HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Strabon, Geographica, livre X-2

θυγατρὸς



Texte grec :

[10b,24] Εὐθὺς ἐπὶ τῆς Ἀκαρνανίας ὅτι μὲν αὐτὴν ὁ Λαέρτης καὶ οἱ Κεφαλλῆνες κατεκτήσαντο εἴρηται ἡμῖν, τίνων δὲ κατεχόντων πρότερον πολλοὶ μὲν εἰρήκασιν· οὐχ ὁμολογούμενα δὲ εἰπόντων ἐπιφανῆ δέ, ἀπολείπεταί τις λόγος ἡμῖν διαιτητικὸς περὶ αὐτῶν. Φασὶ γὰρ τοὺς Ταφίους τε καὶ Τηλεβόας λεγομένους οἰκεῖν τὴν Ἀκαρνανίαν πρότερον, καὶ τὸν ἡγεμόνα αὐτῶν Κέφαλον τὸν κατασταθέντα ὑπὸ Ἀμφιτρύωνος κύριον τῶν περὶ τὴν Τάφον νήσων κυριεῦσαι καὶ ταύτης τῆς χώρας· ἐντεῦθεν δὲ καὶ τὸ ἀπὸ τοῦ Λευκάτα νομιζόμενον ἅλμα τούτῳ πρώτῳ προσμυθεύουσιν, ὡς προείρηται. Ὁ δὲ ποιητὴς ὅτι μὲν ἦρχον οἱ Τάφιοι τῶν Ἀκαρνάνων πρὶν ἢ τοὺς Κεφαλλῆνας καὶ τὸν Λαέρτην ἐπελθεῖν οὐ λέγει, διότι δ' ἦσαν φίλοι τοῖς Ἰθακησίοις λέγει, ὥστ' ἢ οὐδ' ὅλως ἐπῆρξαν τῶν τόπων κατ' αὐτόν, ἢ ἑκόντες παρεχώρησαν ἢ καὶ σύνοικοι ἐγένοντο. Φαίνονται δὲ καὶ ἐκ Λακεδαίμονός τινες ἐποικῆσαι τὴν Ἀκαρνανίαν, οἱ μετ' Ἰκαρίου τοῦ Πηνελόπης πατρός· καὶ γὰρ τοῦτον καὶ τοὺς ἀδελφοὺς αὐτῆς ζῶντας παραδίδωσιν ὁ ποιητὴς κατὰ τὴν Ὀδύσσειαν Οἳ πατρὸς μὲν ἐς οἶκον ἀπερρίγασι νέεσθαι Ἰκαρίου, ὥς κ' αὐτὸς ἐεδνώσαιτο θύγατρα. Καὶ περὶ τῶν ἀδελφῶν Ἤδη γάρ ῥα πατήρ τε κασίγνητοί τε κέλονται Εὐρυμάχῳ γήμασθαι οὔτε γὰρ ἐν Λακεδαίμονι πιθανὸν αὐτοὺς οἰκεῖν ̔οὐ γὰρ ἂν ὁ Τηλέμαχος παρὰ Μενελάῳ κατήγετο ἀφιγμένος ἐκεῖσἐ, οὔτ' ἄλλην οἴκησιν παρειλήφαμεν αὐτῶν. Φασὶ δὲ Τυνδάρεων καὶ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ τὸν Ἰκάριον ἐκπεσόντας ὑπὸ Ἱπποκόωντος τῆς οἰκείας ἐλθεῖν παρὰ Θέστιον τὸν τῶν Πλευρωνίων ἄρχοντα, καὶ συγκατακτήσασθαι τὴν πέραν τοῦ Ἀχελώου πολλὴν ἐπὶ μέρει· τὸν μὲν οὖν Τυνδάρεων ἐπανελθεῖν οἴκαδε γήμαντα Λήδαν τὴν τοῦ Θεστίου θυγατέρα, τὸν δ' Ἰκάριον ὑπομεῖναι τῆς Ἀκαρνανίας ἔχοντα μέρος, καὶ τεκνοποιήσασθαι τήν τε Πηνελόπην ἐκ Πολυκάστης τῆς Λυγαίου θυγατρὸς καὶ τοὺς ἀδελφοὺς αὐτῆς. Ἡμεῖς μὲν οὖν ἀπεδείξαμεν ἐν τῷ καταλόγῳ τῶν νεῶν καὶ τοὺς Ἀκαρνᾶνας καταριθμουμένους καὶ μετασχόντας τῆς ἐπὶ Ἴλιον στρατείας, ἐν οἷς κατωνομάζοντο οἵ τε τὴν ἀκτὴν οἰκοῦντες καὶ ἔτι Οἵ τ' ἤπειρον ἔχον ἠδ' ἀντιπέραι' ἐνέμοντο. Οὔτε δ' ἡ ἤπειρος Ἀκαρνανία ὠνομάζετό πω οὔθ' ἡ ἀκτὴ Λευκάς.

Traduction française :

[10b,24] Commençons par l'Acarnanie. On a vu ci-dessus comment Laërte et les Céphallènes avaient pris possession de cette contrée ; mais avant eux, quels étaient les maîtres du pays ? Plus d'un historien, à la vérité, nous le dit, et même sans hésiter et d'un ton assez péremptoire, cependant le peu d'accord des différentes autorités entre elles fait que la question reste entière et qu'il nous est permis de l'examiner de nouveau. On prétend que ce sont les Taphiens ou Téléboens (le même peuple sous deux noms différents) qui ont été les premiers habitants de l'Acarnanie, et que Céphale, leur chef, qu'Amphitryon investit de la souveraineté des îles qui avoisinent Taphos, fut roi en même temps de toute l'Acarnanie ; il semble même que ce soit à l'appui de cette assertion qu'on a imaginé la fable dont nous parlions plus haut, laquelle nous montre Céphale tentant le premier l'épreuve du saut de Leucate. Mais rien dans Homère ne prouve que la domination des Taphiens, en Acarnanie, ait précédé l'invasion des Céphallènes et de Laërte, et le poète se borne à nous présenter les Taphiens comme un peuple ami des Ithacésiens : il est donc probable, ou que les Taphiens du temps de Laërte n'avaient aucun droit sur l'Acarnanie, ou qu'ils avaient consenti à céder la place au héros, ou bien encore qu'ils en avaient partagé avec lui la possession. Il paraît certain, d'ailleurs, que la colonie lacédémonienne, amenée par Icarius, le père de Pénélope, s'était déjà, à cette époque, établie dans le pays. Homère, dans l'Odyssée, parle du père et des frères de Pénélope comme de personnages encore vivants, témoin, pour Icarius, le passage suivant : «Nul prétendant n'ose se rendre auprès d'Icare et exiger que lui-même dote et marie sa fille» (Od. II, 52), et cet autre passage, pour les frères de Pénélope, «Déjà son père, déjà ses frères la pressent de choisir Eurymaque pour époux» (Ibid. XV, 16). Or, il n'est guère admissible qu'Icarius et ses fils demeurassent alors à Lacédémone, car, dans ce cas, {c'est chez eux apparemment,} et non chez Ménélas, que Télémaque eût été loger lors de son voyage en Laconie. Et l'on ne voit pas non plus, par l'histoire, qu'ils aient occupé une troisième demeure. Tout ce que l'histoire nous apprend à leur sujet, c'est que Tyndare et son frère Icarius, une fois chassés de leur pays par Hippocoon, se rendirent auprès de Thestius, roi des Pleuroniens, et l'aidèrent, moyennant une part dans les profits de l'entreprise, à conquérir presque tout le pays situé au delà de l'Achéloüs. L'histoire ajoute que Tyndare regagna sa patrie, après avoir épousé Léda, fille de Thestius, mais que son frère Icarius resta en Acarnanie, maître d'une portion du pays et marié à Polycaste, fille de Lygée, dont il eut Pénélope, et {Alyzéus et Leucadios}, frères de Pénélope. Nous-même, maintenant, avons démontré ci-dessus que les Acarnaniens figuraient bel et bien dans le Catalogue des vaisseaux comme ayant pris part à l'expédition contre Troie, et que c'était eux que le poète entendait désigner quand il parlait des habitants de l'ACTE, et ailleurs quand il nommait «Ceux qui habitent l'EPIROS et toute la côte en face des îles», l'EPIROS, OU TERRE-FERME, à cette époque, n'ayant pas encore reçu le nom d'Acarnanie, non plus que l'ACTE ou PENINSULE le nom de Leucade.





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Dernière mise à jour : 22/05/2008