HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Strabon, Geographica, livre IX-2

κλύζων



Texte grec :

[9b,18] Δηλοῖ δὲ καὶ ὁ Κηφισσὸς τοῦτο μάλιστα τὴν Κωπαΐδα λίμνην πληρῶν. αὐξομένης γὰρ αὐτῆς ὥστε κινδυνεύειν καταποθῆναι τὰς Κώπας, {ἃς} ὅ τε ποιητὴς ὀνομάζει, καὶ ἀπ´ αὐτῶν ἡ λίμνη τὴν ἐπωνυμίαν εἴληφε, χάσμα γενηθὲν πρὸς τῇ λίμνῃ πλησίον τῶν Κωπῶν ἀνέῳξεν ὑπὸ γῆς ῥεῖθρον ὅσον τριάκοντα σταδίων καὶ ἐδέξατο τὸν ποταμόν, εἶτα ἐξέρρηξεν εἰς τὴν ἐπιφάνειαν κατὰ Λάρυμναν τῆς Λοκρίδος τὴν ἄνω· καὶ γὰρ ἑτέρα ἐστίν, ἧς {ἐμνήσθη}μεν, {ἡ} Βοιωτιακή, ἐπὶ τῇ θαλάττῃ, ᾗ προσέθεσαν Ῥωμαῖοι τὴν ἄνω. καλεῖται δ´ ὁ τόπος Ἀγχόη· ἔστι δὲ καὶ λίμνη ὁμώνυμος· ἐντεῦθεν δ´ ἤδη ὁ Κηφισσὸς ἐκδίδωσιν ἐπὶ τὴν θάλατταν. τότε μὲν οὖν παυσαμένης τῆς πλημμυρίδος, παῦλα καὶ τοῦ κινδύνου τοῖς παροικοῦσιν ὑπῆρξε, πλὴν τῶν ἤδη καταποθεισῶν πόλεων. πάλιν δ´ ἐγχουμένων τῶν πόρων, ὁ μεταλλευτὴς Κράτης ἀνὴρ Χαλκιδεὺς ἀνακαθαίρειν τὰ ἐμφράγματα ἐπαύσατο στασιασάντων τῶν Βοιωτῶν, καίπερ, ὡς αὐτὸς ἐν τῇ πρὸς Ἀλέξανδρον ἐπιστολῇ φησιν, ἀνεψυγμένων ἤδη πολλῶν, ἐν οἷς οἱ μὲν τὸν Ὀρχομενὸν οἰκεῖσθαι τὸν ἀρχαῖον ὑπελάμβανον, οἱ δ´ Ἐλευσῖνα καὶ Ἀθήνας παρὰ τὸν Τρίτωνα ποταμόν· λέγεται {δ´ οἰκίσαι} Κέκροπα, ἡνίκα τῆς Βοιωτίας ἐπῆρξε καλουμένης τότε Ὠγυγίας, ἀφανισθῆναι δὲ ταύτας ἐπικλυσθείσας ὕστερον. γενέσθαι δέ φασιν καὶ κατὰ Ὀρχομενὸν χάσμα, καὶ δέξασθαι τὸν Μέλανα ποταμὸν τὸν ῥέοντα διὰ τῆς Ἁλιαρτίας καὶ ποιοῦντα ἐνταῦθα τὸ ἕλος τὸ φύον τὸν αὐλητικὸν κάλαμον. ἀλλ´ οὗτος ἠφάνισται τελέως, εἴτε τοῦ χάσματος διαχέοντος αὐτὸν εἰς ἀδήλους πόρους, εἴτε τῶν περὶ Ἁλίαρτον ἑλῶν καὶ λιμνῶν προαναλισκόντων αὐτόν, ἀφ´ ὧν ποιήεντα καλεῖ τὸν {τόπον} ὁ ποιητὴς „καὶ ποιήενθ´ Ἁλίαρτον“ λέγων.

Traduction française :

[9b,18] Rien ne le prouve mieux que l'exemple du Céphise, fleuve qui se perdait naguère dans le lac Copaïs. Incessamment grossi {par le tribut des eaux de ce fleuve}, le lac menaçait d'engloutir la ville de Copae (cette ville, déjà mentionnée par Homère, est précisément celle qui a donné son nom au lac), lorsqu'à la suite d'une brusque déchirure du sol on vit, sur les bords mêmes du lac et non loin de Copae, s'ouvrir un canal souterrain, long de trente stades environ, par lequel le fleuve put sortir du lac et continuer son cours. Actuellement, en effet, on voit le Céphise reparaître près de Larymna, j'entends Larymna-la-Haute, localité de Locride qu'il ne faut pas confondre avec l'autre localité de même nom dont il a été question ci-dessus et qui est située sur la côte même de Béotie, bien que les Romains aient récemment annexé à celle-ci le territoire de Larymna-la-Haute. L'endroit même où le fleuve reparaît s'appelle Anchoé. C'est aussi le nom d'un lac des environs. A partir d'Anchoé, le Céphise se dirige vers la côte où il débouche dans la mer. Toujours est-il que du même coup la crue du lac avait cessé, et avec elle tout danger de submersion pour les villes riveraines (quelques-unes, par malheur, avaient été déjà englouties). Il arriva pourtant encore dans la suite que les émissaires du lac s'engorgèrent de nouveau : ce fut un ingénieur de Chalcis, Cratès, qui en entreprit le curage, mais les troubles survenus en Béotie le forcèrent à suspendre les travaux, bien qu'il eût déjà, comme il le marque dans sa Lettre au roi Alexandre, opéré d'importants desséchements sur l'emplacement de l'ancienne Orchomène, d'autres disent d'Eleusis et d'Athènes-sur-Triton, villes {bâties}, à ce qu'on croit, par Cécrops, du temps que ce prince dominait jusque sur l'Ogygie (la Béotie actuelle), mais qui avaient péri dans un des débordements ultérieurs du lac. Une autre déchirure du sol près d'Orchomène aurait également servi d'émissaire au fleuve Mélas, lequel {se jette dans le Copaïs} après avoir traversé l'Haliartie et y avoir formé ces marais où croît le roseau propre à faire les flûtes. Seulement, une fois engagé dans ce canal souterrain, le Mélas ne reparaît plus, soit qu'il s'écoule là et se perde par d'imperceptibles fissures, soit qu'il ait au préalable épuisé ses eaux à former autour d'Haliarte ces marais, ces étangs, dont la présence a inspiré au poète l'épithète de g-poiêenta : on connaît le vers de l'Iliade (II, 503), : g-kai g-poiêenth' g-Aliarton, «Ainsi que la verte et herbeuse Haliarte».





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Dernière mise à jour : 22/05/2008