[10e,6] Κέως δὲ τετράπολις μὲν ὑπῆρξε, λείπονται δὲ δύο, ἥ τε Ἰουλὶς καὶ ἡ Καρθαία, εἰς ἃς
συνεπολίσθησαν αἱ λοιπαί, ἡ μὲν Ποιήεσσα εἰς τὴν Καρθαίαν ἡ δὲ Κορησία εἰς τὴν Ἰουλίδα.
ἐκ δὲ τῆς Ἰουλίδος ὅ τε Σιμωνίδης ἦν ὁ μελοποιὸς καὶ Βακχυλίδης ἀδελφιδοῦς ἐκείνου, καὶ
μετὰ ταῦτα Ἐρασίστρατος ὁ ἰατρὸς καὶ τῶν ἐκ τοῦ περιπάτου φιλοσόφων Ἀρίστων ὁ τοῦ
Βορυσθενίτου Βίωνος ζηλωτής.
παρὰ τούτοις δὲ δοκεῖ τεθῆναί ποτε νόμος, οὗ μέμνηται καὶ Μένανδρος
"Καλὸν τὸ Κείων νόμιμόν ἐστι, Φανία:
ὁ μὴ δυνάμενος ζῆν καλῶς οὐ ζῇ κακῶς".
προσέταττε γάρ, ὡς ἔοικεν, ὁ νόμος τοὺς ὑπὲρ ἑξήκοντα ἔτη γεγονότας κωνειάζεσθαι
καὶ τοῦ διαρκεῖν τοῖς ἄλλοις τὴν τροφήν: καὶ πολιορκουμένους δέ ποτε ὑπ' Ἀθηναίων
ψηφίσασθαί φασι τοὺς πρεσβυτάτους ἐξ αὐτῶν ἀποθανεῖν, ὁρισθέντος πλήθους ἐτῶν,
τοὺς δὲ παύσασθαι πολιορκοῦντας.
κεῖται δ' ἐν ὄρει τῆς θαλάττης διέχουσα ἡ πόλις ὅσον
πέντε καὶ εἴκοσι σταδίους, ἐπίνειον δ' ἐστὶν αὐτῆς τὸ χωρίον ἐν ᾧ ἵδρυτο ἡ Κορησία
κατοικίαν οὐδὲ κώμης ἔχουσα. ἔστι δὲ καὶ πρὸς τῇ Κορησίᾳ Σμινθαίου Ἀπόλλωνος ἱερὸν
καὶ πρὸς Ποιηέσσῃ, μεταξὺ δὲ τοῦ ἱεροῦ καὶ τῶν τῆς Ποιηέσσης ἐρειπίων τὸ τῆς Νεδουσίας
Ἀθηνᾶς ἱερόν, ἱδρυσαμένου Νέστορος κατὰ τὴν ἐκ Τροίας ἐπάνοδον. ἔστι δὲ καὶ Ἔλιξος
ποταμὸς περὶ τὴν Κορησίαν.
| [10e,6] Céos formait anciennement une tétrapole ; mais de ses quatre villes il n'y en a
plus que deux, Iulis et Carthaea, qui subsistent ; les deux autres se sont fondues dans
celles-là, à savoir Poeessa dans Carthrea et Corésia dans Iulis. La ville de Iulis, qui
avait déjà donné le jour à Simonide, le poète lyrique, et à Bacchylide, son neveu, vit
naître aussi plus tard le médecin Erasistrate et le péripatéticien Ariston, continuateur de
l'enseignement de Bion le Borysthénite. C'est à Iulis aussi que paraît avoir été
promulguée cette loi que nous trouvons citée jusque dans Ménandre :
«C'est une belle loi, sais-tu ? ô Phanias, que cette loi des Céiens: L'HOMME
QUI NE PEUT PLUS ESPERER UNE HEUREUSE VIE SERA TENU DE SE
SOUSTRAIRE A LA VIE MALHEUREUSE».
Il est probable que la loi en question prescrivait à tout homme ayant passé la
soixantaine de boire la ciguë, et cela apparemment pour assurer la subsistance des
autres. On raconte en effet, que, se voyant assiégés par une armée athénienne, les
Iulites décrétèrent que les plus âgés d'entre eux, passé une certaine limite d'âge,
mettraient fin à leurs jours, résolution qui décida l'ennemi à lever le siège. La ville de
Iulis est située au haut d'une montagne distante de la mer de 25 stades ; mais elle a un
port ou arsenal maritime bâti sur l'emplacement même de l'ancienne Corésia, déchue au
point de n'avoir plus même sous le rapport de la population l'importance d'un bourg
ordinaire. N'oublions pas non plus de dire qu'il y a aux environs de Corésia un temple
dédié à Apollon Sminthien, et un autre temple aux environs de Poeessa bâti en
l'honneur de Minerve Nédusie par Nestor lorsqu'il y passa à son retour de Troie : ce
dernier temple est situé entre le temple d'Apollon Sminthien et les ruines de l'antique
Poeessa. Il y a aussi un cours d'eau, l'Elixus, qui passe dans le voisinage de Corésia.
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