HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

ἦκε



Texte grec :

[250] ἀλλ´ ἐμποληθείς· τοῦ λόγου δ´ οὐ χρὴ φθόνον,
251 γύναι, προσεῖναι, Ζεὺς ὅτου πράκτωρ φανῇ.
252 Κεῖνος δὲ πραθεὶς Ὀμφάλῃ τῇ βαρβάρῳ
253 ἐνιαυτὸν ἐξέπλησεν, ὡς αὐτὸς λέγει,
254 χοὔτως ἐδήχθη τοῦτο τοὔνειδος λαβὼν
255 ὥσθ´ ὅρκον αὑτῷ προσβαλὼν διώμοσεν
256 ἦ μὴν τὸν ἀγχιστῆρα τοῦδε τοῦ πάθους
257 ξὺν παιδὶ καὶ γυναικὶ δουλώσειν ἔτι.
258 Κοὐχ ἡλίωσε τοὔπος, ἀλλ´ ὅθ´ ἁγνὸς ἦν,
259 στρατὸν λαβὼν ἐπακτὸν ἔρχεται πόλιν
260 τὴν Εὐρυτείαν· τόνδε γὰρ μεταίτιον
261 μόνον βροτῶν ἔφασκε τοῦδ´ εἶναι πάθους·
262 ὃς αὐτὸν ἐλθόντ´ ἐς δόμους ἐφέστιον,
263 ξένον παλαιὸν ὄντα, πολλὰ μὲν λόγοις
264 ἐπερρόθησε, πολλὰ δ´ ἀτηρᾷ φρενί,
265 λέγων χεροῖν μὲν ὡς ἄφυκτ´ ἔχων βέλη
266 τῶν ὧν τέκνων λείποιτο πρὸς τόξου κρίσιν,
267 φώνει δὲ δοῦλος ἀνδρὸς ὡς ἐλευθέρου
268 ῥαίοιτο· δείπνοις δ´ ἡνίκ´ ἦν ᾠνωμένος,
269 ἔρριψεν ἐκτὸς αὐτόν. Ὧν ἔχων χόλον,
270 ὡς ἵκετ´ αὖθις Ἴφιτος Τιρυνθίαν
271 πρὸς κλιτὺν ἵππους νομάδας ἐξιχνοσκοπῶν,
272 τότ´ ἄλλος´ αὐτὸν ὄμμα, θἀτέρᾳ δὲ νοῦν
273 ἔχοντ´, ἀπ´ ἄκρας ἦκε πυργώδους πλακός.
274 Ἔργου δ´ ἕκατι τοῦδε μηνίσας ἄναξ,
275 ὁ τῶν ἁπάντων Ζεὺς πατὴρ Ὀλύμπιος,
276 πρατόν νιν ἐξέπεμψεν, οὐδ´ ἠνέσχετο
277 ὁθούνεκ´ αὐτὸν μοῦνον ἀνθρώπων δόλῳ
278 ἔκτεινεν· εἰ γὰρ ἐμφανῶς ἠμύνατο,
279 Ζεύς τἂν συνέγνω ξὺν δίκῃ χειρουμένῳ·
280 ὕβριν γὰρ οὐ στέργουσιν οὐδὲ δαίμονες.
281 Κεῖνοι δ´ ὑπερχλίοντες ἐκ γλώσσης κακῆς,
282 αὐτοὶ μὲν Ἅιδου πάντες εἴς´ οἰκήτορες,
283 πόλις δὲ δούλη· τάσδε δ´ ἅσπερ εἰσορᾷς
284 ἐξ ὀλβίων ἄζηλον εὑροῦσαι βίον
285 χωροῦσι πρὸς σέ· ταῦτα γὰρ πόσις τε σὸς
286 ἐφεῖτ´, ἐγὼ δὲ πιστὸς ὢν κείνῳ τελῶ.
287 Αὐτὸν δ´ ἐκεῖνον, εὖτ´ ἂν ἁγνὰ θύματα
288 ῥέξῃ πατρῴῳ Ζηνὶ τῆς ἁλώσεως,
289 φρόνει νιν ὡς ἥξοντα· τοῦτο γὰρ λόγου
290 πολλοῦ καλῶς λεχθέντος ἥδιστον κλύειν.
291 (ΧΟΡΟΣ) Ἄνασσα, νῦν σοι τέρψις ἐμφανὴς κυρεῖ,
292 τῶν μὲν παρόντων, τὰ δὲ πεπυσμένῃ λόγῳ.
293 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Πῶς δ´ οὐκ ἐγὼ χαίροιμ´ ἄν, ἀνδρὸς εὐτυχῆ
294 κλύουσα πρᾶξιν τήνδε, πανδίκῳ φρενί;
295 πολλή ´στ´ ἀνάγκη τῇδε τοῦτο συντρέχειν.
296 Ὅμως δ´ ἔνεστι τοῖσιν εὖ σκοπουμένοις
297 ταρβεῖν τὸν εὖ πράσσοντα μὴ σφαλῇ ποτε.
298 Ἐμοὶ γὰρ οἶκτος δεινὸς εἰσέβη, φίλαι,
299 ταύτας ὁρώσῃ δυσπότμους ἐπὶ ξένης

Traduction française :

[250] Ce récit ne doit point éveiller la jalousie dans ton coeur, femme, car Zeus a tout conduit manifestement. Héraclès passa donc toute une année auprès d'Omphale, l'étrangère qui l'avait acheté. Il ne s'en cache point. Cependant il ressentait vivement cet affront, et il se jura de réduire un jour en esclavage l'auteur de ses disgrâces, ainsi que le fils et la femme de ce prince. Il a tenu parole. Dès qu'il se fut purifié, il rassembla une armée d'étrangers et marcha sur la ville où régnait Eurytos — car c'est à ce roi très précisément qu'il imputait son humiliation. 262 Recevant Héraclès à son foyer, le perfide, au mépris de l'hospitalité qui les unissait de longue date, ne l'avait-il pas harcelé de ses insultes ? « Avec ses flèches inévitables, disait-il, il est moins bon tireur que mes enfants! On sait de reste qu'il n'est qu'un esclave qui courbe le dos sous les brimades. » Et il l'avait chassé, un jour qu'après un bon dîner il l'avait trouvé dans les vapeurs du vin. Mon maître lui en garda rancune. A quelque temps de là, sur la hauteur de Tirynthe, Iphitos était allé à la recherche de ses chevaux nomades. 272 Comme le jeune homme marchait, l'oeil et la pensée occupés ailleurs, Héraclès le précipita du haut de la muraille rocheuse. Et voilà pourquoi, dans son courroux, Zeus Olympien, père de tous les êtres, exila son fils et le fit vendre comme esclave : ce qu'il ne lui pardonnait pas, c'était d'avoir, fût-ce une fois, tué un homme en traître. S'il avait pris sa vengeance ouvertement, Zeus ne lui en eût pas tenu rigueur, puisqu'il était dans son droit : pas plus que nous les divinités ne tolèrent les outrages. 281 Aussi bien ces vantards à la langue pernicieuse, les voici à leur tour domiciliés chez Hadès, et leur pays est réduit en servitude. Quant à ces femmes sur qui s'attache ton regard, la route qui va du bonheur à l'infortune les a conduites vers toi : ainsi l'a voulu ton mari, dont j'exécute les ordres en serviteur fidèle. Dès qu'il aura consacré à Zeus paternel des victimes sans tache pour la prise de la ville, tu peux t'attendre à le voir paraître. De cette longue et belle histoire, n'est-ce pas là le plus agréable à entendre ? 291 LE CORYPHÉE. — Reine, à ce beau spectacle, à ce beau récit, ne crains plus de te réjouir! 293 DÉJANIRE. — Oui, comment ne me réjouirais-je pas en apprenant cette heureuse fortune de mon époux ? Rien n'est plus légitime, et ma joie répond naturellement au bonheur de ses armes. Cependant, à bien voir les choses, on ne peut s'empêcher de craindre que l'homme heureux ne fasse un jour quelque faux pas. Pour tout dire, une étrange pitié me pénètre, mes amies, à la vue de ces captives qu'un destin cruel jette errantes





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Dernière mise à jour : 22/10/2009