[10e,19] Νήσους δὲ Καλύδνας τὰς Σποράδας λέγειν φασὶ τὸν ποιητήν, ὧν μίαν εἶναι
Κάλυμναν: εἰκὸς δ' ὡς ἐκ τῶν Νισυρίων λέγονται καὶ Κασίων αἱ ἐγγὺς καὶ ὑπήκοοι, οὕτως
καὶ τὰς τῇ Καλύμνῃ περικειμένας ἴσως τότε λεγομένῃ Καλύδνῃ: τινὲς δὲ δύο εἶναι Καλύδνας
φασὶ Λέρον καὶ Κάλυμναν, ἅσπερ καὶ λέγειν τὸν ποιητήν. ὁ δὲ Σκήψιος πληθυντικῶς
ὠνομάσθαι τὴν νῆσον Καλύμνας φησίν, ὡς Ἀθήνας καὶ Θήβας, δεῖν δὲ ὑπερβατῶς
δέξασθαι τὸ τοῦ ποιητοῦ: οὐ γὰρ νήσους Καλύδνας λέγειν, ἀλλ' οἳ δ' ἄρα νήσους Νίσυρόν
τ' εἶχον Κράπαθόν τε Κάσον τε καὶ Κῶν, Εὐρυπύλοιο πόλιν, Καλύδνας τε.7 ἅπαν μὲν οὖν
τὸ νησιωτικὸν μέλι ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ἀστεῖόν ἐστι καὶ ἐνάμιλλον τῷ Ἀττικῷ, τὸ δ' ἐν ταῖσδε
ταῖς νήσοις διαφερόντως, μάλιστα δὲ τὸ Καλύμνιον.
| [10e,19] Quelques auteurs, maintenant, prétendent qu'Homère par ces mots «et les îles
Calydnes» a entendu désigner les Sporades : ils se fondent sur ce que l'une des
Sporades porte le nom de Calymne. Il est plus probable cependant que, de même que
l'on comprend sous le nom d'Iles des Nisyriens, d'Iles des Casiens, les îlots qui
avoisinent Nisyros et Cases et qui en dépendent, on avait donné aux îlots voisins de l'île
Calymne (laquelle pouvait fort bien s'appeler Calydne au temps d'Homère) la
dénomination générale d'îles Calydnes. D'autre part on veut que les îles Calydnes aient
été au nombre de deux seulement, Léros et Calymne, et que ce soit de ces deux îles
que le poète a voulu parler. Mais le Scepsien, lui, {croit à l'existence d'une seule île,}
dont le nom affecterait la forme du pluriel (Calymnes), comme voilà Athènes et Thèbes,
et, partant de là, il prétend que, pour bien entendre le passage du poète, on n'a qu'à
user de l'hyperbate, {c.à.d. transposer le mot nêsous,} Homère n'ayant pas voulu {faire
porter ce mot uniquement sur le nom de Calydnes} et dire «et ceux DES ILES
CALYDNES», {mais bien l'étendre à toutes les îles énumérées dans le présent
passage}, ce qui donne :
«Et ceux qui habitaient LES ILES de Nisyros, de Crapathe, de Casos, de Cos
où règne Eurypyle, et aussi de Calydnes».
En général, on peut dire que le miel des îles est excellent et capable de rivaliser
avec celui de l'Attique, mais cela est vrai surtout des îles que nous venons de nommer
et du miel de Calymne encore plus que de celui qu'on recueille dans les autres.
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