HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Oedipe à Colone

κᾆθ



Texte grec :

[400] κρατῶσι μὲν σοῦ, γῆς δὲ μὴ ᾽μβαίνῃς ὅρων.
(Οἰδίπους) ἡ δ᾽ ὠφέλησις τίς θύρασι κειμένου;
(Ἰσμήνη) κείνοις ὁ τύμβος δυστυχῶν ὁ σὸς βαρύς.
(Οἰδίπους) κἄνευ θεοῦ τις τοῦτό γ᾽ ἂν γνώμῃ μάθοι.
(Ἰσμήνη)
τούτου χάριν τοίνυν σε προσθέσθαι πέλας
405 χώρας θέλουσι, μηδ᾽ ἵν᾽ ἂν σαυτοῦ κρατοῖς.
(Οἰδίπους) ἦ καὶ κατασκιῶσι Θηβαίᾳ κόνει;
(Ἰσμήνη) ἀλλ᾽ οὐκ ἐᾷ τοὔμφυλον αἷμά σ᾽, ὦ πάτερ.
(Οἰδίπους) οὐκ ἆρ᾽ ἐμοῦ γε μὴ κρατήσωσίν ποτε.
(Ἰσμήνη) ἔσται ποτ᾽ ἆρα τοῦτο Καδμείοις βάρος.
410 (Οἰδίπους) ποίας φανείσης, ὦ τέκνον, συναλλαγῆς;
(Ἰσμήνη) τῆς σῆς ὑπ᾽ ὀργῆς, σοῖς ὅταν στῶσιν τάφοις.
(Οἰδίπους) ἃ δ᾽ ἐννέπεις, κλύουσα τοῦ λέγεις, τέκνον;
(Ἰσμήνη) ἀνδρῶν θεωρῶν Δελφικῆς ἀφ᾽ ἑστίας.
(Οἰδίπους) καὶ ταῦτ᾽ ἐφ᾽ ἡμῖν Φοῖβος εἰρηκὼς κυρεῖ;
415 (Ἰσμήνη) ὥς φασιν οἱ μολόντες εἰς Θήβης πέδον.
(Οἰδίπους) παίδων τις οὖν ἤκουσε τῶν ἐμῶν τάδε;
(Ἰσμήνη) ἄμφω γ᾽ ὁμοίως, κἀξεπίστασθον καλῶς.
(Οἰδίπους)
κᾆθ᾽ οἱ κάκιστοι τῶνδ᾽ ἀκούσαντες, πάρος
τοὐμοῦ πόθου προύθεντο τὴν τυραννίδα;
420 (Ἰσμήνη) ἀλγῶ κλύουσα ταῦτ᾽ ἐγώ, φέρω δ᾽ ὅμως.
(Οἰδίπους)
ἀλλ᾽ οἱ θεοί σφιν μήτε τὴν πεπρωμένην
ἔριν κατασβέσειαν, ἔν τ᾽ ἐμοὶ τέλος
αὐτοῖν γένοιτο τῆσδε τῆς μάχης πέρι,
ἧς νῦν ἔχονται κἀπαναίρονται δόρυ·
425 ὡς οὔτ᾽ ἂν ὃς νῦν σκῆπτρα καὶ θρόνους ἔχει
μείνειεν οὔτ᾽ ἂν οὑξεληλυθὼς πάλιν
ἔλθοι ποτ᾽ αὖθις· οἵ γε τὸν φύσαντ᾽ ἐμὲ
οὕτως ἀτίμως πατρίδος ἐξωθούμενον
οὐκ ἔσχον οὐδ᾽ ἤμυναν, ἀλλ᾽ ἀνάστατος
430 αὐτοῖς ἐπέμφθην κἀξεκηρύχθην φυγάς.
εἴποις ἂν ὡς θέλοντι τοῦτ᾽ ἐμοὶ τότε
πόλις τὸ δῶρον εἰκότως κατῄνεσεν.
οὐ δῆτ᾽, ἐπεί τοι τὴν μὲν αὐτίχ᾽ ἡμέραν,
ὁπηνίκ᾽ ἔζει θυμός, ἥδιστον δέ μοι
435 τὸ κατθανεῖν ἦν καὶ τὸ λευσθῆναι πέτροις,
οὐδεὶς ἔρωτ᾽ ἐς τόνδ᾽ ἐφαίνετ᾽ ὠφελῶν·
χρόνῳ δ᾽, ὅτ᾽ ἤδη πᾶς ὁ μόχθος ἦν πέπων,
κἀμάνθανον τὸν θυμὸν ἐκδραμόντα μοι
μείζω κολαστὴν τῶν πρὶν ἡμαρτημένων,
440 τὸ τηνίκ᾽ ἤδη τοῦτο μὲν πόλις βίᾳ
ἤλαυνέ μ᾽ ἐκ γῆς χρόνιον, οἱ δ᾽ ἐπωφελεῖν,
οἱ τοῦ πατρός, τῷ πατρὶ δυνάμενοι, τὸ δρᾶν
οὐκ ἠθέλησαν, ἀλλ᾽ ἔπους σμικροῦ χάριν
φυγάς σφιν ἔξω πτωχὸς ἠλώμην ἀεί.
445 ἐκ ταῖνδε δ᾽, οὔσαιν παρθένοιν, ὅσον φύσις
δίδωσιν αὐταῖν, καὶ τροφὰς ἔχω βίου
καὶ γῆς ἄδειαν καὶ γένους ἐπάρκεσιν·
τὼ δ᾽ ἀντὶ τοῦ φύσαντος εἱλέσθην θρόνους
καὶ σκῆπτρα κραίνειν καὶ τυραννεύειν χθονός.

Traduction française :

[400] ISMÈNE. Te fixer près de la terre de Cadmus, afin de te posséder,
sans que tu mettes le pied sur leur territoire.
OEDIPE Quel avantage peuvent-ils retirer d'un homme qui ne repose
pas dans leurs murs!
ISMÈNE. Ta tombe sur une terre étrangère leur serait funeste.
OEDIPE. Sans le secours d'un dieu ils pouvaient le comprendre.
ISMÈNE. C'est pour cela qu'ils veulent te placer près de leurs
frontières, sans te laisser maître de toi-même.
OEDIPE. Couvriront-ils aussi mon corps avec la poussière de Thèbes?
ISMÈNE. O mon père, le meurtre d'un père ne le permet pas.
OEDIPE. Eh bien, jamais je ne serai en leur pouvoir.
ISMÈNE. Cette résolution sera fatale aux enfants de Cadmus.
OEDIPE. Par quel événement, ô ma fille?
ISMÈNE. Par l'effet de ton courroux, quand ils approcheront de ta tombe.
OEDIPE. Ce que tu me rapportes, de qui le tiens-tu?
ISMÈNE. Des envoyés revenus du sanctuaire de Delphes.
OEDIPE. Quoi! c'est Apollon qui a rendu sur moi cet oracle?
ISMÈNE. Voilà ce qu'ils ont dit à leur retour dans Thèbes.
OEDIPE. Un de mes fils coonnaît-il cet oracle?
ISMÈNE. Tous deux le savent également.
OEDIPE. Les perfides! Ils le savent, et la soif de régner étouffe en
eux le regret d'un père!
ISMÈNE. Je souffre d'un pareil récit; mais je dois le faire.
OEDIPE. Ah ! puissent les dieux n'éteindre jamais leur discorde fatale !
Puisse dépendre de moi le terme de ce combat qu'ils préparent
et pour lequel ils s'arment de la lance ! Que celui qui est en possession
du trône ne puisse s'y maintenir, et que l'exilé ne rentre plus dans
Thèbes ! Quoi ! Ils m'ont vu, moi leur père, chassé honteusement de
ma patrie, et loin de me retenir, de me défendre, ils m'ont laissé
détrôner et condamner à l'exil! Dira-t-on que c'était un bienfait que
Thèbes accordait avec raison à ma prière? Vaine excuse! En effet,
dans ce jour fatal, lorsqu'égaré par le premier transport je n'aspirais
qu'à mourir et à être lapidé, personne ne s'est présenté pour me
rendre ce triste service. Lorsque ensuite le temps, calmant un peu
mes douleurs, m'eut fait reconnaitre que, dans mon désespoir, je
m'étais trop cruellement puni de mes fautes, c'est alors que, par une
violence tardive, les Thébains m'ont banni de leur ville. Mes fils
cependant, mes fils pouvaient défendre leur père, ils ne l'ont pas
voulu; un seul mot de leur bouche m'aurait sauvé, et ils m'ont voué
à l'exil et à la misère. Ces deux filles, oubliant pour moi la faiblesse
de leur sexe, pourvoient à mes besoins, m'assurent un asile, et me
prodiguent les soins de la piété filiale. Eux, au contraire, ils ont préféré
à leur père l'éclat d'une couronne et le plaisir de régner.





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Dernière mise à jour : 24/05/2005