HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Strabon, Geographica, livre IX-2

Ὠκαλέη



Texte grec :

[9b,25] Θέσπειαν δὲ λέγει τὰς νῦν Θεσπιάς, πολλῶν ὀνομάτων τῶν μὲν ἀμφοτέρως λεγομένων καὶ ἑνικῶς καὶ πληθυντικῶς, καθάπερ καὶ ἀρρενικῶς καὶ θηλυκῶς, τῶν δ´ ὁποτέρως. ἔστι δὲ πόλις πρὸς τῷ Ἑλικῶνι νοτιωτέρα αὐτοῦ, ἐπικειμένη δὲ τῷ Κρισαίῳ κόλπῳ καὶ αὐτὴ καὶ ὁ Ἑλικών· ἐπίνειον δ´ ἔχουσιν αἱ Θεσπιαὶ Κρέουσαν, ἣν καὶ Κρεουσίδα καλοῦσιν. ἐν δὲ τῇ Θεσπιέων ἐστὶ καὶ ἡ Ἄσκρη κατὰ τὸ πρὸς Ἑλικῶνα μέρος, ἡ τοῦ Ἡσιόδου πατρίς· ἐν δεξιᾷ γάρ ἐστι τοῦ Ἑλικῶνος, ἐφ´ ὑψηλοῦ καὶ τραχέος τόπου κειμένη, ἀπέχουσα τῶν Θεσπιῶν ὅσον τετταράκοντα σταδίους, ἣν καὶ κεκωμῴδηκεν αὐτὸς ἐ{πιλαβόμενος} τοῦ πατρός, ὅτι ἐκ Κύμης τῆς Αἰολίδος μ{ετέστη, θρασύ}τερον λέγων „νάσσατο δ´ ἄγχ´ Ἑλικῶνος ὀιζυρῇ {ἐνὶ κώμῃ}, Ἄσκρῃ χεῖμα κακῇ, θέρει ἀργαλέῃ, οὐδέ ποτ´ {ἐσθλῇ}.“ ὁ δὲ Ἑλικὼν συνεχής ἐστι τῇ Φωκίδι ἐκ τῶν πρὸς ἄρκτον αὐτοῦ μερῶν· μικρὰ δὲ καὶ ἐκ τῶν πρὸς ἑσπέραν κατὰ τὸν ὕστατον λιμένα τῆς Φωκίδος, ὃν καλοῦσιν ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος μυχόν· ὑπέρκειται γὰρ κατὰ τοῦτον μάλιστα τὸν λιμένα τοῦ Κρισαίου κόλπου καὶ ὁ Ἑλικὼν καὶ ἡ Ἄσκρη καὶ ἔτι αἱ Θεσπιαὶ καὶ τὸ ἐπίνειον αὐτῆς ἡ Κρέουσα. τοῦτο δὲ καὶ κοιλότατον νομίζεται τὸ μέρος τοῦ Κρισαίου κόλπου καὶ ἁπλῶς τοῦ Κορινθιακοῦ· στάδιοι δ´ εἰσὶ τῆς {παραλίας} τῆς ἀπὸ τοῦ μυχοῦ τοῦ λιμένος εἰς Κρέουσαν ἐνε{νήκοντα·} ἐντεῦθεν δὲ ἑκατὸν εἴκοσιν ἕως τῆς ἄκρας ἣν {Ὀλμιὰς} καλοῦσιν· ἐν δὲ τῷ κοιλοτάτῳ τοῦ κόλπου τοῦ {Κρισαίου συμ}βέβηκε τὰς Πηγὰς κεῖσθαι καὶ τὴν Οἰνόην, πε{ρὶ ὧν εἰ}ρήκαμεν. ὁ μὲν οὖν Ἑλικὼν οὐ πολὺ διεστηκὼς τοῦ Παρνασσοῦ ἐνάμιλλός ἐστιν ἐκείνῳ κατά τε ὕψος καὶ περίμετρον· ἄμφω γὰρ χιονόβολα τὰ ὄρη καὶ πετρώδη, περιγράφεται δ´ οὐ πολλῇ χώρᾳ. ἐνταῦθα δ´ ἐστὶ τό τε τῶν Μουσῶν ἱερὸν καὶ ἡ Ἵππου κρήνη καὶ τὸ τῶν Λειβηθρίδων νυμφῶν ἄντρον· ἐξ οὗ τεκμαίροιτ´ ἄν τις Θρᾷκας εἶναι τοὺς τὸν Ἑλικῶνα ταῖς Μούσαις καθιερώσαντας, οἳ καὶ τὴν Πιερίδα καὶ τὸ Λείβηθρον καὶ τὴν Πίμπλειαν ταῖς αὐταῖς θεαῖς ἀνέδειξαν· ἐκαλοῦντο δὲ Πίερες· ἐκλιπόντων δ´ ἐκείνων Μακεδόνες νῦν ἔχουσι τὰ χωρία ταῦτα. εἴρηται δ´ ὅτι τὴν Βοιωτίαν ταύτην ἐπῴκησάν ποτε Θρᾷκες βιασάμενοι τοὺς Βοιωτοὺς καὶ Πελασγοὶ καὶ ἄλλοι βάρβαροι. αἱ δὲ Θεσπιαὶ πρότερον μὲν ἐγνωρίζοντο διὰ τὸν Ἔρωτα τὸν Πραξιτέλους, ὃν ἔγλυψε μὲν ἐκεῖνος, ἀνέθηκε δὲ Γλυκέρα ἡ ἑταίρα Θεσπιεῦσιν ἐκεῖθεν οὖσα τὸ γένος, λαβοῦσα δῶρον παρὰ τοῦ τεχνίτου. πρότερον μὲν οὖν ὀψόμενοι τὸν Ἔρωτά τινες ἀνέβαινον ἐπὶ τὴν Θέσπειαν ἄλλως οὐκ οὖσαν ἀξιοθέατον, νυνὶ δὲ μόνη συνέστηκε τῶν Βοιωτιακῶν πόλεων καὶ Τάναγρα· τῶν δ´ ἄλλων ἐρείπια καὶ ὀνόματα λέλειπται.

Traduction française :

[9b,25] Homère appelle Thespie la ville que nous sommes habitués à nommer Thespies : il n'est pas rare que des noms de villes aient ainsi une double forme, ou celle du singulier et du pluriel, ou celle du masculin et du féminin ; en général pourtant, ces sortes de noms n'affectent qu'une seule et même forme. La ville en question est située dans le voisinage de l'Hélicon, sur le versant méridional de cette montagne, et au-dessus du golfe de Crissa, qu'elle domine comme l'Hélicon lui-même. Créüse ou Créüsis (car on l'appelle quelquefois aussi de la sorte) sert de port à Thespies. Du même côté, c'est-à-dire du côté de l'Hélicon, le territoire de Thespies comprend Ascra, la patrie d'Hésiode. Cette ville occupe, en effet, à la droite de l'Hélicon, dans un lieu haut et escarpé, distant de Thespies de 40 stades environ, une position dont le poète, tout le premier, nous dénonce le peu d'agrément, lorsque {dans sa verte boutade} contre son propre père, il nous montre celui-ci échangeant «le riant séjour de Cume en Aeolide contre celui d'Ascra», «Méchante bourgade de l'Hélicon, insalubre en hiver, incommode en été, insoutenable en tout temps». Par son extrémité nord, voire plutôt nord-ouest, l'Hélicon se relie à la Phocide : il aboutit de ce côté au Mychos, dernier port de la Phocide, lequel tire son nom du fait même de sa situation. Placé en effet comme il est au pied de l'Hélicon, au-dessous d'Ascra, et même de Thespies et de Créüse, arsenal de Thespies, ce port est le point, non seulement du golfe de Crisa, mais du golfe de Corinthe, pour parler d'une façon plus générale, qui paraît s'enfoncer le plus avant dans les terres. De ce port de Mychos à Créüse {la côte} mesure 9{0} stades ; on en compte, en outre, 120, depuis Créüse jusqu'à la pointe d'{Olmies}. Pagae et Oenoé, {dont nous avons déjà par}lé, se trouvent également dans la partie la plus enfoncée {du golfe de Crisa}. L'Hélicon, qui n'est guère loin, comme on voit, du Parnasse, ne le cède en rien à cette montagne, et se trouve avoir, à peu de chose près, la même hauteur et le même circuit. De constitution rocheuse l'une et l'autre, ces deux chaînes ont souvent leurs sommets couverts de neige ; en revanche ni l'une ni l'autre n'a un périmètre considérable. On remarque sur l'Hélicon un temple des Muses, une source du nom d'Hippocrène et un antre dit des Nymphes Libéthrides : ce sont les Thraces, suivant toute apparence, qui, de même qu'ils avaient consacré aux Muses la Piéride (notamment Libéthrum et Pimplée), leur ont dédié aussi l'Hélicon. Ces anciens Thraces étaient connus sous le nom de Piéres ; mais leur race s'est éteinte, et ce sont les Macédoniens qui occupent aujourd'hui leurs demeures. On a vu ci-dessus que cette partie de la Béotie, précisément, était tombée, par l'expulsion des Béotiens proprement dits, au pouvoir des Barbares, Thraces, Pélasges et autres. {Pour en revenir à Thespies}, ce qui a fait longtemps toute la réputation de cette ville, c'est la présence dans ses murs de la belle statue de l'Amour de Praxitèle, sculptée par le grand artiste pour la courtisane Glycère, à qui il en fit hommage, et offerte par celle-ci aux Thespiens, ses compatriotes. On ne montait guère autrefois jusqu'à Thespies que pour voir le fameux Amour, la ville n'ayant rien par elle-même d'autrement curieux. Mais aujourd'hui Thespies est, avec Tanagre, la seule ville béotienne qui subsiste intacte, il ne reste rien des autres que des ruines et des noms {plus ou moins glorieux}.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 22/05/2008