Texte grec :
[9b,14] Πλησίον δ´ ἐστὶν Ἀνθηδόνος ἱεροπρεπὴς τόπος τῆς Βοιωτίας, ἴχνη πόλεως
ἔχων, ὁ καλούμενος Ἴσος συστέλλοντι τὴν πρώτην συλλαβήν. οἴονται δέ τινες
δεῖν γράφειν „Ἶσόν τε ζαθέην Ἀνθηδόνα τ´ ἐσχατόωσαν“ ἐκτείνοντες τὴν
πρώτην συλλαβὴν ποιητικῶς διὰ τὸ μέτρον, ἀντὶ τοῦ „Νῖσάν τε ζαθέην.“ ἡ γὰρ
Νῖσα οὐδαμοῦ φαίνεται τῆς Βοιωτίας, ὥς φησιν Ἀπολλόδωρος ἐν τοῖς περὶ νεῶν
... {ε}ἴη, εἰ μὴ τὴν Νῖσαν οὕτως εἴρηκεν· ἦν γὰρ ὁ ... Μεγαρικῇ. ἐκεῖθεν
ἀπῳκισμένη πρός{χωρος τοῦ Κιθα}ιρῶνος, ἐκλέλειπται δὲ νῦν. τινὲς δὲ γράφουσι
„Κρεῦσάν τε „ζαθέην,“ τὴν νῦν Κρέουσαν δεχόμενοι, τὸ τῶν Θεσπιέων ἐπίνειον
ἐν τῷ Κρισαίῳ κόλπῳ ἱδρυμένον· ἄλλοι δὲ „Φαράς τε ζαθέας.“ ἔστι δὲ τῆς
τετρακωμίας τῆς περὶ Τάναγραν, Ἑλεῶνος Ἅρματος Μυκαλησσοῦ Φαρῶν.
γράφουσι δὲ καὶ τοῦτο „Νῦσάν τε ζαθέην.“ κώμη δ´ ἐστὶ τοῦ Ἑλικῶνος ἡ Νῦσα. ἡ
μὲν οὖν παραλία τοιαύτη τις ἡ πρὸς Εὔβοιαν.
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Traduction française :
[9b,14] Près d'Anthédon, et toujours dans les limites de la Béotie, est un
lieu que la vénération publique a consacré, et qui offre encore les
vestiges d'une ancienne ville. Son nom est Isos, Isos, et doit se
prononcer avec la première syllabe brève. Quelques grammairiens pourtant
soutiennent qu'il faut lire dans Homère, à la place de g-Nisan g-te g-zathéehn,
g-Ison g-te g-zathéehn g-Anthehdona g-t' g-eschatoohsan,
Homère ayant bien pu, par licence poétique et pour les besoins du vers,
allonger la première syllabe d'Isos. Il est constant qu'il n'existe pas en
Béotie de ville appelée Nisa : Apollodore le dit formellement dans son
Commentaire sur le catalogue des vaisseaux. {Ce nom n'a donc que faire
ici}, à moins pourtant qu'Homère, connaissant en Mégaride {une ville
appelée Nisa}, d'origine béotienne qui plus est et {voisine du Cith}éron
(l'emplacement en est aujourd'hui désert), n'ait emprunté son nom pour
désigner Isos. Il est des grammairiens, d'autre part, qui préfèrent la
leçon g-Kreusan g-te g-zathéehn, et qui pensent qu'Homère a eu en vue le port de
Thespies, Créüsa, au fond du golfe de Crisa ; il en est aussi qui lisent
g-Pharas g-te g-zathéas, et entendent l'un des quatre bourgs de la tétracomie de
Tanagre, composée, comme on sait, d'Héléon, d'Harma, de Mycalessus et de
Pharae. Enfin, l'on a proposé la leçon g-Nusan g-te g-zathéehn, qui rappelle un
bourg de l'Hélicon, nommé effectivement Nysa. - Telle est la côte de
Béotie faisant face à l'Eubée.
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