HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XI-2

Chapitre 17

  Chapitre 17

[11b,17] Καὶ λοιπὴ δὲ Κολχὶς ἐπὶ τῇ θαλάττῃ πλείων ἐστί· διαρρεῖ δ' αὐτὴν Φᾶσις, μέγας ποταμὸς ἐξ Ἀρμενίας τὰς ἀρχὰς ἔχων, δεχόμενος τόν τε Γλαῦκον καὶ τὸν Ἵππον ἐκ τῶν πλησίον ὀρῶν ἐκπίπτοντας· ἀναπλεῖται δὲ μέχρι Σαραπανῶν ἐρύματος δυναμένου δέξασθαι καὶ πόλεως συνοικισμόν, ὅθεν πεζεύουσιν ἐπὶ τὸν Κῦρον ἡμέραις τέτταρσι δι' ἁμαξιτοῦ. Ἐπίκειται δὲ τῷ Φάσιδι ὁμώνυμος πόλις, ἐμπόριον τῶν Κόλχων, τῇ μὲν προβεβλημένη τὸν ποταμὸν τῇ δὲ λίμνην τῇ δὲ τὴν θάλατταν. Ἐντεῦθεν δὲ πλοῦς ἐπ' Ἀμισοῦ καὶ Σινώπης τριῶν ἡμερῶν δύο διὰ τὸ τοὺς αἰγιαλοὺς μαλακοὺς εἶναι καὶ τὰς τῶν ποταμῶν ἐκβολάς. Ἀγαθὴ δ' ἐστὶν χώρα καὶ καρποῖς πλὴν τοῦ μέλιτος ̔πικρίζει γὰρ τὸ πλέον̓ καὶ τοῖς πρὸς ναυπηγίαν πᾶσιν· ὕλην τε γὰρ καὶ φύει καὶ ποταμοῖς κατακομίζει, λίνον τε ποιεῖ πολὺ καὶ κάνναβιν καὶ κηρὸν καὶ πίτταν. δὲ λινουργία καὶ τεθρύληται· καὶ γὰρ εἰς τοὺς ἔξω τόπους ἐξεκόμιζον, καί τινες βουλόμενοι συγγένειάν τινα τοῖς Κόλχοις πρὸς τοὺς Αἰγυπτίους ἐμφανίζειν ἀπὸ τούτων πιστοῦνται. Ὑπέρκειται δὲ τῶν λεχθέντων ποταμῶν ἐν τῇ Μοσχικῇ τὸ τῆς Λευκοθέας ἱερὸν Φρίξου ἵδρυμα, καὶ μαντεῖον ἐκείνου, ὅπου κριὸς οὐ θύεται, πλούσιόν ποτε ὑπάρξαν, συληθὲν δὲ ὑπὸ Φαρνάκου καθ' ἡμᾶς καὶ μικρὸν ὕστερον ὑπὸ Μιθριδάτου τοῦ Περγαμηνοῦ. Κακωθείσης γὰρ χώρας νοσεῖ τὰ τῶν θεῶν οὐδὲ τιμᾶσθαι θέλει, φησὶν Εὐριπίδης. [11b,17] Le reste de la Colchide consiste aussi principalement en une {étroite zone} maritime arrosée par le Phase, grand fleuve qui prend sa source en Arménie et qui se grossit des eaux de deux rivières descendues des montagnes voisines et nommées le Glaucus et l'Hippus. On remonte le Phase jusqu'à Sarapanes, place forte pouvant contenir la population d'une ville, et d'où part une belle route carrossable qui mène en quatre jours aux bords du Cyrus. Sur le Phase même s'élève une ville de même nom, centre du commerce de la Colchide, et qui se trouve protégée, d'un côté par le cours du fleuve, d'un autre côté par un lac ou étang et d'un troisième côté par la mer. De cette ville, le trajet jusqu'à Amisus et Sinope (?) demande {sept à huit jours} à cause du peu de consistance de la plage tout le long de cette côte et {de la formation d'alluvions épaisses} à l'embouchure des fleuves. Le pays abonde, d'une part, en denrées alimentaires toutes d'excellente qualité, sauf le miel pourtant qui y est toujours un peu amer, et, d'autre part, en {matériaux} de toute sorte propres aux constructions navales. Il a déjà le bois en quantité, tant celui que ses forêts lui fournissent que celui qui lui vient par la voie de ses fleuves ; et, pour ce qui est du lin, du chanvre, de la cire et de la poix, l'industrie de ses habitants ne l'en laisse jamais manquer. Sa fabrication de toiles de lin jouit aussi dans un temps d'une très grande renommée : on exportait beaucoup de ces toiles dans les pays les plus éloignés et quelques auteurs désireux de faire croire à l'existence d'un lien de parenté quelconque entre les Colkhes et les Egyptiens n'ont pas manqué d'invoquer cette circonstance comme une preuve à l'appui de leur opinion. Par delà les fleuves que nous venons de nommer, c'est-à-dire en pleine Moschike, s'élève le temple de Leucothée, antique fondation du héros Phrixus, dont les populations continuent à aller prendre les oracles, en ayant bien soin de ne jamais lui immoler de bélier. Ce temple, après avoir été fort riche, s'est vu piller de nos jours, par Pharnace d'abord, puis, peu de temps après, par Mithridate de Pergame ; car une fois qu'un pays commence à déchoir, Euripide l'a dit (Troy. 26), «Bien malade est la cause des Dieux, bien rare aussi l'hommage qu'on leur dresse».


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Dernière mise à jour : 19/06/2008