HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre X-1

Chapitre 3

  Chapitre 3

[10a,3] Οὐ μόνον δὲ Μάκρις ἐκλήθη νῆσος, ἀλλὰ καὶ Ἀβαντίς. Εὔβοιαν γοῦν εἰπὼν ποιητὴς τοὺς ἀπ' αὐτῆς Εὐβοέας οὐδέποτε εἴρηκεν, ἀλλ' Ἄβαντας ἀεί Οἳ δ' Εὔβοιαν ἔχον μένεα πνείοντες Ἄβαντες. Τῷ δ' ἅμ' Ἄβαντες ἕποντο. Φησὶ δ' Ἀριστοτέλης ἐξ Ἄβας τῆς Φωκικῆς Θρᾷκας ὁρμηθέντας ἐποικῆσαι τὴν νῆσον καὶ ἐπονομάσαι Ἄβαντας τοὺς ἔχοντας αὐτήν· οἱ δ' ἀπὸ ἥρωός φασι, καθάπερ καὶ Εὔβοιαν ἀπὸ ἡρωίνης. Τάχα δ' ὥσπερ βοὸς αὐλὴ λέγεταί τι ἄντρον ἐν τῇ πρὸς {τὸν} Αἰγαῖον τετραμμένῃ παραλίᾳ, ὅπου τὴν Ἰώ φασι τεκεῖν Ἔπαφον, καὶ νῆσος ἀπὸ τῆς αὐτῆς αἰτίας ἔσχε τοῦτο τοὔνομα. Καὶ Ὄχη δὲ ἐκαλεῖτο νῆσος, καὶ ἔστιν ὁμώνυμον αὐτῇ τὸ μέγιστον τῶν ἐνταῦθα ὀρῶν. Καὶ Ἐλλοπία δ' ὠνομάσθη ἀπὸ Ἔλλοπος τοῦ Ἴωνος· οἱ δὲ Ἀίκλου καὶ Κόθου ἀδελφόν φασιν, ὃς καὶ τὴν Ἐλλοπίαν κτίσαι λέγεται, χωρίον ἐν τῇ Ὠρείᾳ καλουμένῃ τῆς Ἱστιαιώτιδος πρὸς τῷ Τελεθρίῳ ὄρει, καὶ τὴν Ἱστίαιαν προσκτήσασθαι καὶ τὴν πεδιάδα καὶ Κήρινθον καὶ Αἰδηψὸν καὶ Ὀροβίας, ἐν μαντεῖον ἦν ἀψευδέστατον· ἦν δὲ μαντεῖον τοῦ Σελινουντίου Ἀπόλλωνος· μετῴκησαν δ' εἰς τὴν Ἱστίαιαν οἱ Ἐλλοπιεῖς, καὶ ηὔξησαν τὴν πόλιν Φιλιστίδου τοῦ τυράννου βιασαμένου μετὰ τὰ Λευκτρικά. Δημοσθένης δ' ὑπὸ Φιλίππου κατασταθῆναι τύραννόν φησι καὶ τῶν Ὠρειτῶν τὸν Φιλιστίδην· οὕτω γὰρ ὠνομάσθησαν ὕστερον οἱ Ἱστιαιεῖς, καὶ πόλις ἀντὶ Ἱστιαίας Ὠρεός· ἔνιοι δ' ὑπ' Ἀθηναίων ἀποικισθῆναί φασι τὴν Ἱστίαιαν ἀπὸ τοῦ δήμου τοῦ Ἱστιαιέων, ὡς καὶ ἀπὸ τοῦ Ἐρετριέων τὴν Ἐρέτριαν. Θεόπομπος δέ φησι Περικλέους χειρουμένου Εὔβοιαν τοὺς Ἱστιαιεῖς καθ' ὁμολογίας εἰς Μακεδονίαν μεταστῆναι, δισχιλίους δ' ἐξ Ἀθηναίων ἐλθόντας τὸν Ὠρεὸν οἰκῆσαι, δῆμον ὄντα πρότερον τῶν Ἱστιαιέων. [10a,3] Indépendamment du nom de Macris, l'Eubée avait reçu aussi des Anciens le nom d'Abantis. Ainsi, en parlant de cette île, Homère n'appelle jamais les habitants Eubéens, mais toujours Abantes : «Venaient ensuite les peuples qui occupent l'Eubée, les bouillants et valeureux Abantes» (Il. II, 536), et ailleurs, «Sous ses ordres marchaient les Abantes» (Il. II, 542). Aristote prétend que ce sont des colons thraces venus {en dernier lieu} d'Abé en Phocide qui s'emparèrent autrefois de l'île entière et donnèrent à ses habitants le nom d'Abantes. Mais d'autres auteurs veulent que cette appellation provienne du nom de quelque ancien héros, de même que l'appellation d'Eubée paraît provenir d'un nom d'héroïne. Qui sait, en effet, vu l'existence sur la côte de l'île qui regarde la mer Egée, d'un antre dit g-boos g-auleh, où Io, suivant la tradition, mit an monde Epaphus, qui sait si l'île entière n'aura pas emprunté son nom d'Eubée aux mêmes souvenirs ? Un autre nom porté aussi par elle dans l'antiquité est le nom d'Oché, le même qui aujourd'hui encore désigne le plus haut de ses sommets. Enfin elle s'est appelée l'Ellopie, en souvenir d'Ellops, fils d'Ion (d'autres disent frère d'Aïclus et de Cothus), que l'histoire nous montre fondant la ville d'Ellopie dans le canton d'Orée en Histiaeotide, au pied du mont Téléthrius, puis conquérant successivement Histiée et toute la plaine environnante, Cérinthe, Aedepse et Orobies, siège de ce fameux oracle, réputé véridique entre tous. Cérinthe, du reste, avait aussi son oracle, l'oracle dit d'Apollon Cérinthien. Plus tard, les Ellopiéens, changeant de demeure, vinrent accroître la population d'Histiée : cette transplantation opérée de force par le tyran Philistide est postérieure à la bataille de Leuctres. Démosthène (Philipp. III, 32, 59 ; De Corona, 71) parle de ce Philistide et nous dit que Philippe l'avait donné aussi comme tyran aux Orites ; mais c'est que les Histiéens avaient fini par échanger leur nom contre celui d'Orites, en même temps que leur ville, quittant son ancien nom d'Histiée, qu'elle devait, suivant certains auteurs, à une colonie du dème des Histiéens en Attique, comme Erétrie avait dû le sien à des colons du dème attique des Erétriens, prenait le nom d'Orées. D'autre part, nous lisons dans Théopompe qu'après la soumission de l'Eubée par Périclès, les Histiéens ayant obtenu par capitulation la faculté de passer en Macédoine, une nouvelle colonie de deux mille Athéniens vint occuper Oréos, qui, jusque-là n'avait été qu'un simple dème dépendant du territoire d'Histiée.


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Dernière mise à jour : 22/05/2008