HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Oedipe à Colone

πρὸς



Texte grec :

[1150] λόγος δ᾽ ὃς ἐμπέπτωκεν ἀρτίως ἐμοὶ
στείχοντι δεῦρο, συμβαλοῦ γνώμην, ἐπεὶ
σμικρὸς μὲν εἰπεῖν, ἄξιος δὲ θαυμάσαι·
πρᾶγος δ᾽ ἀτίζειν οὐδὲν ἄνθρωπον χρεών.
(Οἰδίπους)
τί δ᾽ ἔστι, τέκνον Αἰγέως; δίδασκέ με
1155 ὡς μὴ εἰδότ᾽ αὐτὸν μηδὲν ὧν σὺ πυνθάνει.
(Θησεύς)
φασίν τιν᾽ ἡμῖν ἄνδρα, σοὶ μὲν ἔμπολιν
οὐκ ὄντα, συγγενῆ δέ, προσπεσόντα πως
βωμῷ καθῆσθαι τῷ Ποσειδῶνος, παρ᾽ ᾧ
θύων ἔκυρον, ἡνίχ᾽ ὡρμώμην ἐγώ.
1160 (Οἰδίπους) ποδαπόν; τί προσχρῄζοντα τῷ θακήματι·
(Θησεύς)
οὐκ οἶδα πλὴν ἕν· σοῦ γάρ, ὡς λέγουσί μοι,
βραχύν τιν᾽ αἰτεῖ μῦθον οὐκ ὄγκου πλέων.
(Οἰδίπους)
ποῖόν τιν᾽; οὐ γὰρ ἥδ᾽ ἕδρα σμικροῦ λόγου.
σοὶ φασὶν αὐτὸν ἐς λόγους ἐλθεῖν μόνον
1165 αἰτεῖν ἀπελθεῖν τ᾽ ἀσφαλῶς τῆς δεῦρ᾽ ὁδοῦ.
τίς δῆτ᾽ ἂν εἴη τήνδ᾽ ὁ προσθακῶν ἕδραν;
(Θησεύς)
ὅρα κατ᾽ Ἄργος εἴ τις ὑμὶν ἐγγενὴς
ἔσθ᾽, ὅστις ἄν σου τοῦτο προσχρῄζοι τυχεῖν.
(Οἰδίπους) ὦ φίλτατε, σχὲς οὗπερ εἶ.
(Θησεύς) -- τί δ᾽ ἔστι σοι;
1170 (Οἰδίπους) μή μου δεηθῇς.
(Θησεύς) -- πράγματος ποίου; λέγε.
(Οἰδίπους) ἔξοιδ᾽ ἀκούων τῶνδ᾽ ὅς ἐσθ᾽ ὁ προστάτης.
(Θησεύς) καὶ τίς ποτ᾽ ἐστὶν ὅν γ᾽ ἐγὼ ψέξαιμί τι;
(Οἰδίπους)
παῖς οὑμός, ὦναξ, στυγνός, οὗ λόγων ἐγὼ
ἄλγιστ᾽ ἂν ἀνδρῶν ἐξανασχοίμην κλύων.
(Θησεύς)
1175 τί δ᾽; οὐκ ἀκούειν ἔστι καὶ μὴ δρᾶν ἃ μὴ
χρῄζεις; τί σοι τοῦτ᾽ ἐστὶ λυπηρὸν κλύειν;
(Οἰδίπους)
ἔχθιστον, ὦναξ, φθέγμα τοῦθ᾽ ἥκει πατρί·
καὶ μή μ᾽ ἀνάγκῃ προσβάλῃς τάδ᾽ εἰκαθεῖν.
(Θησεύς)
ἀλλ᾽ εἰ τὸ θάκημ᾽ ἐξαναγκάζει, σκόπει
1180 μή σοι πρόνοι᾽ ᾖ τοῦ θεοῦ φυλακτέα.
(Ἀντιγόνη)
πάτερ, πιθοῦ μοι, κεἰ νέα παραινέσω.
τὸν ἄνδρ᾽ ἔασον τόνδε τῇ θ᾽ αὑτοῦ φρενὶ
χάριν παρασχεῖν τῷ θεῷ θ᾽ ἃ βούλεται,
1185 καὶ νῷν ὕπεικε τὸν κασίγνητον μολεῖν.
οὐ γάρ σε, θάρσει, πρὸς βίαν παρασπάσει
γνώμης, ἃ μή σοι συμφέροντα λέξεται.
λόγων δ᾽ ἀκοῦσαι τίς βλάβη; τά τοι κακῶς
ηὑρημέν᾽ ἔργα τῷ λόγῳ μηνύεται.
1190 ἔφυσας αὐτόν· ὥστε μηδὲ δρῶντά σε
τὰ τῶν κακίστων δυσσεβέστατ᾽, ὦ πάτερ,
θέμις σέ γ᾽ εἶναι κεῖνον ἀντιδρᾶν κακῶς.
ἀλλ᾽ ἔασον· εἰσὶ χἀτέροις γοναὶ κακαὶ
καὶ θυμὸς ὀξύς, ἀλλὰ νουθετούμενοι
1195 φίλων ἐπῳδαῖς ἐξεπᾴδονται φύσιν.
σὺ δ᾽ εἰς ἐκεῖνα, μὴ τὰ νῦν, ἀποσκόπει
πατρῷα καὶ μητρῷα πήμαθ᾽ ἅπαθες·
κἂν κεῖνα λεύσσῃς, οἶδ᾽ ἐγώ, γνώσει κακοῦ
θυμοῦ τελευτὴν ὡς κακὴ προσγίγνεται.

Traduction française :

[1150] Mais une nouvelle que je viens d'apprendre en arrivant ici mérite
ton attention ; c'est un incident assez léger en apparence, mais qui a droit
de te surprendre. L'homme ne doit rien négliger.
OEDIPE. Qu'y a-t-il, fils d'Égée? Instruis-moi , car j'ignore entièrement
ce que tu as appris.
THÉSÉE. On m'a dit qu'un étranger, qui n'est pas de la même
ville que toi, mais qui est ton parent, est venu, pendant mon absence,
se prosterner en suppliant au pied de l'autel de Poseidon, où
j'offrais un sacrifice.
OEDIPE. D'où vient-il ? Que veut-il par cette démarche?
THÉSEE. Je ne sais qu'une chose , c'est qu'il te demande, m'a-t-on
dit, une faveur légère, et qui te coûtera peu.
OEDIPE. Laquelle? Le choix de cet asile annonce une affaire importante.
THÉSEE. On dit qu'il demande à t'entretenir et à se retirer ensuite
en sûreté.
OEDIPE. Mais enfin quel est cet homme qui se présente en suppliant?
THÉSÉE. Vois si dans Argos tu aurais quelque parent qui désirât
de t'entretenir.
OEDIPE. Cher Thésee, arréte.
THESLE. Qu'as-tu?
OEDIPE. N'insiste pas ...
THÉSÉE. Sur quoi? parle.
OEDIPE. Je sais, par ce que je viens d'entendre, quel est ce suppliant.
THÉSEE. Quel est donc cet homme, que je doive blâmer sa presence?
OEDIPE. C'est mon fils, prince, un fils que j'abhorre, celui dont
l'entretien me serait le plus pénible à supporter.
THÉSÉE. Quoi! ne peux-tu l'écouter, sans faire ensuite ce que tu
ne veux pas faire? Pourquoi cette répugnance à l'entendre?
OEDIPE. Prince, sa voix seule est odieuse à un père ; ne m'impose
pas l'obligation de céder à tes désirs.
THÉSÉE. Mais si ton titre de suppliant exige cette complaisance,
songe que je dois respecter le dieu qu'il implore.
ANTIGONE. Mon père, malgré ma jeunesse, écoute mes conseils.
Permets que ce prince satisfasse à la fois son propre désir et la volonté
du dieu, et accorde-nous de laisser venir mon frère. Rassure-toi;
ses discours, s'ils te déplaisent, ne te forceront pas de changer
de sentiment. Mais quel danger y a-t-il à entendre des paroles? Les
mauvaises pensées, c'est la parole qui les fait connaître. Tu es son
père; ainsi, sa conduite envers toi eût-elle été la plus criminelle, la
plus impie, ô mou père, il ne serait pas juste de lui rendre le mal pour
le mal : ce serait te frapper toi-même. D'autres aussi ont des enfants
coupables, et de vifs ressentiments ; cependant les conseils et la douce
voix de l'amitié apaisent leur colère. Songe en ce moment aux
malheurs par lesquels tu as expié l'injure d'un père et d'une mère,
et en y réfléchissant tu recommitras, je n'en doute pas , les suites
funestes d'un aveugle emportement.





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Dernière mise à jour : 24/05/2005