαι νομίσαι τὸν ποιητὴν τῷ κόλπῳ τούτῳ. Πῶς οὖν ἠγνόει τὸν ἰσθμόν, ὃν οὗτος ποιεῖ πρὸς τὸ Αἰγύπτιον πέλαγος;

Traduction française :

[1,2,28] 28. Éphore explique aussi dans le même sens l'opinion des anciens au sujet de l'Éthiopie. Voici en effet ce qu'on lit dans sa Description de l'Europe. «Supposons le ciel et la terre divisés en quatre régions : les Indiens occuperont celle d'où souffle l'apéliote ; les Éthiopiens, celle d'où souffle le notus ; les Celtes, la région du couchant ; et les Scythes, la région boréale.» A quoi il ajoute que l'Éthiopie et la Scythie sont plus étendues que les deux autres régions, l'Éthiopie se prolongeant depuis le levant d'hiver jusqu'à l'extrême occident, et la Scythie se trouvant située juste à l'opposite. Qu'Homère, maintenant, ait partagé ces idées, la chose ressort clairement et de la position qu'il assigne à Ithaque, «VERS LA SOMBRE RÉGION (autrement dit vers le Nord), tandis que les autres ils s'écartent davantage vers l'AURORE ET LE SOLEIL.» (expression qui, pour lui, désigne tout le côté méridional de la terre), et de cet autre passage, «Soit qu'ils volent à droite du côté de l'aurore et du soleil, soit qu'ils gagnent à gauche la région ténébreuse du ciel,» et de celui-ci encore, «Allons, amis, puisque nous ignorons et le côté de la nuit et le côté de l'aurore, et le point de l'horizon où le soleil, ce flambeau des humains, descend au-dessous de la terre et le point d'où son char remonte et s'élève au-dessus.» tous passages, du reste, sur lesquels nous revenons dans notre description d'Ithaque pour les mieux éclaircir. Conséquemment dans ce vers, «Car Jupiter s'en fut hier vers l'Océan peur visiter les vertueux Éthiopiens,» il nous faut généraliser le sens et entendre que l'Océan se déploie sur toute la longueur du climat méridional et l'Éthiopie pareillement, puisque, sur quelque point dudit climat que vous arrêtiez votre pensée, c'est toujours sur l'Océan et sur l'Éthiopie que vous tombez. C'est dans un sens général aussi que le poète a dit ailleurs, «Mais il fut aperçu de Neptune, qui revenant alors des «rivages de l'Éthiopie, du haut des monts Solymes, le découvrit au loin,» cette double expression «des rivages de l'Éthiopie, du haut des monts Solymes» étant l'équivalent de celle-ci «des régions du Midi» ; car ce n'est point des Solymes de Pisidie que le poète parle ici, mais d'un peuple imaginaire, avons-nous dit, portant le même nom, et qu'il suppose placé par rapport à l'esquif sur lequel erre son héros et par rapport aux peuples situés au sud de ce point (lesquels ne sauraient être que ses Éthiopiens) juste dans la même position où les Solymes de Pisidie se trouvaient être par rapport au Pont et à l'Éthiopie proprement dite, sise au-dessus de l'Égypte. Ce qu'Homère enfin dit des grues doit être pris également en thèse générale : «Fuyant l'hiver et les pluies torrentielles, elles s'envolent en criant vers les rivages de l'Océan, et leurs cris annoncent «à la nation des Pygmées et la guerre et le trépas.» Car ce n'est pas en Grèce seulement qu'on voit ainsi les grues émigrer vers le Midi ; les choses ne se passent pas autrement en Italie, en Ibérie, aux environs de la mer Caspienne et dans la Bactriane. Mais, comme il est constant que l'Océan règne tout le long du littoral méridional, et que les grues se portent sur tous les points de l'Océan indifféremment pour y chercher un abri contre les frimas, il faut admettre en même temps que, dans la pensée d'Homère, les Pygmées étaient répandus sur toute la longueur de ses rivages. Que si, maintenant, il a plu aux modernes de restreindre le nom d'Éthiopiens aux seuls voisins de l'Égypte et de circonscrire dans les mêmes limites la tradition relative aux Pygmées, ceci ne saurait réagir sur les opinions des Anciens: les noms d'Achéens et d'Argiens ne désignent plus aujourd'hui pour nous la totalité des peuples ayant pris part naguère à l'expédition contre Ilion, mais il est avéré qu'Homère leur prêtait cette signification. Or c'est à peu près là ce que je dis, quand, pour expliquer le partage que fait' Homère des Éthiopiens en deux nations, je prétends qu'il faut entendre, ce nom de l'ensemble des populations répandues depuis le levant jusqu'au couchant, le long des rivages de l'Océan. En effet, du moment qu'on l'entend de la sorte, il saute aux yeux que les Éthiopiens se trouvent naturellement partagés en deux groupes par le golfe Arabique, lequel se peut comparer ä un grand arc de méridien, à le voir s'étendre, semblable à un fleuve, sur une longueur de près de quinze mille stades et sur une largeur dont le maximum n'excède point mille stades, avec cet autre avantage à ajouter à celui de son extrême longueur, que le fond dudit golfe n'est séparé de la mer de Péluse que par un trajet de trois à quatre journées de marche à travers l'isthme. Les mieux avisés d'entre ceux qui prétendent séparer rigoureusement l'Asie de la Libye ont bien reconnu cet avantage, et, dans leurs essais de délimitation, ils ont préféré le golfe au Nil, comme offrant une ligne de démarcation plus convenable à établir entre les deux continents, puisque le golfe s'étend presque d'une mer à l'autre, tandis que le Nil, à la grande distance où il est encore de l'Océan, ne saurait séparer qu'imparfaitement l'Asie de la Libye. Eh bien ! J'en suis convaincu pour ma part, Homère concevait, lui aussi, toute la région méridionale de la terre partagée en deux par le golfe Arabique; seulement, si cela est, comment admettre qu'il ait pu ignorer l'existence de l'isthme que forme ce golfe avec la mer d'Égypte?





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Dernière mise à jour : 14/12/2005