Texte grec :
[9b,36] Ἀλαλκομενῶν τοίνυν μέμνηται ὁ ποιητής, ἀλλ´ οὐκ ἐν καταλόγῳ „Ἥρη τ´
Ἀργείη καὶ Ἀλαλκομενηὶς Ἀθήνη.“ ἔχει δ´ ἀρχαῖον ἱερὸν Ἀθηνᾶς σφόδρα
τιμώμενον, καί φασί γε τὴν θεὸν γεγενῆσθαι ἐνθάδε, καθάπερ καὶ τὴν Ἥραν ἐν
Ἄργει, καὶ διὰ τοῦτο τὸν ποιητὴν ὡς ἀπὸ πατρίδων τούτων ἀμφοτέρας οὕτως
ὀνομάσαι. διὰ τοῦτο δ´ ἴσως οὐδ´ ἐν τῷ καταλόγῳ μέμνηται τῶν ἐνταῦθα
ἀνδρῶν, ἐπειδὴ ἱεροὶ ὄντες παρεῖντο τῆς στρατείας. καὶ γὰρ καὶ ἀπόρθητος ἀεὶ
διετέλεσεν ἡ πόλις, οὔτε μεγάλη οὖσα οὔτ´ ἐν εὐερκεῖ χωρίῳ κειμένη, ἀλλ´ ἐν
πεδίῳ· τὴν δὲ θεὸν σεβόμενοι πάντες ἀπείχοντο πάσης βίας, ὥστε καὶ Θηβαῖοι
κατὰ τὴν τῶν Ἐπιγόνων στρατείαν ἐκλιπόντες τὴν πόλιν ἐκεῖσε λέγονται
καταφεύγειν καὶ εἰς τὸ ὑπερκείμενον ὄρος ἐρυμνὸν τὸ Τιλφώσσιον, ὑφ´ ᾧ
Τιλφῶσσα κρήνη καὶ τὸ τοῦ Τειρεσίου μνῆμα ἐκεῖ τελευτήσαντος κατὰ τὴν
φυγήν.
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Traduction française :
[9b,36] Alalcomènes, à vrai dire, n'a pas été omise par Homère, mais ce n'est
pas dans son Catalogue qu'il la mentionne, c'est plus bas, quand il dit :
«Et Junon l'argienne, et Minerve l'alalcoménéïde» (Il. IV, 8).
Il y a eu de toute antiquité à Alalcomènes un temple de Minerve, objet
d'une vénération profonde de la part des populations. Alalcomènes passe
même pour le lieu natal de Minerve (ce que fut Argos, dit-on, pour Junon)
et l'on s'explique ainsi la double épithète du poète destinée à rappeler
la patrie respective des deux déesses. Peut-être même l'omission des
Alalcoméniens dans son Catalogue doit-elle s'expliquer par le même motif,
leur caractère sacré les ayant dispensés naturellement de prendre part à
l'expédition commune. Il est constant en effet que, sans être ni grande ni
d'une forte assiette, puisqu'elle est située dans la plaine, cette ville a
échappé en tout temps aux maux de la guerre, protégée apparemment par le
respect universel attaché au nom de Minerve : la tradition nous la montre,
par exemple, à l'époque de la guerre des Epigones et quand les Thébains
abandonnaient leur ville, offrant aux bandes fugitives un asile aussi sûr
que les rochers et escarpements du Tilphossius, montagne qu'on voit
s'élever au-dessus de la fontaine Tilphossa et du tombeau bâti à Tirésias
à la place même, dit-on, où il était tombé dans le tumulte de la déroute.
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