Texte grec :
[9b,17] Διττῶς δὲ τοῦτο γίνεται· καὶ γὰρ μενουσῶν ἀκινήτων τῶν πόλεων, ὅταν ἡ
αὔξησις τῶν ὑδάτων ἥττων ᾖ τῆς ὑπερχύσεως διὰ ὕψος τῶν οἰκήσεων ἢ διὰ
ἀπόστασιν, καὶ διὰ ἀνοικισμόν, ὅταν τῷ πλησιασμῷ κινδυνεύσαντες πολλάκις
ἀπαλλαγὴν πορίσωνται τοῦ φόβου τὴν μετάληψιν τῶν χωρίων τῶν ἄπωθεν ἢ
τῶν ἐν ὕψει. παρακολουθεῖ δὲ τοῖς οὕτως ἀνοικισθεῖσι τὸ τὴν αὐτὴν προσηγορίαν
φυλάττουσιν, ἐτύμως πρότερον λεγομένοις ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος τοπικῶς, νῦν
μη{κέτι} λέγεσθαι ἐτύμως· Πλαταιὰς γὰρ ἀπὸ τῆς πλάτης τῶν κωπῶν εἰρῆσθαι
πιθανὸν καὶ Πλαταιέας τοὺς ἀπὸ κωπηλασίας ζῶντας, ἀλλὰ νῦν ἄπωθεν τῆς
λίμνης οἰκοῦντες οὐκέτ´ ἂν προσαγορεύοιντο ἐτύμως. Ἕλος τε καὶ Ἑλεὼν καὶ
Εἱλέσιον ἐκλήθη διὰ τὸ ἐπὶ τοῖς ἕλεσιν ἱδρῦσθαι· νῦν δὲ οὐχ ὁμοίως ἔχει ταῦτα, ἢ
ἀνοικισθέντων ἢ τῆς λίμνης ἐπιπολὺ ταπεινωθείσης διὰ τὰς ὕστερον γενομένας
ἐκρύσεις· καὶ γὰρ τοῦτο δυνατόν.
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Traduction française :
[9b,17] Ceci, du reste, peut arriver de deux façons, et sans que la ville ait
à changer de place (ses maisons étant situées trop haut ou trop loin pour
que la crue des eaux du lac risque jamais de dégénérer en inondation), et
par le déplacement même de la ville, quand les habitants, après avoir
couru de fréquents dangers par suite du voisinage des eaux, sentent la
nécessité de s'assurer contre le retour de semblables craintes et se
transportent dans des lieux plus distants ou plus élevés. Il résulte
seulement de ces sortes de déplacement, quand les villes conservent en
même temps leur ancien nom, que ce nom, convenable à l'origine parce qu'il
était emprunté à quelque circonstance locale, cesse alors d'être aussi
bien approprié. Le nom de Platées, par exemple, dont l'étymologie probable
(g-ê g-platê g-tôn g-kôpôn, le plat des rames) semble indiquer que les Platéens, à
l'origine, vivaient surtout du métier de mariniers, ne convient plus,
maintenant que la ville est loin du lac. Et il en est de même des noms
d'Hélos, d'Héléon et d'Hilesium : exacts à l'origine, quand les villes,
auxquelles ils avaient été donnés, étaient situées dans le voisinage de
marais, ils ont cessé de l'être aujourd'hui, soit que les villes aient été
déplacées, soit que le lac qui les avoisinait ait sensiblement baissé par
suite de l'ouverture subite d'émissaires ou de canaux d'écoulement. Car
ceci est encore au nombre des choses possibles.
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