Texte grec :
[10b,25] Ἔφορος δ' οὔ φησι συστρατεῦσαι· Ἀλκμέωνα γὰρ τὸν Ἀμφιάρεω στρατεύσαντα
μετὰ Διομήδους καὶ τῶν ἄλλων Ἐπιγόνων καὶ κατορθώσαντα τὸν πρὸς Θηβαίους πόλεμον
συνελθεῖν Διομήδει καὶ τιμωρήσασθαι μετ' αὐτοῦ τοὺς Οἰνέως ἐχθρούς, παραδόντα δ'
ἐκείνοις τὴν Αἰτωλίαν αὐτὸν εἰς τὴν Ἀκαρνανίαν παρελθεῖν καὶ ταύτην καταστρέφεσθαι.
Ἀγαμέμνονα δ' ἐν τούτῳ τοῖς Ἀργείοις ἐπιθέμενον κρατῆσαι ῥᾳδίως, τῶν πλείστων τοῖς
περὶ Διομήδη συνακολουθησάντων. Μικρὸν δ' ὕστερον ἐπιπεσούσης τῆς ἐπ' Ἴλιον ἐξόδου,
δείσαντα μὴ ἀπόντος αὐτοῦ κατὰ τὴν στρατείαν ἐπανελθόντες οἴκαδε οἱ περὶ τὸν Διομήδη
καὶ γὰρ ἀκούεσθαι μεγάλην περὶ αὐτὸν συνεστραμμένην δύναμιν̓ κατάσχοιεν τὴν μάλιστα
προσήκουσαν αὐτοῖς ἀρχήν ̔τὸν μὲν γὰρ Ἀδράστου τὸν δὲ τοῦ πατρὸς εἶναι κληρονόμον̓,
ταῦτα δὴ διανοηθέντα καλεῖν αὐτοὺς ἐπί τε τὴν τοῦ Ἄργους ἀπόληψιν καὶ τὴν κοινωνίαν
τοῦ πολέμου· τὸν μὲν οὖν Διομήδη πεισθέντα μετασχεῖν τῆς στρατείας, τὸν δὲ Ἀλκμέωνα
ἀγανακτοῦντα μὴ φροντίσαι· διὰ δὲ τοῦτο μηδὲ κοινωνῆσαι τῆς στρατείας μόνους τοὺς
Ἀκαρνᾶνας τοῖς Ἕλλησι· τούτοις δ', ὡς εἰκός, τοῖς λόγοις ἐπακολουθήσαντες οἱ Ἀκαρνᾶνες
σοφίσασθαι λέγονται Ῥωμαίους καὶ τὴν αὐτονομίαν παρ' αὐτῶν ἐξανύσασθαι, λέγοντες ὡς
οὐ μετάσχοιεν μόνοι τῆς ἐπὶ τοὺς προγόνους τοὺς ἐκείνων στρατείας· οὔτε γὰρ ἐν τῷ
Αἰτωλικῷ καταλόγῳ φράζοιντο οὔτε ἰδίᾳ· οὐδὲ γὰρ ὅλως τοὔνομα τοῦτ' ἐμφέροιτο ἐν τοῖς
ἔπεσιν.
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Traduction française :
[10b,25] Ephore, toutefois, nie absolument que les Acarnanes aient pris part à
l'expédition contre Troie. Suivant lui, Alcaemon, fils d'Amphiaraüs, après avoir, en
compagnie de Diomède et des autres Epigones, terminé heureusement la guerre contre
les Thébains, unit de nouveau ses armes à celles de Diomède, et aida ce prince à
châtier les ennemis d'Oenée, puis, laissant Diomède en possession de l'Aetolie, passa
en Acarnanie, et fit pour son propre compte la conquête de ce pays. Or, pendant ce
temps-là Agamemnon s'était jeté sur l'Argolide et s'en était aisément emparé, vu que la
plupart des guerriers argiens avaient quitté le pays pour suivre Diomède. Mais la guerre
de Troie était survenue, Agamemnon avait eu peur que Diomède {et Alcaemon}, en son
absence, et quand ils le sauraient retenu au loin par son commandement,
n'accourussent dans le Péloponnèse (il avait appris justement que Diomède appelait à
lui des forces considérables) et qu'ils ne reprissent possession d'un trône auquel ils
avaient les droits les plus légitimes, comme héritiers, l'un, d'Adraste {son aïeul
maternel}, l'autre {d'Amphiaraüs}, son propre père. Et en prévision de ce danger, il les
avait invités à revenir l'un et l'autre, pour recevoir Argos de sa main et pour se joindre
ensuite à l'entreprise commune. Seulement, tandis que Diomède se laissait persuader
et venait se mêler aux autres chefs grecs, Alcmaeon, indigné, n'avait tenu aucun compte
de l'invitation, et, de cette manière, les Acarnanes s'étaient trouvés, seuls entre tous les
peuples grecs, ne point prendre part à l'expédition contre Troie. C'est la même tradition
vraisemblablement qu'auront invoquée les Acarnanes, s'il est vrai, comme on les en
accuse, qu'ils n'obtinrent des Romains le maintien de leur autonomie qu'en les trompant
et en alléguant qu'eux seuls, dans toute la Grèce, n'avaient point porté les armes contre
la métropole de Rome, et que le fait était constant puisque le Catalogue des vaisseaux
ne les mentionnait ni avec les Aetoliens ni à part, et qu'en général Homère s'était
abstenu de les faire figurer dans les diverses parties de ses poèmes.
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