[10e,10] Σέριφος δ' ἐστὶν ἐν ᾗ τὰ περὶ τὸν Δίκτυν μεμύθευται τὸν ἀνελκύσαντα τὴν λάρνακα
τοῖς δικτύοις τὴν περιέχουσαν τὸν Περσέα καὶ τὴν μητέρα Δανάην, καταπεποντωμένους
ὑπ' Ἀκρισίου τοῦ πατρὸς τῆς Δανάης: τραφῆναί τε γὰρ ἐνταῦθα τὸν Περσέα φασί, καὶ
κομίσαντα τὴν τῆς Γοργόνος κεφαλήν, δείξαντα τοῖς Σεριφίοις ἀπολιθῶσαι πάντας: τοῦτο
δὲ πρᾶξαι τιμωροῦντα τῇ μητρί, ὅτι αὐτὴν Πολυδέκτης ὁ βασιλεὺς ἄκουσαν ἄγεσθαι
προείλετο πρὸς γάμον συμπραττόντων ἐκείνων. οὕτω δ' ἐστὶ πετρώδης ἡ νῆσος ὥστε ὑπὸ
τῆς Γοργόνος τοῦτο παθεῖν αὐτήν φασιν οἱ κωμῳδοῦντες.
| [10e,10] Sériphos, à son tour, figure dans la Fable comme le théâtre des aventures de
Dictys, lequel est connu surtout pour avoir ramené dans ses filets le coffre qui contenait
Danaé et Persée, son fils, abandonnés tous deux à la fureur des ondes par ordre
d'Acrisius, père de Danaé. La tradition nous montre, en effet, toute la jeunesse de
Persée se passant à Sériphe ; puis, plus tard, elle l'y ramène encore, mais porteur de la
tête de la Gorgone, qu'il présente aux Sériphiens pour les pétrifier tous et pour venger
ainsi sa mère de l'injure du roi de Sériphe Polydecte, qui, encouragé par ses sujets,
avait prétendu l'épouser malgré elle. D'autre part, comme l'île se trouve être, de sa
nature, fort rocailleuse, les poètes comiques n'ont pas manqué de dire qu'elle aussi
avait été pétrifiée par la Gorgone.
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