HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

Ποθουμένᾳ



Texte grec :

[100] -101 ἢ ποντίας αὐλῶνας, ἢ δισσαῖσιν ἀπείροις κλιθείς,
102 εἴπ´, ὦ κρατιστεύων κατ´ ὄμμα.
103 Ποθουμένᾳ γὰρ φρενὶ πυνθάνομαι
104 τὰν ἀμφινεικῆ Δηϊάνειραν ἀεί,
105 οἷά τιν´ ἄθλιον ὄρνιν,
106 οὔποτ´ εὐνάζειν ἀδακρύτων
107 βλεφάρων πόθον, ἀλλ´ εὔμναστον
108 ἀνδρὸς δεῖμα τρέφουσαν ὁδοῦ
109-110 ἐνθυμίοις εὐναῖς ἀνανδρώτοισι τρύχεσθαι κακὰν
111 δύστανον ἐλπίζουσαν αἶσαν.
112 Πολλὰ γὰρ ὥστ´ ἀκάμαντος
113 ἢ νότου ἢ βορέα τις
114 κύματ´ ἂν εὐρέϊ πόντῳ
115 βάντ´ ἐπιόντα τ´ ἴδοι·
116 οὕτω δὲ τὸν Καδμογενῆ
117 ςτρέφει, τὸ δ´ αὔξει βιότου
118 πολύπονον ὥσπερ πέλαγος
119 Κρήσιον· ἀλλά τις θεῶν
120 αἰὲν ἀναμπλάκητον Ἅι δα
121 σφε δόμων ἐρύκει.
122 Ὧν ἐπιμεμφομένα ς´ αἰδοῖα
123 μέν, ἀντία δ´ οἴσω·
124 φαμὶ γὰρ οὐκ ἀποτρύειν
125 ἐλπίδα τὰν ἀγαθὰν
126 χρῆναί ς´· ἀνάλγητα γὰρ οὐδ´
127 ὁ πάντα κραίνων βασιλεὺς
128 ἐπέβαλε θνατοῖς Κρονίδας·
129 ἀλλ´ ἐπὶ πῆμα καὶ χαρὰ
130 πᾶσι κυκλοῦσιν, οἷον Ἄρκτου
131 στροφάδες κέλευθοι.
132 Μένει γὰρ οὔτ´ αἰόλα
133 νὺξ βροτοῖσιν οὔτε Κῆρες οὔτε πλοῦτος,
134 ἀλλ´ ἄφαρ βέβακε, τῷ δ´ ἐπέρχεται
135 χαίρειν τε καὶ στέρεσθαι.
138 Ἃ καὶ σὲ τὰν ἄνασσαν ἐλπίσιν λέγω
139 τάδ´ αἰὲν ἴσχειν· ἐπεὶ τίς ὧδε
140 τέκνοισι Ζῆν´ ἄβουλον εἶδεν;
141 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Πεπυσμένη μέν, ὡς ἀπεικάσαι, πάρει
142 πάθημα τοὐμόν· ὡς δ´ ἐγὼ θυμοφθορῶ
143 μήτ´ ἐκμάθοις παθοῦσα, νῦν δ´ ἄπειρος εἶ.
144 Τὸ γὰρ νεάζον ἐν τοιοῖσδε βόσκεται
145 χώροισιν αὑτοῦ, καί νιν οὐ θάλπος θεοῦ,
146 οὐδ´ ὄμβρος, οὐδὲ πνευμάτων οὐδὲν κλονεῖ,
147 ἀλλ´ ἡδοναῖς ἄμοχθον ἐξαίρει βίον
148 ἐς τοῦθ´ ἕως τις ἀντὶ παρθένου γυνὴ
149 κληθῇ λάβῃ τ´ ἐν νυκτὶ φροντίδων μέρος

Traduction française :

[100] Est-ce en quelque île des détroits ? Sur l'un ou l'autre continent ? Dis-le-moi, tout-puissant regard! Car, dans son cœur inassouvi, cette Déjanire, naguère si chèrement disputée, on m'apprend que, pareille à quelque oiseau en détresse, elle nourrit de pleurs ses yeux insatiables, de l'absent toujours occupée et toute à son anxiété, et qu'elle se morfond sur sa couche déserte, sans attendre du sort, hélas ! que des disgrâces. Souventes fois, lorsque, sans trêve, vont s'acharnant ou Notos ou Borée, ainsi qu'on voit les vagues, sur la mer, les unes recouvrant les autres, accourir, de même le héros Thébain d'épreuves chaque jour plus rudes autant que par les flots de Crète est secoué! Mais toujours un des dieux empêche que sans retour il ne se perde chez Hadès Soit dit sans te blesser, ce trop d'inquiétude, je ne l'approuve pas. je dis qu'il ne faut pas toujours décourager ton espérance. De sort affranchi des douleurs, jamais le roi tout-puissant, le fils de Cronos lui-même n'en assigne aux mortels; mais la joie et la peine alternent pour chacun, comme en leur parcours circulaire passent les étoiles de l'Ourse. Rien n'est constant pour les mortels, ni la nuit d'astres diaprée, ni les revers, ni la richesse; brusquement, quittant l'un, de l'autre s'approchant, ainsi va le bonheur, ainsi l'adversité. O reine, fais de ces pensées l'aliment de ton espérance... Et qui donc a jamais vu Zeus ne point veiller sur ses enfants ? 141 PREMIER ÉPISODE DÉJANIRE. — On t'a sans doute appris ce qui me tourmente, puisque tu viens me voir. Ah ! puisses-tu ne jamais l'éprouver, la souffrance qui me ronge, toi qui ne sais pas encore ce que c'est! La jeunesse a ses parcs où elle pâture à l'abri du grand soleil, de la pluie et des vents; elle croît, paisible, au sein des plaisirs, jusqu'à l'âge où la jeune fille prend le nom de femme et perd en une seule nuit son insouciance. Dès lors elle ne cessera plus





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Dernière mise à jour : 22/10/2009