HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Strabon, Geographica, livre X-2

τῆς



Texte grec :

[10b,10] Κεφαλλῆνας δὲ νῦν μὲν τοὺς ἐκ τῆς νήσου τῆς Κεφαλληνίας λέγουσιν, Ὅμηρος δὲ πάντας τοὺς ὑπὸ τῷ Ὀδυσσεῖ, ὧν εἰσι καὶ οἱ Ἀκαρνᾶνες· εἰπὼν γάρ Αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς ἦγε Κεφαλλῆνας, οἵ ῥ' Ἰθάκην εἶχον καὶ Νήριτον εἰνοσίφυλλον τὸ ἐν ταύτῃ ὄρος ἐπιφανές, ὡς καί Οἳ δ' ἐκ Δουλιχίοιο Ἐχινάων θ' ἱεράων καὶ αὐτοῦ τοῦ Δουλιχίου τῶν Ἐχινάδων ὄντος· καί Οἳ δ' ἄρα Βουπράσιόν τε καὶ Ἤλιδα καὶ τοῦ Βουπρασίου ἐν Ἤλιδι ὄντος· {καί} Οἳ δ' Εὔβοιαν ἔχον καὶ Χαλκίδα τ' Εἰρέτριάν τε καὶ τούτων ἐν Εὐβοίᾳ οὐσῶν· καί Τρῶες καὶ Λύκιοι καὶ Δάρδανοι ὡς καὶ ἐκείνων Τρώων ὄντων· πλὴν μετά γε Νήριτον φησί Καὶ Κροκύλει' ἐνέμοντο καὶ Αἰγίλιπα τρηχεῖαν, οἵ τε Ζάκυνθον ἔχον ἠδ' οἳ Σάμον ἀμφενέμοντο, οἵ τ' ἤπειρον ἔχον ἠδ' ἀντιπέραι' ἐνέμοντο. Ἤπειρον μὲν οὖν τὰ ἀντιπέρα τῶν νήσων βούλεται λέγειν, ἅμα τῇ Λευκάδι καὶ τὴν ἄλλην Ἀκαρνανίαν συμπεριλαβεῖν βουλόμενος, περὶ ἧς καὶ οὕτω λέγει Δώδεκ' ἐν ἠπείρῳ ἀγέλαι, τόσα πώεα μήλων, τάχα τῆς Ἠπειρώτιδος τὸ παλαιὸν μέχρι δεῦρο διατεινούσης καὶ ὀνόματι κοινῷ ἠπείρου λεγομένης· Σάμον δὲ τὴν νῦν Κεφαλληνίαν, ὡς καὶ ὅταν φῇ Ἐν πορθμῷ Ἰθάκης τε Σάμοιό τε παιπαλοέσσης. Τῷ γὰρ ἐπιθέτῳ τὴν ὁμωνυμίαν διέσταλται, ὡς οὐκ ἐπὶ τῆς πόλεως ἀλλ' ἐπὶ τῆς νήσου τιθεὶς τοὔνομα. Τετραπόλεως γὰρ οὔσης τῆς νήσου μία τῶν τεττάρων ἐστὶν ἡ καὶ Σάμος καὶ Σάμη καλουμένη καθ' ἑκάτερον τοὔνομα, ὁμωνυμοῦσα τῇ νήσῳ. Ὅταν δ' εἴπῃ Ὅσσοι γὰρ νήσοισιν ἐπικρατέουσιν ἄριστοι Δουλιχίῳ τε Σάμῃ τε καὶ ὑλήεντι Ζακύνθῳ, τῶν νήσων ἀριθμὸν ποιῶν δῆλός ἐστι καὶ Σάμην καλῶν τὴν νῆσον, ἣν πρότερον Σάμον ἐκάλεσεν. Ἀπολλόδωρος δὲ τοτὲ μὲν τῷ ἐπιθέτῳ λέγων διεστάλθαι τὴν ἀμφιβολίαν εἰπόντα Σάμοιό τε παιπαλοέσσης, ὡς τὴν νῆσον λέγοντα, τοτὲ δὲ γράφεσθαι δεῖν Δουλιχίῳ τε Σάμῳ τε ἀλλὰ μή “Σάμῃ τε” δῆλός ἐστι τὴν μὲν πόλιν Σάμην καὶ Σάμον συνωνύμως ὑπολαμβάνων ἐκφέρεσθαι, τὴν δὲ νῆσον Σάμον μόνον· ὅτι γὰρ Σάμη λέγεται ἡ πόλις δῆλον εἶναι ἔκ τε τοῦ διαριθμούμενον τοὺς ἐξ ἑκάστης πόλεως μνηστῆρας φάναι Ἐκ δὲ Σάμης πίσυρές τε καὶ εἴκοσι φῶτες ἔασι, καὶ ἐκ τοῦ περὶ τῆς Κτιμένης λόγου Τὴν μὲν ἔπειτα Σάμηνδ' ἔδοσαν. Ἔχει δὲ ταῦτα λόγον. Οὐ γὰρ εὐκρινῶς ἀποδίδωσιν ὁ ποιητὴς οὔτε περὶ τῆς Κεφαλληνίας οὔτε περὶ τῆς Ἰθάκης καὶ τῶν ἄλλων πλησίον τόπων, ὥστε καὶ οἱ ἐξηγούμενοι διαφέρονται καὶ οἱ ἱστοροῦντες.

Traduction française :

[10b,10] Le nom de Céphallènes qui ne désigne plus aujourd'hui que les habitants de l'île de Céphallénie s'appliquait du temps d'Homère à tous les peuples sujets d'Ulysse, et, par conséquent, aux Acarnanes qui, comme on sait, étaient du nombre. {Le témoignage d'Homère à cet égard est formel,} car, après avoir dit : «Ulysse à son tour avait amené les Céphallènes, ceux d'abord qui habitent Ithaque et le Nérite à la cime verdoyante toujours agitée par le vent...» (Il. II, 631), (ce qui rappelle, par parenthèse, cet autre passage de l'Iliade (Ibid. 625) : «Ceux qu'envoient Dulichium et les Echinades, îles sacrées...», puisque Dulichium est par rapport au groupe des Echinades, et le Nérite par rapport à Ithaque, ce que la partie est au tout ; et cet autre passage également : «Ceux qui habitent Buprase et la vaste Elide» (Ibid. 615), puisque Buprase dépend de l'Elide ; et cet autre encore : «Et les habitants de l'Eubée, de Chalcis et d'Erétrie» (Ibid. 536), puisque ces deux villes appartiennent à l'Eubée ; voire même celui-ci : «Vous Troyens, vous aussi Lyciens, vous aussi enfants de Dardanus» (Ibid. VIII, 173), puisque Lyciens et Dardaniens étaient compris parmi les Troyens), le poète poursuit son énumération et ajoute : «Ceux aussi qui habitent Crocylée et l'âpre canton d'Aegilies, ceux de Zacynthe, ceux de Samos, ceux enfin qui habitent l'Epire, de l'autre côté du détroit». Or, il est clair qu'ici le nom d'EPIRE désigne, par opposition aux îles, toute la côte de terre-ferme située vis-à-vis, y compris {l'ancienne presqu'île} de Leucade et le reste de l'Acarnanie, d'autant qu'ailleurs encore Homère dira {par opposition à l'île d'Ithaque} : «En EPIRE, douze grands troupeaux de boeufs, autant de parcs de moutons» (Od. XIV, 100) ; à moins pourtant que l'on n'admette que l'Epire proprement dite s'avançait anciennement jusqu'ici et qu'il y a eu confusion entre le nom propre et le nom commun, êpeiros signifiant, comme on sait, terre-ferme ou continent. Quant au nom de Samos, il désigne {dans le passage en question} l'île actuelle de Céphallénie aussi sûrement que dans cet autre passage, «{Afin que j'épie son retour} dans le canal, entre Ithaque et la rocheuse Samos» (Ibid. IV, 671), où il est accompagné d'une épithète propre à dissiper toute équivoque pouvant naître de l'homonymie, précaution qui empêche absolument qu'on n'entende de la ville ce que le poète a voulu dire de l'île. Des quatre villes, en effet, que contenait l'île, il y en avait une qui s'appelait comme elle indifféremment Samos ou Samé. L'homonymie était donc complète. Disons pourtant que, dans un autre passage ainsi conçu, «Tous les princes qui règnent sur les îles voisines, à Dulichium, à Samé, dans la verte Zacynthe» (Ibid. I, 246), passage qui ne contient évidemment qu'une énumération d'îles, mais dans lequel Homère aura appelé Samé la même île qu'ailleurs il nomme Samos, Apollodore prétend qu'il faut lire : «A Dulichium, à SAMOS», et non «A Dulichium, à SAME». Il se fonde justement sur la précaution que le poète a prise une fois de prévenir l'amphibologie au moyen d'une épithète, et par cela seul semble croire que, si les formes Samé et Samos pouvaient servir également bien à désigner la ville (c'est à la ville, suivant lui, que le nom de Samé s'applique et dans ce passage emprunté au dénombrement fait par Télémaque de tous les prétendants qu'avait fournis chaque ville : «De Samé il en est venu vingt quatre» (Od. I, 249), et dans cet autre passage du récit {d'Eumée} sur Ctimène : «Ils l'établirent alors en la mariant à un habitant de Samé» (Ibid. XV, 366), l'île, en revanche, n'était jamais désignée que par le nom de Samos. Nous ne voyons à cela rien d'impossible. Homère est en général si peu précis quand il parle soit de Céphallénie, soit d'Ithaque et des lieux circonvoisins, que l'on comprend bien que ceux qui ont à interpréter ces passages de son poème, grammairiens ou historiens, ne soient pas toujours d'accord.





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Dernière mise à jour : 22/05/2008