HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Strabon, Geographica, livre X-2

Ἐς



Texte grec :

[10b,17] Καλεῖ δ' ὁ ποιητὴς Σάμον καὶ τὴν Θρᾳκίαν, ἣν νῦν Σαμοθρᾴκην καλοῦμεν. Τὴν δ' Ἰωνικὴν οἶδε μέν, ὡς εἰκός· καὶ γὰρ τὴν Ἰωνικὴν ἀποικίαν εἰδέναι φαίνεται· οὐκ {ἂν} ἀντιδιέστειλε δὲ τὴν ὁμωνυμίαν, περὶ τῆς Σαμοθρᾴκης λέγων, τοτὲ μὲν τῷ ἐπιθέτῳ Ὑψοῦ ἐπ' ἀκροτάτης κορυφῆς Σάμου ὑληέσσης, Θρηικίης τοτὲ δὲ τῇ συζυγίᾳ τῶν πλησίον νήσων Ἐς Σάμον ἔς τ' Ἴμβρον καὶ Λῆμνον ἀμιχθαλόεσσαν καὶ πάλιν Μεσσηγύς τε Σάμοιο καὶ Ἴμβρου παιπαλοέσσης. ᾜδει μὲν οὖν, οὐκ ὠνόμακε δ' αὐτήν· οὐδ' ἐκαλεῖτο τῷ αὐτῷ ὀνόματι πρότερον, ἀλλὰ Μελάμφυλλος, εἶτ' Ἀνθεμίς, εἶτα Παρθενία ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ τοῦ Παρθενίου, ὃς Ἴμβρασος μετωνομάσθη. Ἐπεὶ οὖν κατὰ τὰ Τρωικὰ Σάμος μὲν καὶ ἡ Κεφαλληνία ἐκαλεῖτο καὶ ἡ Σαμοθρᾴκη οὐ γὰρ ἂν Ἑκάβη εἰσήγετο λέγουσα ὅτι τοὺς παῖδας αὐτῆς πέρνασχ' ὅν κε λάβοι ἐς Σάμον ἔς τ' Ἴμβρον̓, Ἰωνικὴ δ' οὐκ ἀπῴκιστό πω, δῆλον ὅτι ἀπὸ τῶν προτέρων τινὸς τὴν ὁμωνυμίαν ἔσχεν· ἐξ ὧν κἀκεῖνο δῆλον, ὅτι παρὰ τὴν ἀρχαίαν ἱστορίαν ὃ λέγουσιν οἱ φήσαντες, μετὰ τὴν Ἰωνικὴν ἀποικίαν καὶ τὴν Τεμβρίωνος παρουσίαν ἀποίκους ἐλθεῖν ἐκ Σάμου καὶ ὀνομάσαι Σάμον τὴν Σαμοθρᾴκην, ὡς οἱ Σάμιοι τοῦτ' ἐπλάσαντο δόξης χάριν. Πιθανώτεροι δ' εἰσὶν {οἱ} ἀπὸ τοῦ Σάμους καλεῖσθαι τὰ ὕψη φήσαντες εὑρῆσθαι τοῦτο τοὔνομα τὴν νῆσον· ἐντεῦθεν γάρ Ἐφαίνετο πᾶσα μὲν Ἴδη, φαίνετο δὲ Πριάμοιο πόλις καὶ νῆες Ἀχαιῶν. Τινὲς δὲ Σάμον καλεῖσθαί φασιν ἀπὸ Σαίων, τῶν οἰκούντων Θρᾳκῶν πρότερον, οἳ καὶ τὴν ἤπειρον ἔσχον τὴν προσεχῆ, εἴτε οἱ αὐτοὶ τοῖς Σαπαίοις ὄντες ἢ τοῖς Σιντοῖς, οὓς Σίντιας καλεῖ ὁ ποιητής, εἴθ' ἕτεροι. Μέμνηται δὲ τῶν Σαίων Ἀρχίλοχος Ἀσπίδα μὲν Σαίων τὶς ἀνείλετο, τὴν παρὰ θάμνῳ ἔντος ἀμώμητον κάλλιπον οὐκ ἐθέλων.

Traduction française :

[10b,17] Homère appelle aussi Samos cette île des côtes de Thrace que nous nommons aujourd'hui Samothrace. Quant à la Samos Ionique, il est assez probable qu'il la connaissait : il paraît avoir eu connaissance de la grande migration des Ioniens, et, s'il n'eût eu la crainte qu'on ne confondît les deux homonymes, il n'eût certes pas, toutes les fois qu'il parlait de Samothrace, pris soin ou de joindre une épithète au nom de Samos comme dans ce vers : «Du sommet le plus élevé de Samos, cette île verdoyante que baigne la mer de Thrace» (Il. XIII, 12), ou d'énumérer en même temps les îles les plus rapprochées, comme dans cet autre vers : «A Samos, à Imbros ou dans l'inaccessible Lemnos» (Ibid. XXIV, 753), et dans celui-ci encore : «Entre Samos et l'âpre Imbros, aux bords escarpés» (Ibid. 7). Homère a donc, je le répète, bien probablement connu la Samos d'Ionie, mais il ne l'a point nommée dans ses vers. A vrai dire, Samos n'était pas le nom primitif de cette île, elle s'était appelée d'abord Mélamphylle, puis Anthémis, puis Parthénie du nom du fleuve Parthénius, qui lui-même s'est appelé plus tard l'Imbrasus. Mais alors, puisqu'il est avéré qu'à l'époque de la guerre de Troie, quand il ne pouvait être question encore d'une Samos ionique, ce nom de Samos appartenait déjà, non seulement à l'île de Céphallénie, mais même à celle de Samothrace (sans quoi Homère n'eût pu mettre dans la bouche d'Hécube les paroles suivantes : «Si quelque autre de mes fils tombait au pouvoir d'Achille, il le faisait vendre à Samos, à Imbros» (Ibid. 752), la Samos ionique n'a pu évidemment emprunter son nom qu'à l'une ou à l'autre de ces deux Samos plus anciennes, et il a fallu par conséquent faire violence à l'histoire pour oser dire qu'après l'établissement des Ioniens à Samos, Tembrion, leur chef, avait envoyé un détachement dans l'île de Samothrace qui, de ce moment seulement, avait pris le nom de Samos. Les Samiens seuls, par vanité nationale, ont pu imaginer un tel conte. Ce qui est plus croyable, c'est que, comme on l'a dit, le nom de Samos donné à l'île de Samothrace venait du mot sami, qui signifie lieux hauts ; et en effet des hauteurs de cette île «On découvrait et l'Ida tout entier et la ville de Priam et toute la flotte des Grecs» (Il. XIII, 13). D'autres auteurs pourtant prétendent qu'elle avait reçu ce nom en souvenir de ses plus anciens habitants, les Thraces Saii, qui occupaient en même temps la côte voisine, et qui, souvent confondus soit avec les Sapaeens, soit avec les Sintes (Homère dit les Sinties), sont souvent aussi considérés comme distincts des uns et des autres. Archiloque les mentionne dans ses vers : «Ramassé par quelque Saïen parmi les broussailles où je dus le jeter bien à contre-coeur, mon beau bouclier brille maintenant au bras d'un barbare».





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Dernière mise à jour : 22/05/2008